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Quel sort pour la Tunisie et la Libye'



Quel sort pour la Tunisie et la Libye'
Différemment, il est vrai, la Tunisie et la Libye entament, depuis hier, une nouvelle page de leur histoire. Les forces étrangères se retirent de Libye, du moins officiellement. A en croire la résolution 2016 adoptée, hier, par le Conseil de sécurité, sa résolution 1973 du 17 mars dernier est désormais caduque. Cela veut dire que les bombardements occidentaux vont cesser. Sans plus, car les forces au sol que ce même Occident s'échine à vouloir cacher, resteront sur place. Les instructeurs, forces spéciales, groupe «renard» et autres mercenaires n'ont pas d'existence officielle et donc, du coup, hors champ de la résolution onusienne. Pour une nouvelle intervention étrangère, il suffira simplement d'une demande des autorités libyennes. C'est très certainement ce qui va se passer si l'on tient compte du souhait fait, avant l'adoption de la dernière résolution, par le CNT de voir l'Otan prolonger sa mission jusqu'à la fin de l'année. La nouvelle page qui s'ouvre en Libye ne pousse pas à l'optimisme. Pour qui connaît les fondements du système tribal, le désir de vengeance est éternel chez la partie vaincue et humiliée. Et c'est un voeu pieux que de croire la tribu qui a pris le pouvoir par la force, avec tous les excès connus, être la plus indiquée pour réussir une quelconque réconciliation nationale. D'ailleurs, l'annonce empressée de l'établissement d'un «Etat islamique» par le CNT, trahit une volonté de préparer les opinions à mettre au compte de ce choix le futur désordre qui attend la Libye. Pour s'en convaincre, il suffit de ne pas oublier que Bernard Henri Lévy a remis une feuille de route au CNT en l'installant. Et si BHL «laisse faire» l'instauration d'un «Etat islamique» c'est tout simplement dans ses objectifs. Il sera très commode en effet, de mettre sur le compte de groupes islamiques radicaux, très faciles à créer au demeurant, tout le chaos qui s'ensuivra. En Tunisie, la victoire du parti Ennahda avec près de la moitié des sièges dans l'Assemblée constituante a été obtenue démocratiquement. Les dirigeants de ce parti islamiste assurent qu'ils veulent instaurer «un régime démocratique» et comme signe de leur bonne foi, affirment «que les acquis de la femme tunisienne ne seront pas remis en cause» et «ouvrent leurs coeurs à toutes les autres formations politiques». Dit comme ça, c'est merveilleux. Mais sur le terrain, c'est une autre histoire. Déjà des troubles ont commencé à Sidi Bouzid (ville d'où est partie la «révolution du jasmin») où le couvre-feu a été instauré dès hier. Sauf miracle, la Tunisie s'est enfoncée un peu plus dans l'incertitude. Les urnes n'ont jamais garanti la paix dans les pays arabes et musulmans. La victoire, incontestablement démocratique, du parti Hamas a produit la division des Palestiniens. Et si toutes ces incertitudes ne suffisaient pas, on peut ajouter le spectre d'Al Qaîda qui rôde dans ces deux pays plus qu'ailleurs au Sahel. En Libye ces terroristes étaient signalés parmi les rebelles de Benghazi tout au début de la «révolution». Ils se sont massivement réarmés dans les dépôts d'armements à «ciel ouvert». Pour eux, maintenant, créer une «filiale» tunisienne est un jeu d'enfant. L'islamisme qui s'installe en force dans ces deux pays n'augure rien de bon. Non pas pour le choix politique qu'il implique et qui est en conformité avec l'histoire du Maghreb, mais pour l'alibi, le noyautage et les manipulations qu'il peut offrir à toutes les manoeuvres étrangères. Pour se convaincre du danger, il faut demander l'avis des islamistes algériens qui ont déposé les armes à la faveur de la réconciliation nationale. Le vent qui menace aujourd'hui ces deux pays maghrébins a déjà soufflé sur l'Algérie. Il a laissé derrière lui 200.000 morts. Ce qui a profondément gravé dans la mémoire des Algériens «la partition musicale». La même dont on entend la répétition en Libye et en Tunisie.


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