Algérie - A la une


Quel bilan '
La charte portant "réconciliation nationale" boucle aujourd'hui sa neuvième année, après avoir été adoptée par référendum le 29 septembre 2005, dans le prolongement chronologique des politiques de la "Concorde" et surtout de la "Rahma", initiée par le président Liamine Zeroual. Ce n'est pas inutile de le rappeler ici, car il faut rendre à César ce qui appartient à Jules.La question qui tombe sous le sens : quel bilan ' Cette réconciliation est-elle vraiment cette panacée qui aurait permis de guérir le pays des démons de la violence islamo-terroriste ' Ou bien ne serait-elle finalement que cet artifice qui a donné un habillage politique au combat mené pendant "la décennie noire" par les forces patriotiques ' En fait, les deux thèses coexistent. Et les partisans de l'une comme de l'autre puisent leurs référents dans la réalité mouvante du vécu politique de l'Algérie.Elle a contribué grandement à rétablir la paix, en dépit d'un "terrorisme résiduel", elle a permis à des milliers de terroristes de descendre des maquis et de rendre leurs armes, elle a rendu possible un retour de l'Algérie sur la scène internationale... C'est là la litanie des arguments utilisés par les militants de la réconciliation qui en font une sorte de trophée dédié à la gloire du président Bouteflika, au point de proposer carrément son inscription dans le prologue de la future Constitution. Quel culot !La réconciliation a laissé sur le carreau ceux qui ont mené la lutte contre le terrorisme, comme les patriotes et les gardes communaux, perçus aujourd'hui tels des boulets, des impedimenta qui empêcheraient d'aller au bout de la démarche ; elle a fait la part très belle au repenti au détriment des familles des victimes du terrorisme ; le discours politique qui la porte a eu des effets anesthésiants sur la mobilisation citoyenne...C'est le point de vue de l'autre camp qui trouve, à juste raison, dans l'odieux assassinat du touriste français, Hervé Gourdel, une occasion pour appeler à une espèce de droit d'inventaire. C'est dire à quel point la réconciliation sème... la discorde.




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