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Quand un pantin s'en prend à un autre


Quand un pantin s'en prend à un autre
Ce n'est pas Belkhadem que Saadani a descendu en flammes en le traitant de «pantin» qui ne «bouge que suite aux ordres et instructions» et en l'accusant d'avoir été d'une «nullité» absolue à tous les postes qu'il a occupés. Car en effet si Belkhadem est tout cela que lui reproche son successeur, ce n'est pas lui qui devrait se sentir accablé, mais ses parrains qui, secret de Polichinelle, sont les mêmes qui ont favorisé la fulgurante ascension politique de Saadani. D'ailleurs les contestataires de ce dernier usent à son égard d'accusations de la même veine, confirmant ce que Belkhadem a dit du parti qu'il a eu à diriger à savoir qu'en son sein il n'y a qu' «indigence politique et intellectuelle».Saadani aurait dû s'en prendre à Belkhadem en évitant de le traiter de «marionnette et de nullité» sachant que lui-même n'est pas vu autrement par l'opinion publique. Saadani est arrivé à la tête du FLN en la même forme totalement détestable que celle par laquelle Belkhadem y a accédé. Les deux y sont parvenus par le fait du prince. Ni l'un ni l'autre ne se pense l'architecte de son ascension et de l'inéluctable chute qui en suivra.Le FLN au sein duquel ils sont parvenus à son sommet hiérarchique n'est pas un parti, mais une machine vouée à procurer une caution politique et électorale à un pouvoir qui de ce fait n'adoube à sa tête que des «pantins» auxquels il ne demande ni sagacité politique ni capacité intellectuelle. La promotion ou la chute au sommet du FLN ne doivent rien aux débats et conflits en interne. Après une disparition dont tout le monde connaît la cause, Belkhadem ressurgit et s'agite. Saadani n'a pas tort de penser que son prédécesseur y a été encouragé.Il sait même par qui probablement mais n'osant pas s'en prendre directement à celui ou ceux qui a ou ont «réactivé» son prédécesseur. L'omerta est une obligation pour le sérail du régime, celui qui la brise finit mal. Saadani pas plus que son prédécesseur ne s'aviseront de s'en affranchir en mettant à nu le mécanisme machiavélique qui a vidé le FLN de toute velléité de s'affranchir de la tutelle d'un pouvoir l'ayant réduit à une lâche vassalité. Ce tabou, les multiples oppositions qui se sont dressées en interne au FLN contre ses secrétaires généraux successifs ne l'ont pas non plus transgressé.Les guerres et affrontements qui dans les rangs de l'ex-parti unique donnent l'impression qu'il existerait une vie politique en son sein ne sont en fait que l'exutoire laissé par le prince à leurs protagonistes. La seule latitude qu'il laisse aux cadres et militants du parti c'est celle de «fronder» pour réclamer nominations et promotions mais aucunement de remettre en cause la façon dont leurs secrétaires généraux sont cooptés. Oui, si Belkhadem, au FLN il y a «indigence» politique et intellectuelle crasse, mais à l'instauration de laquelle vous avez contribué grandement et efficacement, Saadani n'a fait que vous imiter et assurément il est la personnalité idoine qui dans cette logique devrait vous remplacer à la tête du parti.




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