Algérie - Revue de Presse


La confusion la plus totale est entretenue sur les moyens de sortir de la crise créée par les islamistes. Et, bizarrement, ce sont les sphères dirigeantes qui sont en train de dérouter les Algériens durant cette campagne, dénuée de tout débat, sur « la charte pour la paix et la réconciliation nationale », au point où ils ne savent plus où donner de la tête. En effet, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, ne cesse de répéter qu?avec ce document, c?est la dernière étape parce que le dossier de l?ex-FIS sera alors définitivement clos. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui parfois durant le même discours dit une chose et son contraire, affirme, lui, que le vote du 29 septembre ne sera qu?une étape et qu?il y en aura d?autres. Mais, ajoute-t-il, il n?est pas question d?aller à l?amnistie générale, car, précise-t-il, elle nous ramènera à l?année 1990, année durant laquelle a commencé le terrorisme islamiste. Et voilà que Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, un proche du chef de l?Etat, nous annonce que l?amnistie générale sera bel et bien décrétée. Trois sons de cloche différents qui laissent perplexes d?autant qu?ils proviennent de personnalités installées au sommet de l?Etat. Qui croire ? Depuis l?Indépendance, nos dirigeants sont devenus maîtres dans l?art d?entretenir le flou, un sport dans lequel excellaient particulièrement le parti unique et le Conseil de la Révolution. Absence totale de coordination ? Difficile à croire, d?autant que le président de la République est connu pour ne tolérer aucune contradiction de la part de ses adjoints et qu?il n?hésiterait pas à sévir rapidement et énergiquement si cela devait arriver. Partage des tâches et stratégies délibérées ? Si cela était, la crédibilité des tenants du pouvoir, déjà fortement entamée, sera sérieusement ébranlée. Aussi bien à l?intérieur qu?à l?extérieur, plus personne ne prendra au sérieux la politique algérienne. On cherche une grande participation à la prochaine consultation. Or les déclarations contradictoires des dirigeants sont le meilleur moyen de démobiliser davantage les citoyens qui ne comprennent déjà pas grand-chose à la démarche présidentielle. Jamais l?Algérie ne s?est trouvée dans une situation aussi paradoxale.



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