Quel avenir pour l'Afrique '

Pouvons-nous affirmer que les systèmes politiques en Afrique se mettent progressivement en cohérence avec les mutations politiques et socioéconomiques des populations et de la classe politique ' Pouvons-nous dire qu'à chaque évènement important qui produit des implications sur l'Afrique, une nouvelle page s'écrit dans le sens d'une plus grande adaptation aux principes qui fondent la démocratie ' Y a-t-il de plus en plus des actions de mise en convergence des politiques internes et externes en Afrique ' De plus en plus de prise de conscience tant en Afrique que dans l'espace arabe ' L'Afrique a emprunté la bretelle d'accès à l'autoroute, c'est-à-dire à la démocratie. Ce n'est pas facile, car il n'est pas simple de quitter des repères qui organisaient toute la vie dans le passé pour en adopter d'autres et agir comme si l'objectif poursuivi est déjà atteint. Même les grandes puissances occidentales n'y sont pas encore arrivées. En Afrique l'objectif de construction de la démocratie soit remisé dans les placards, mais le cheminement est jonché d'obstacles lorsqu'on amorce le processus de transformations à la fois des mentalités politiques et économiques, c'est-à-dire en fin de compte, des comportements par rapport à de nouvelles exigences. Il n'est pas facile d'intégrer des éléments de rupture quand on a vécu dans un processus de linéarité de la pensée. L'avenir a toujours été abordé sous l'angle de la réédition du passé. Comme le passé et même le présent sont caractérisés par un nombre de conflits internes difficilement solutionnés, il est plus facile d'aborder l'Afrique sous l'angle de la conflictualité. Aujourd'hui, depuis la succession héritée de l'OUA, de nouvelles ambitions animent la vie politique et économique de l'UA. Réunir toutes les conditions de paix et de développement sur la base du respect de la démocratisation en conformité avec les valeurs africaines, et créer des espaces de convergence pour mieux se rapprocher et rapprocher les visions. Ce n'est pas parce que parfois des conflits éclatent qu'il faudrait fatalement " plomber " l'avenir des pays africains et se retrancher derrière l'idée que pour le moment, le Conseil de sécurité et de paix de l'UA, qui fonctionne sur le même modèle du Conseil de sécurité des Nations unies, n'arrive pas encore à posséder les moyens de sa dissuasion. Le concept de paix renvoie à la diplomatie préventive et aux opérations d'imposition et d'interposition, tandis que le concept de sécurité renvoie à la réduction des vulnérabilités et à l'emploi de concert des moyens de force. L'Union africaine s'impliquera ainsi sur le terrain, selon les textes de la Charte africaine, mais elle ne pourra pas le faire à tout moment, si elle ne se dote pas de moyens. Entre la prise de conscience par l'Afrique de développer les intégrations régionales, de se prémunir contre les conflits inter et intra étatiques, d'éteindre les sources de violence et le passage à la traduction de celle-ci en politique d'action, il y a une certaine distance qui n'est pas franchie, et qui n'est pas franchissable.Des questions se posent dans ces conditions. A-t-elle les moyens de sa politique quand les conflits se compliquent et qu'il apparaît que des leçons sont à tirer en urgence, car justement tout est sujet à des embrasements.Malgré que de nombreuses éclaircies ne soient pas arrivées à créer les conditions de leur généralisation, des questions ne manquent pas d'interpeller les populations dans leur diversité.L'UA a-t-elle les moyens de sa politique ' Certes, les volontés, existent, mais les contraintes existent également et qu'il faudrait d'abord surmonter pour ne pas stationner dans la zone des impasses.