Algérie - Revue de Presse

Quand la DGSE « dynamitait » l'empire Khalifa



Il a suffi de quelques notes confidentielles et « alarmistes » de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) pour que l'empire Khalifa s'effondre tel un château de cartes. C'était en octobre 2002. Le contenu de ces notes traitait essentiellement de la santé financière de Khalifa Airway,s qu'elles vouaient à une « faillite » quasi inéluctable. Les documents de la DGSE, commentés en long et en large par plusieurs titres français, estimaient le montant des pertes de l'« empire » Khalifa à 500 millions d'euros par an. « Les financements et passe-droits dont profite Khalifa pour asseoir sa stratégie de croissance, alors même que les avis, répétés d'experts du transport aérien lui prédisaient une faillite prochaine, laissent perplexes (...). Le maintien en vie et même la bonne santé apparente du groupe ne peuvent donc s'expliquer que par un soutien financier extérieur et/ou par des activités autres que celles officiellement mentionnées (...) Le groupe ne compte que sept actionnaires, tous issus de la famille Khalifa. Ces derniers ne disposent cependant pas de la réalité du pouvoir et ne servent que de prête-noms », précisait le document du gouvernement français. Toutefois, le premier coup de semonce a été donné, le 27 septembre de la même année, par Noël Mamère. De Abdelmoumène Khalifa, le PDG du groupe, le député-maire de Bègles disait qu'il était « l'allié des généraux algériens avec lesquels il a fait sa fortune, allié du pouvoir algérien qui contribue à la barbarie, qui assassine et torture ». N. Mamère, personnalité politique française proche, dit-on, des Services français, était parti bien plus tôt en croisade contre l'empire Khalifa, dont plusieurs filiales ont été créées en France. Le 29 octobre 2002, le député a introduit à l'Assemblée française une demande d'enquête sur l'origine des fonds du groupe algérien et leur utilisation en France. Le 4 mars 2003, il demande une autre commission d'enquête sur les conditions d'attribution d'une fréquence à la chaîne Khalifa TV. Jusque-là, le gouvernement algérien n'avait rien vu, ou faisait seulement semblant de ne pas voir l'une des plus grosses arnaques dont étaient victimes les Algériens. Ahmed Ouyahia, alors chef du gouvernement, ne tardera pas à prendre la décision de geler les avoirs et les transferts de Khalifa à l'étranger, décision synonyme de la liquidation pure et simple du groupe.
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