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Que reste-t-il de l'aventure du raï '



Que reste-t-il de l'aventure du raï '
L'annonce de l'annulation de la 12e édition du festival du raï de Sidi Bel-Abbès, prévu initialement du 24 au 26 août, a eu l'effet d'une bombe dans le milieu musical. Cette décision motivée par des mesures d'austérité est, très certainement, une pilule amère qui aura du mal à passer. Et pas seulement dans la plaine de la Mekerra. Faut-il, en effet, rappeler le chemin harassant parcouru par cet art du terroir qui a mis de longues années pour sortir de la clandestinité ' Comment ne pas rendre hommage, par ailleurs, à ces hommes et à ces femmes qui ont réussi à le porter au firmament mondial ' À une époque où le raï était pratiquement banni en Algérie et complètement méconnu dans le monde, il y avait encore des responsables dans ce pays pour se pencher sur la chose culturelle. On peut citer à ce titre ces esprits libéraux qui, comme le président Chadli Bendjedid ou encore le colonel Hocine Senouci, ancien directeur de l'office Ryadh El-Feth, ont non seulement réhabilité cet art populaire mais l'ont soutenu également à bout de bras. Autres temps, autres m'urs. Le raï et la musique d'une manière générale sont aujourd'hui de moins en moins tolérés par la frange la plus conservatrice de la société. Désormais, on dénigre le raï à visage découvert. Ainsi, l'ancien conseiller du Président Houari Boumediène, Mahieddine Amimour, avait avoué, sans ambages ni tortures, à notre confrère d'El-Khabar, avoir tenté de saboter l'émergence du raï sur la scène arabe dans les années 1980. L'ancien ministre de la Culture et de la Communication n'avait pas hésité à révéler alors qu'il avait fait en sorte de dissuader, lui-même, un producteur arabe de s'intéresser à notre musique. Amimour n'avait pas fait mystère quant à son aversion pour le raï, une musique du terroir, lui préférant, de loin, la musique orientale qui, très certainement, doit lui rappeler ses lointaines origines moyen-orientales. Les responsables actuels semblent être, eux, sur la même longueur d'onde puisqu'ils dépensent des sommes colossales en invitant des "starlettes" orientales au détriment de la promotion de la culture locale.Mohamed-Chérif Lachichi



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