Algérie

Quand l'art est pris en otage par la bureaucratie La gestion administrative devient un boulet



Quand l'art est pris en otage par la bureaucratie                                    La gestion administrative devient un boulet
Photo : Riad
Par Hassan Gherab
Le Musée national des arts modernes et contemporains d'Alger (Mama) s'est, depuis le 3 décembre dernier, ouvert pour le 3e Festival international des arts contemporains (Fica 2011). Il est, par conséquent, devenu un centre d'intérêt pour les médias. Les responsables comme les employés du Mama devraient donc s'attendre à recevoir la visite de journalistes et de photographes qui viendraient pour couvrir le festival. Ils sont donc censés ouvrir les portes du musée et faciliter le travail des représentants des médias. Hélas et on s'en désole ! le vernissage de l'exposition du Fica 2011, les lampions, les flonflons et le battage médiatique de circonstances passés, les portes du Mama se sont vites refermées.Le musée est bien ouvert, mais comme un musée, un bâtiment qui n'est là que pour recevoir des visiteurs, qui d'ailleurs peuvent se compter sur les doigts d'une main. Quant aux journalistes, c'est toute une histoire. En visite, dimanche dernier, au Mama, nous sommes reçus par la préposée à l'accueil qui nous demande, aimablement, de prendre un billet. Et quand nous lui précisons que c'est une visite professionnelle, son collègue demande illico un ordre de mission. La carte de presse ne lui suffisait pas, ne le convainquait pas. «Il faut un ordre de mission où il est précisé que vous venez au musée pour l'exposition», dira-t-il.Le plus délirant dans cette histoire, ce n'est pas que l'employé dresse une barrière bureaucratique qu'aucun texte réglementaire ne peut justifier, mais que ce bout de papier exigé soit demandé aujourd'hui, mais pas la veille. Autrement dit, l'accès au musée pour les journalistes dépend non plus d'un règlement, mais du bon vouloir de l'employé en poste. D'ailleurs, un photographe de presse a vécu la même situation. Les agents du musée lui ont formellement interdit de prendre des photos de l'exposition du Fica 2011. Et quand il arguera que le directeur du musée a donné des directives pour laisser les photographes travailler, on lui répondra qu'ils n'en savent rien et qu'il lui faut une autorisation du ministère de la Culture ! Dès lors, une question s'impose : que veut-on faire de la culture, en général, et de ce 3e Festival international d'art contemporain en particulier ' L'art a plus que jamais besoin de s'ouvrir à la société. Et ce n'est certainement pas en bureaucratisant sa gestion et sa prise en charge qu'on arrivera à le faire, surtout qu'on lui a déjà coupé les ailes en le mettant sous tutelle, sous administration.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)