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Quelles préoccupations pour le futur économique '



Quelles préoccupations pour le futur économique '
On parlait de développer les secteurs stratégiques de l'agriculture, de l'industrie, du tourisme des services et de promouvoir les exportations hors hydrocarbures, mais voilà que le gaz de schiste nous ramène encore à continuer la dépendance de l'économie aux hydrocarbures.Tant que continue à s'entretenir la perception (qui est même devenue une conviction) selon laquelle le gaz prendra le relais du pétrole, les populations n'ont pas à s'en faire. Le citoyen n'a pas à s'en faire pour s'intéresser de trop près aux dépenses publiques et même au gaspillage ou à la corruption, car il n'a pas conscience qu'il s'agit de son argent, c'est-à-dire des impôts. Les citoyens dans les pays dont les économies sont financées par des ressources naturelles, même non renouvelables, n'ont pas intégré la notion de contribuables et en conséquence, ne risquent pas de «bouger» pour demander des comptes, et cela continuera tant que les populations persistent à penser que c'est l'argent du pétrole qui est mal dépensé ou qui est détourné pour le placer dans les banques étrangères. Aujourd'hui, nous sommes encore dans la situation où le débat au sein des populations ne place pas de telles préoccupations futures à l'ordre du jour. Les salaires, les emplois, le pouvoir d'achat sont trop immédiats en termes de besoins à satisfaire. Nous sommes à peu près dans la logique du «fais-moi vivre aujourd'hui et tue-moi demain». Le présent est trop pesant et le futur est trop loin. Qu'est-ce qui divise encore, qu'est-ce qui crée de l'inflation, comment sont gaspillées les ressources du pays ' Ce ne sont pas des thèmes qui, pour le moment, induisent un débat public, mais les frustrations, qui s'accumulent, devraient susciter le plus grand intérêt des pouvoirs publics, voire de l'inquiétude. Les grèves dans les différents secteurs ne sont pas cordonnées pour leur donner un caractère politique, mais cela risque bien d'arriver. Tant que l'économie et la politique sont placées en dehors de l'intérêt des populations en tant que collections d'individus, ces derniers étant trop préoccupés par le présent pour différer leurs attentions citoyennes. Quand l'individu devient-il citoyen ' Il est difficile de convaincre les populations qu'il y a des thèmes de politique et d'économie qu'il faudrait investir pour amener les parlementaires à prendre position en faveur des électeurs et non de leurs partis ou d'intérêts politiciens. Les partis politiques se sont détournés de tout ce qui se rapporte au débat de fond sur le fonctionnement de l'économie, sur le choix des options, sur le contrôle des dépenses de l'Etat, sur la fuite des capitaux, les transferts illicites, sur la corruption. C'est plutôt du temps du parti unique que des sujets de ce genre sont évoqués, et où les politiques de l'époque investissaient politiquement dans l'économie. On parlait bien des bénéfices à partager, comme dividendes à retirer de la croissance, de bonne gestion, on parlait également de gabegies, de détournement, de crimes économiques, de budget de rigueur, de diminution du train de vie de l'Etat, de rationalisation des dépenses publiques, de lutte contre la corruption. Aujourd'hui, il y a quand même un paradoxe. Ce ne sont plus les «politiques» qui tentent un débat, mais des experts par le biais de la presse. On nous apprend, alors, que pour ce qui concerne les relations internationales, sur le plan économique, la crise financière mondiale ne permet plus des certitudes. La mondialisation vient compliquer davantage les données en créant des inégalités entre pays et des inégalités au sein des pays. On dit que les richesses ne se partagent pas avec équité alors même que pour les pays en développement, comme dans notre pas plus particulièrement, ce n'est pas la croissance qui est redistribuée, ni la richesse créée, mais la rente pétrolière. Qui parle encore de prospérité à partager ' Qui oserait encore parler de partage des bénéfices des entreprises publiques, comme cela se faisait couramment durant la décennie 70, les entreprises étant endettées et assainies pour la énième fois, avec en plus, une totale ignorance de leur avenir.


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