Algérie - A la une

Quelle légitimité '



Quelle légitimité '
Encore un congrès du FLN organisé sur fond de contestation. Réelle ou simulée d'une façon savante, la protesta semble cette fois-ci s'inscrire dans la durée, avec l'espoir de provoquer un brusque retournement de la situation qui peut, effectivement, être favorisé par un environnement politique des plus instables. En tout cas, le FLN donne aujourd'hui une nette impression d'un parti à deux têtes. Une direction légitimée par la Présidence, si l'on se réfère en cela à son silence pesant face à la crise qui déchire ce parti, ainsi que par l'administration et la Justice, la première lui ayant octroyé l'autorisation de tenir son 10e congrès et la seconde ayant rejeté «dans la forme et dans le fond » la demande d'annulation formulée par les opposants à la tenue de ce congrès. Et une autre direction parallèle qui anime tout un mouvement d'opposition, contre vents et marées. On sait pertinemment que le FLN a toujours tourné dans le giron du pouvoir, de l'aveu même de ses plus fidèles militants, que dire alors de cette veillée d'armes entre deux clans, tous deux supportant Bouteflika et son programme ' Seul hic, les opposants au SG du FLN, M. Amar Saadani, n'approuvent pas le soutien que lui apporte la Présidence, faisant même planer un doute sur ce soutien. Chacun pour soi, Dieu pour tous. Bouteflika peut bien changer d'avis, et retirer sa bénédiction à Saadani. Cela s'est déjà vérifié dans le passé, avec l'actuel SG, et le passé récent avec Belkhadem, pour ne citer que ces deux cas. Le congrès, donc, se tiendra avec ou sans les opposants. Quitte à lui faire garder sa session ouverte. Mais le FLN s'est toujours sorti indemne des situations les plus complexes, du moins en apparence. La politique du rouleau compresseur marchera encore, et dans le parcours on avisera, on tentera de faire dans l'équilibrisme acrobatique. Les pro et les détracteurs de Saadani, tous ensemble, n'ignorent pas que le FLN n'est qu'une membrane du pouvoir. Quant à connaître qui y entre et qui en sort, il faut se chercher la raison au niveau de la Présidence, auprès du président du parti. Il s'agit en fait d'une mission bien précise à lui faire porter dans une conjoncture politique bien déterminée. Ainsi va le FLN, avec une tête, trois ou cent, le parti sera au service du pouvoir en place. Aucune déviation de la ligne tracée ni aucun soupçon de traîtrise chez ses dirigeants ne sont permis. C'est cette règle qui aura le dernier mot. Et les opposants à l'actuel SG, des figures qui font partie du décor du parti depuis longtemps, ont eux-mêmes façonné cet esprit de la règle. Difficile, alors, de croire qu'on vient revendiquer aujourd'hui le changement dans les pratiques du parti, surtout pas sans reconnaître implicitement ses erreurs.Et par malheur, c'est que personne ne veut se confesser et dire qu'il a eu tort à tel moment dans la vie politique du parti. On continue à chuchoter dans les coulisses, évitant soigneusement de s'élever ouvertement contre le premier responsable du parti. N'est-ce pas le président qui a arrangé la place de SG du parti à M. Amar Saadani, même s'il a tout juste donné des consignes ou des orientations pour que les membres du CC le plébiscitent au poste' Et si ce n'est pas lui, qui cela peut-il bien être ' Le FLN se débat entre deux ailes au pouvoir, au grand risque de se disloquer dans ses tourments. Le baromètre est très chaud.





Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)