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Quelques éléments de la vie de Jacob et l'histoire de son fïls Joseph, sur lui le salut




Quelques éléments de la vie de Jacob et l'histoire de son fïls Joseph, sur lui le salut
«Et le roi dit : "Amenez-le moi". Puis, lorsque l'émissaire arriva auprès de lui, (Joseph) dit : "Retourne auprès de ton maître et demande-lui ; "Quelle était la raison qui poussa les femmes à se couper les mains ' Mon Seigneur connaît bien leur ruse." Alors, (le roi leur) dit : "Qu'est-ce donc qui vous a poussées à essayer de séduire Joseph '" Elles dirent : "À Dieu ne plaise ! Nous ne connaissons rien de mauvais contre lui". Et la femme d'al-'Azîz dit : "Maintenant la vérité s'est manifestée. C'est moi qui ai voulu le séduire. Et c'est lui, vraiment, qui est du nombre des véridiques ! Cela afin qu'il sache que je ne l'ai pas trahi en son absence, et qu'en vérité Dieu ne guide pas la ruse des traîtres. Je ne m'innocente cependant pas, car l'âme est très incitatrice au mal, à moins que mon Seigneur, par miséricorde, (ne la préserve du péché). Mon Seigneur est certes Pardonneur et très Miséricordieux."» (12, 50-53).Informé de la science de Joseph et de la justesse de son jugement, le roi ordonna qu'on le lui amenât afin d'en faire un de ses conseillers les plus proches. Mais quand l'émissaire du roi vint le chercher, Joseph refusa de sortir de prison avant qu'on ne reconnaisse qu'il a été injustement emprisonné et qu'il était innocent de ce dont on l'avait accusé sans raison. « Retourne auprès de ton maître et demande-lui : "Quelle était la raison qui poussa les femmes à se couper les mains ' Mon Seigneur connaît bien leur ruse" » (12, 50). Cela signifie : mon maître al-'Azîz sait que je suis innocent de ce qu'on me reproche ; demande donc au roi d'interroger les femmes que l'épouse de mon maître avait invitées, elles témoigneront sûrement que j'ai énergiquement refusé de succomber à la séduction et à la tentation malgré leur insistance. De fait, après qu'on les eut interrogées, les femmes qui s'étaient coupées les mains à la vue de Joseph, reconnurent l'innocence de celui-ci et sa chasteté. « À Dieu ne plaise ! Nous ne connaissons rien de mauvais contre lui ». C'est alors que la femme d'al-'Azîz, Zulaykha, dit : « Maintenant la vérité s'est manifestée. C'est moi qui ai voulu le séduire. Et c'est lui, vraiment, qui est du nombre des véridiques» ; c'est-à-dire qu'il n'a jamais voulu me séduire et qu'il est innocent de cette accusation ; il a été emprisonné injustement et sur un faux témoignage. Quant à ces paroles ; « Cela afin qu'il sache que je ne l'ai pas trahi en son absence, et qu'en vérité Dieu ne guide pas la ruse des traîtres », on rapporte qu'elles sont de Joseph qui voulait que son maître sache qu'il ne l'a pas trahi en son absence. On rapporte aussi qu'il s'agit des propos de Zulaykha qui voulait que son époux sache qu'il n'y avait rien eu entre elle et Joseph et qu'elle ne l'avait pas trahi. C'était une simple tentative de séduction qui n'a pas été suivie d'adultère. C'est là l'opinion de la majorité des savants, et seuls Ibn Jarîr et Ibn Abu Hâtim ont privilégié la première. « Je ne m'innocente cependant pas, car l'âme est très inci-tatrice au mal, à moins que mon Seigneur, par miséricorde, (ne la préserve du péché). Mon Seigneur est certes Pardonneur et très Miséricordieux ». Ces propos sont attri¬bués aussi bien à Joseph qu'à Zulaykha, mais le plus plausible et le plus probable est qu'ils sont de Zulaykha, mais Dieu est plus Savant. « Et le roi dit : "Amenez-le moi : je me le réserve pour moi-même". Et lorsqu'il lui eut parlé, il dit : "Tu es dès aujourd'hui près de nous, en une position d'autorité et de confiance". Et Joseph dit : "Assigne-moi les dépôts du ter-ritoire ; je suis bon gardien et connaisseur". Ainsi avons-nous affermi (l'autorité de) Joseph dans ce territoire et il s'y installait là où il le voulait. Nous touchons de Notre miséricorde qui Nous voulons et ne faisons pas perdre aux hommes de bien le mérite (de leurs ?uvres). Et la récompense de l'au-delà est meilleure pour ceux qui ont cru et ont pratiqué la piété. » (12, 54-57). Lorsque le roi fut convaincu de l'innocence de Joseph et de sa chasteté de même que de son intégrité, il dit ; « Amenez-le moi : je me le réserve pour moi-même » ; c'est-à-dire que je vais faire de lui un de mes plus proches conseillers et un de mes ministres les plus importants. Après l'avoir reçu et discuté avec lui, il lui dit : « Tu es dès aujourd'hui près de nous, en une position d'autorité et de confiance ». Joseph lui dit : « Assigne-moi les dépôts du territoire ; je suis bon gardien et connaisseur ». Il lui a demandé de le nommer en tant que responsable des dépôts du royaume afin qu'il puisse gérer au mieux la période qui allait succéder aux sept années d'abondance de la manière qui plaît à Dieu et qui consiste à prendre en charge l'intérêt des gens et la bonne gestion de leurs affaires. Il informa aussi le roi qu'il était un bon gestionnaire et un fidèle gardien des intérêts des administrés, de même qu'un connaisseur et un spécialiste en gestion. Il y a là une preuve claire qu'il est permis de solliciter une responsabilité et un pouvoir lorsqu'on se sait intègre et compétent. Ath-Tha'labî a rapporté que le roi a démis al-'Azîz de ses fonctions qu'il confia à Joseph. On rapporte aussi qu'à la mort d'al-'Azîz Joseph se maria avec Zulaykha qui lui donna deux fils : Ephraïm et Manassé, et que le pouvoir de Joseph en Egypte s'affirma et se renforça, qu'il fit preuve de beaucoup de justice au point que les gens l'aimèrent. On rapporte que lorsque Joseph entra au service du roi, il avait trente ans, et que le roi s'adressa à lui en soixante-dix langues différentes et que Joseph lui répondit dans chaque langue, ce qui suscita l'admiration du roi, étant donné le jeune âge de Joseph. Et Dieu est le plus Savant. Dieu dit : « Ainsi avons-Nous affermi (l'autorité de) Joseph dans ce territoire et il s'y installait là où il vou-lait » : après la prison, la gène et l'isolement, Joseph était désormais libre de se déplacer dans toute l'Egypte. « Et il s'y #ins¬tallait là où il voulait », allant où il voulait, partout honoré et estimé. « Nous touchons de Notre miséricorde qui Nous voulons et ne faisons pas perdre aux hommes de bien le mérite (de leurs ?uvres) ». C'est-à-dire que tout cela découle de la rétribution de Dieu et de Sa récompense en faveur du croyant, en plus de ce qu'il lui réserve dans l'au-delà comme biens et belles récompenses. C'est pour cela que Dieu dit : « Et la récompense de l'au-delà est meilleure pour ceux qui ont cru et ont pratiqué la piété.» (12, 57). « Et les frères de Joseph vinrent et entrèrent auprès de lui. Il les reconnut, mais eux ne le reconnurent pas. Et quand il leur eut fourni leur provision, il dit ; "Amenez-moi un frère que vous avez de votre père. Ne voyez-vous pas que je donne la pleine mesure et que je suis le meilleur des hôtes ' Et si vous ne me l'amenez pas, alors il n'y aura plus de provisions pour vous chez moi, et vous ne m'appro-cherez plus". Ils dirent : "Nous essayerons de persuader son père. Certes, nous le ferons." Et il dit à ses serviteurs : "Remettez leurs marchandises dans leurs sacs ; peut-être les reconnaîtront-ils quand ils seront de retour vers leur famille et peut-être qu'ils reviendront." » (12, 58-62). Les années passèrent. Eprouvés par la disette qui avait touché aussi les peuples alentours, les frères de Joseph, sur lui le salut, se rendirent en Egypte pour se fournir en nourriture. Joseph avait, à cette époque, la charge aussi bien des affaires religieuses que temporelles. Lorsque ses frères entrèrent chez lui, il les reconnut d'emblée, alors qu'eux non. Jamais ils n'auraient d'ailleurs pu imaginer que leur frère Joseph, même s'il était resté en vie, puisse atteindre un jour une telle position et une telle puissance. Dieu dit ensuite : « Et quand il leur eut fourni leur pro¬vision », c'est-à-dire qu'il leur donna leurs provisions, comme il était de coutume chez eux, de donner à chacun l'équivalent de ce que porte un chameau sans rien y ajouter, « il dit ; "Amenez-moi un frère que vous avez de votre père" ». Il les avait, certes, interrogés sur leur situation et sur leur nombre et ils lui répondirent qu'ils étaient douze hommes, l'un d'eux était parti sans jamais revenir, et l'autre était resté avec leur père. Il leur dit de ramener ce dernier avec eux l'an prochain quand ils reviendront. « Ne voyez-vous pas que je donne la pleine mesure et que je suis le meilleur des hôtes ' », c'est-à-dire : j'ai fait preuve d'hospitalité envers vous, accédez donc à mes exigences. Il voulait ainsi les encourager à ramener avec eux leur frère. Il ajouta cette menace, au cas où ils ne voudraient pas satisfaire sa volonté : «Et si vous ne me l'amenez pas, alors il n'y aura plus de provisions pour vous chez moi ; et vous ne m'approcherez plus.» Ils répondirent : «Nous essayerons de persuader son père. Certes, nous le ferons.» Il ordonna ensuite à ses serviteurs de remettre les marchandises qu'ils étaient venus troquer contre de denrées alimentaires, dans leurs bagages, sans qu'ils ne s'en aperçoivent : «Peut-être les reconnaîtront-ils quand ils seront de retour vers leur famille et peut-être qu'ils reviendront '» On rapporte que son dessein était de les pousser à les restituer lorsque, de retour dans leur pays, ils les découvrent. On rapporte aussi qu'il craignait qu'ils n'aient pas de quoi revenir chercher des provisions l'année d'après, c'est pourquoi il imagina ce subterfuge. On rapporte également qu'il s'est reproché de prendre d'eux des marchandises en contrepartie des provisions qu'ils étaient venus chercher. Dieu dit ensuite : « Et lorsqu'ils revinrent à leur père, ils dirent : "Ô notre père, il nous sera refusé (à l'avenir) de nous ravitailler (en grain). Envoie donc avec nous notre frère, afin que nous obtenions des provisions. Nous le surveillerons bien". Il dit : "Vais-je vous le confier comme, auparavant, je vous ai confié son frère ' Mais Dieu est le meilleur gardien, et II est Le plus Miséricordieux des miséricordieux !" Et lorsqu'ils ouvrirent leurs bagages, ils trouvèrent qu'on leur avait rendu leurs marchandises. Ils dirent : "O notre père ! Que désirons-nous (de plus) ' Voici que nos marchandises nous ont été rendues. Et ainsi nous approvisionnerons notre famille, nous veillerons à la sécurité de notre frère et nous nous ajouterons la charge d'un chameau et c'est une charge facile". Il dit ; "Jamais je ne l'enverrai avec vous, jusqu'à ce que vous m'apportiez l'engagement formel au nom de Dieu que vous me le ramènerez à moins que vous ne soyez cernés". Lorsqu'ils lui eurent apporté l'engagement, il dit : "Dieu est garant de ce que nous disons". Et il dit : "Ô mes fils, n'entrez pas par une seule porte, mais entrez par portes séparées. Je ne peux cependant vous être d'aucune utilité contre les des seins de Dieu. La décision n'appartient qu'à Dieu ; en Lui je place ma confiance. Et que ceux qui placent leur confiance la placent en Lui". Etant entrés comme leur père le leur avait commandés, (cela) ne leur servit à rien contre (les décrets) de Dieu. Ce n'était (au reste) qu'une précau-tion que Jacob avait jugé utile (de leur recommander). Il avait pleine connaissance de ce que Nous lui avions enseigné. Mais la plupart des gens ne savent pas. » (12, 63-68) Dans ces versets, Dieu rappelle le retour des frères de Joseph vers leur père auquel ils rapportèrent les exigences du ministre du roi, qui n'était autre que leur propre frère. « Il nous sera refusé (à l'avenir) de nous ravitailler (en grain) » si tu ne nous laisses pas emmener avec nous notre jeune frère. Par contre, s'il vient avec nous, nous serons ravitaillés. « Et lorsqu'ils ouvrirent leurs bagages, ils trouvèrent qu'on leur avait rendu leurs marchandises. Ils dirent : "Ô notre père ! Que désirons-nous (de plus) ' Voici que nos mar-chandises nous ont été rendues." » C'est-à-dire que demander de plus puisque même nos marchandises nous ont été restituées. «Et ainsi nous approvisionnerons notre famille», c'est-à-dire que nous pourrons subvenir aux besoins de notre famille « et nous veillerons à la sécurité de notre frère et nous nous ajouterons la charge d'un chameau ». Dieu dit : «Et c'est une charge facile » ; c'est-à-dire en contrepartie du départ en Egypte avec eux du deuxième fils de Jacob. Il est vrai que Jacob craignait que quelque chose n'arrive à son fils Benjamin qui lui rappelait Joseph, lui tenait compagnie et lui faisait oublier le malheur qui l'avait atteint. C'est pour cela qu'il leur dit : « Jamais je ne l'enverrai avec vous, jusqu'à ce que vous m'apportiez l'engagement formel au nom de Dieu que vous me le ramènerez à moins que vous ne soyez cernés ». C'est-à-dire sauf si vous êtes dans l'incapacité de le ramener pour quelque raison qui vous dépasse. « Lorsqu'ils lui eurent apporté l'engagement, il dit : "Dieu est garant de ce que nous disons" ». Il confirma ainsi l'engagement, consacra le pacte et prit les dispositions nécessaires pour assurer le retour de son fils chéri. Or, la précaution ne peut rien contre le destin. Et n'étaient son besoin et les besoins de son peuple de provisions, il n'aurait jamais envoyé son fils bien-aimé avec ses frères. Mais les décrets divins renferment des sagesses, et le Seigneur, qu'il soit glorifié, décrète, choisit et décide ce qu'il veut. Il est le Sage, l'Omniscient. Jacob recommanda ensuite à ses fils de ne pas entrer dans la ville par une seule porte mais par plusieurs. On rapporte qu'il voulait leur éviter d'être victimes du mauvais ?il, car ils étaient beaux. C'est l'avis d'Ibn 'Abbâs, Mujâhid, Muhammad Ibn Ka'b, Qatâda, as-Suddî et ad-Dahhâk. On rapporte aussi qu'il leur a fait cette recommandation pour qu'ils aient plus de chances de retrouver leur frère Joseph. C'est l'avis d'Ibrâhïm an-Nakh'î. Le premier avis est plus proche de la vérité. C'est pour cela qu'il a dit : « Je ne peux cependant vous être d'aucune utilité contre les desseins de Dieu ». Il a dit aussi : « Etant entrés comme leur père le leur avait commandé, (cela) ne leur servit à rien contre (les décrets) de Dieu. Ce n'était (au reste) qu'une précaution que Jacob avait jugé (de leur recommander). Il avait pleine connaissance de ce que Nous lui avions enseigné. Mais la plupart des gens ne savent pas » (12, 68). Dieu dit également : « Et quand ils furent entrés auprès de Joseph, (celui-ci) retînt son frère auprès de lui en disant : "Je suis ton frère. Ne te chagrine donc pas pour ce qu'ils faisaient". Puis, quand il leur eut fourni leurs provisions, il mit la coupe dans le sac de son frère. Ensuite un crieur annonça : "Caravaniers ! Vous êtes des voleurs". Ils se retournèrent en disant : "Qu'avez-vous perdu '" Ils répondirent : "Nous cherchons la grande coupe du roi. La charge d'un chameau à qui l'apportera et j'en suis garant." - "Par Dieu, dirent-ils, vous savez certes que nous ne sommes pas venus pour semer la corruption sur le territoire et que nous ne sommes pas des voleurs." - "Quelle sera donc la sanction si vous êtes des menteurs '" (dirent-ils). Ils dirent : "La sanction infligée à celui dont les baga¬ges de qui la coupe sera retrouvée est (qu'il soit livré) lui-même (à titre d'esclave à la victime du vol). C'est ainsi que nous punissons les malfaiteurs". (Joseph) commença par les sacs des autres avant celui de son frère ; puis il la fit sortir du sac de son frère. C'est ainsi que Nous rusâmes en faveur de Joseph. Car il ne pouvait pas se saisir de son frère, selon la justice du roi, à moins que Dieu ne l'eût voulu. Nous élevons en rang qui Nous voulons. Et au-des¬sus de tout homme détenant la science il y a un savant (plus docte que lui). Ils dirent : "S'il a commis un vol, un frère à lui auparavant a volé aussi". Mais Joseph tint sa pensée secrète, et ne la leur dévoila pas. Il dit (en lui-même) : "Votre position est bien pire encore ! Et Dieu connaît mieux ce que vous décrivez". Ils dirent : "Ô al-'Àzîz, il a un père très vieux ; saisis-toi donc de l'un de nous, à sa place. Nous voyons que tu es vraiment du nom¬bre des gens de bien". Il dit : "Que Dieu nous garde de prendre un autre que celui chez qui nous avons trouvé notre bien ! Nous serions alors vraiment injustes." » (12, 69-79). Dieu parie dans ces versets de ce qui se passa lorsque les autres fils de Jacob revinrent en Egypte en compagnie de leur jeune frère Benjamin et entrèrent chez leur frère Joseph qui leur accorda l'hospitalité. Ce dernier dévoila son identité en secret à son frère Benjamin et lui demander de rien en dire à ses autres frères. Ensuite, il rusa pour garder auprès de lui Benjamin, il demanda à ses serviteurs de mettre sa grande coupe dans le sac de ce dernier. C'était la coupe dans laquelle il buvait et qui lui servait à peser la nourriture pour les gens. Ses serviteurs crièrent à l'intention des frères de Joseph que la coupe du roi a été volée et les accusèrent d'être les voleurs. La récompense de celui qui l'apportait était une charge de nourriture. Mais les frères de Joseph protestèrent contre cette accusation et dirent : « Par Dieu, vous savez certes que nous ne sommes pas venus pour semer la corruption sur le territoire et que nous ne sommes pas des voleurs». Les serviteurs du roi répliquèrent alors : « Quelle sera donc la sanction si vous êtes menteurs '" Ils répondirent : "La sanction infligée à celui dont les bagages de qui la coupe sera retrouvée est : "(qu'il soit livré) lui-même (à titre d'esclave à la victime du vol). C'est ainsi que nous punissons les malfaiteurs». Selon leur loi, le voleur était livré comme esclave à sa victime ; c'est pour cela qu'ils dirent : « C'est ainsi que nous punissons les malfaiteurs ». Dieu dit ensuite : « (Joseph) commença par les sacs des autres avant celui de son frère ; puis il la fit sortir du sac de son frère » ; c'est-à-dire afin que l'accusation soit plus grave et la ruse plus subtile. « C'est ainsi que Nous rusâmes en faveur de Joseph. Car il ne pouvait pas se saisir de son frère, selon la justice du roi ». Si les frères de Joseph n'avaient pas reconnu que dans leur loi, le voleur doit être livré comme esclave à sa victime, Joseph n'aurait pas pu garder auprès de lui son frère, car une telle loi n'existait pas en Egypte. « À moins que Dieu ne l'eût voulu. Nous élevons en rang qui Nous voulons » ; c'est-à-dire dans la science. « Et au-dessus de tout homme détenant la science il y a un savant plus docte que lui ». Joseph était plus savant qu'eux et son jugement plus perspicace et plus clairvoyant. Seulement, il a agi ainsi sur inspiration divine. De sa démarche découla en effet beaucoup de bien et d'avantages, en particulier la venue de son père et de son clan et leur installation en Egypte. Lorsque ses frères virent que la coupe du roi était dans le sac de Benjamin, ils dirent : « S'il a commis un vol, un frère à lui auparavant a volé aussi ». Ils parlaient ainsi de Joseph. On rapporte qu'il avait volé, alors qu'il était petit, l'idole de son oncle maternel et l'avait cassée. On rapporte aussi que sa tante paternelle lui avait mis, alors qu'il était petit, une ceinture appartenant à Isaac, entre ses habits sans qu'il le sache. Sa tante a fait cela dans le but de pouvoir l'élever, car elle l'aimait beaucoup. On rapporte également qu'il prenait de la nourriture de la maison pour la distribuer aux pauvres. D'autres explications ont été aussi avancées à ce sujet. C'est pour cela qu'ils ont dit : « S'il a commis un vol, un frère à lui auparavant a volé aussi". Mais Joseph tint sa pensée secrète, et ne la leur dévoila pas ». Sa réponse fut : « Votre position est bien pire encore ! Et Dieu connaît mieux ce que vous décrivez ». Il dit cela en son for intérieur et ne le divulgua pas par magnanimité, clémence et bienveillance à leur égard. Ses frères sollicitèrent ensuite sa clémence et son indul-gence en disant : « O Puissant, il a un père très vieux ; sai-sis-toi donc de l'un de nous, à sa place. Nous voyons que tu es vraiment du nombre des gens bienfaisants." Il leur répondit : "Que Dieu nous garde de prendre un autre que celui chez qui nous avons trouvé notre bien ! Nous serions alors vraiment injustes» ; c'est-à-dire, si nous relâchions le coupable et prenions un innocent, nous serions vraiment injustes. « Fuis, quand ils eurent perdu tout espoir (de récupé¬rer Benjamin) ils se concertèrent en secret. Leur aîné dit : "Ne savez-vous pas que votre père a pris de vous un enga¬gement formel au nom de Dieu, et que déjà vous y avez manqué autrefois à propos de Joseph ' Je ne quitterai point le territoire, jusqu'à ce que mon père me le permette ou que Dieu juge en ma faveur, et II est le Meilleur des juges. Retournez à votre père et dites : "Ô notre père, ton fils a volé. Et nous n'attestons que de ce que nous savons. Et nous n'étions nullement au courant de l'inconnu. Et interroge la ville où nous étions, ainsi que la caravane dans laquelle nous sommes arrivés. Nous disons réellement la vérité". Alors (Jacob) dit : "Vos âmes vous ont plutôt ins¬piré (d'entreprendre) quelque chose ! Oh belle patience l Il se peut que Dieu me les ramène tous. Car c'est Lui l'Omniscient, le Sage". Et il se détourna d'eux et dit : "Que mon chagrin est grand pour Joseph !". Et ses yeux blanchirent d'affliction. Et il était accablé. Ils dirent : "Par Dieu ! lu ne cesseras pas d'évoquer Joseph, jusqu'à ce que tu t'épuises ou que tu sois parmi les morts." Il dit : "Je ne me plains qu'à Dieu de mon déchirement et de mon chagrin. Et, je sais de la part de Dieu, ce que vous ne savez pas. Ô mes fils ! Partez et enquérez-vous de Joseph et de son frère. Et ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. Ce sont seulement les gens négateurs qui désespèrent de la miséricorde de Dieu." » (12, 80-87) (A suivre)


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