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Quand le MALG nourrissait l'ambition d'ériger une véritable industrie de l'armement dans l'Algérie indépendante


Quand le MALG nourrissait l'ambition d'ériger une véritable industrie de l'armement dans l'Algérie indépendante
D'une pénible et difficile opération de récupération d'armes à la fabrication d'une unique grenade par deux jeunes obstinés travailleurs dans une fonderie, le ministère de l'Armement et des liaisons générales (MALG), né dans le feu de l'action pendant la lutte armée de libération nationale, nourrissait l'ambition de mettre en place les fondements d'une véritable industrie de l'armement post-indépendance. C'est Mohamed Boudaoud alias Si Mansour, officier supérieur de l'Armée de libération nationale (ALN) et responsable de l'armement et du ravitaillement général pour la région ouest durant la Révolution, qui confie, à l'APS, qu'en pleine Guerre de libération, des dirigeants comme Abdelhafid Boussouf et Mohamed Boudiaf "aspiraient à jeter les bases d'une industrie de l'armement future".En effet, à l'indépendance, la direction de l'armement, raconte Si Mansour, avait déjà fourni à la Révolution quelque 5.000 mitraillettes avec leurs chargeurs, alors qu'environ 5.000 autres environ ont été rapatriés du Maroc voisin où elles étaient fabriquées, ainsi que tout le matériel de fabrication."Tout a commencé lorsque deux jeunes Algériens travaillant dans des fonderies marocaines ont réussi à confectionner une grenade que j'ai présentée à Boussouf et Houari Boumediene", se remémore-t-il étant un proche collaborateur de ces deux personnalités de la Révolution.La réaction des deux dirigeants ne s'est pas fait attendre: "s'ils ont coulé une grenade, ils peuvent bien le faire pour une mitraillette".Sous leur impulsion, les premiers ateliers de fabrication d'armes ont été installés à partir de 1957 dans le Maroc occidental."On s'est procuré les machines, les fours et tout le matériel nécessaire et 300 personnes au total y travaillaient (...) Les autorités marocaines pensaient qu'il s'agissait de faire travailler des invalides de la guerre dans une simple fonderie et non pas dans une usine d'armement en parallèle", a confié le colonel Boudaoud.Ainsi, "on fabriquait des armes sur le sol marocain sans que les autorités ni les services de renseignement de ce pays voisin ne se doutent de rien", s'est-il enorgueilli.D'abord acquérir des armes de partoutEn 1955, M. Boudaoud est mandaté par le colonel Ouamrane, chef de la wilaya IV, pour se rendre au Maroc avec pour mission de se procurer des armes pour les envoyer à la région IV."Nous étions chargés de récupérer des armes auprès des forces précédemment en révolte dans les deux pays voisins ou auprès d'Algériens établis à l'étranger et enfin, les armes expédiées de l'étranger par les soins de la délégation extérieure du FLN", a-t-il témoigné.Il a entamé, à cet effet, l'opération d'organisation et la formation des cellules du FLN à Casablanca, Meknès et Rabat.Si Mansour, qui a pris la tête de l'armement et du ravitaillement général à l'échelle nationale en 1958, se remémore l'opération de Cadix (Espagne), l'une des plus importantes opérations d'approvisionnement en armes dans les annales de la Révolution.Il s'agissait de faire acheminer, depuis le port de Cadix en 1956, un bateau contenant 70 tonnes d'explosifs, détonateurs et cordons bifores que les Marocains avaient achetés auparavant, a-t-il détaillé.L'indépendance marocaine proclamée, les Marocains prirent attache avec Boudiaf pour lui proposer la récupération du chargement. Ce dernier chargea Boudaoud de rapatrier de Cadix le bateau en question.Le même responsable de la révolution relate: "20 tonnes ont été acheminées le 22 décembre 1956 à Alger à bord des camions destinés au transport de fruits et légumes et réceptionnés par Benkhedda. Les premières bombes explosées dans la capitale provenaient de ce chargement. Une autre cargaison devait arriver deux jours plus tard, mais le +contact+ n'était pas au rendez-vous"...


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