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Pyongyang dit ne pas avoir besoin de négocier avec Washington


Pyongyang «ne ressent pas le besoin» de reprendre les pourparlers avec Washington. C'est ce qu'a affirmé la vice-ministre des Affaires étrangères de Corée du Nord, Choe Son Hui, dans un communiqué publié hier par l'agence nord-coréenne KCNA relayée par des médias.Le président sud-coréen, Moon Jae-in, qui a joué un rôle crucial en faveur de la détente avec le Nord, a appelé le 30 juin à un nouveau sommet entre le dirigeant nord-coréen, Kim Jong- un, et le président américain, Donald Trump, affirmant que Séoul ferait «tout son possible» pour y parvenir. Mais Pyongyang «ne ressent pas le besoin de s'asseoir face aux Etats-Unis», a répondu la vice-ministre des Affaires étrangères de Corée du Nord. «Les Etats-Unis se trompent s'ils considèrent que des choses, comme les négociations, fonctionnent encore sur nous», a-t-elle ajouté.
Washington «ne considère le dialogue entre les Etats-Unis et la République populaire et démocratique de Corée (RPDC) que comme un instrument dans sa crise politique», a-t-elle ajouté, employant le nom officiel de la Corée du Nord. Le Nord a déjà élaboré un «calendrier détaillé de sa stratégie» pour faire face à la «menace à long terme» de Washington, a tenu à souligner dans le communiqué la diplomate de haut rang.
Les négociations sur la dénucléarisation nord-coréenne sont au point mort depuis le fiasco du deuxième sommet entre le dirigeant nord-coréen, Kim Jong Un, et le président américain Trump, en février 2019 à Hanoï. Selon des médias, Stephen Biegun, le numéro deux de la diplomatie américaine, est attendu la semaine prochaine à Séoul pour discuter des pourparlers avec le Nord. Fin juin, les Etats-Unis, par la voix de S. Biegun, qui est également l'émissaire américain pour la Corée du Nord, ont estimé «improbable» un sommet ou même un simple contact virtuel entre les deux dirigeants d'ici la présidentielle américaine du 3 novembre. Il a cependant assuré que la porte restait «ouverte à la diplomatie».
Pyongyang a multiplié en juin les attaques verbales contre Séoul, critiquant notamment le fait que des dissidents nord-coréens basés au Sud envoient en direction du Nord des tracts de propagande au moyen de ballons portés par le vent. Le sommet de Singapour entre Kim Jong-un et Donald Trump, le 12 juin 2018, a constitué la première rencontre entre un dirigeant nord-coréen et un président américain en exercice. Les deux dirigeants ont alors promis, dans un communiqué peu détaillé publié à l'issue des discussions, d'?uvrer à la dénucléarisation de la péninsule coréenne.
Un second sommet organisé en février 2019 dans la capitale vietnamienne Hanoi s'est, cependant, conclu prématurément sur fond de désaccords entre les deux camps, la Corée du Nord ayant demandé un allégement des sanctions la visant, tandis que Washington réclamait l'abandon par Pyongyang de son programme nucléaire avant toute concession.
Le 12 juin, le ministre des Affaires étrangères nord-coréen, Ri Son Gwon, a fait état du «désespoir» de son pays face à l'absence de progrès dans les négociations avec les Etats-Unis, deux ans après le sommet de Singapour entre Kim Jong-un et Donald Trump.
«L'espoir d'améliorer les relations (entre les deux pays), qui était très élevé sous les regards du monde entier il y a deux ans, s'est maintenant transformé en désespoir, caractérisé par une détérioration à grande vitesse», a estimé le ministre, Ri Son Gwon, dans un communiqué.
Pour le ministre, bien que les peuples des deux pays désirent la paix, Washington «veut absolument aggraver la situation». «En conséquence, la péninsule coréenne est à présent devenue le point chaud le plus dangereux du monde» et elle est «hantée en permanence par le spectre de la guerre nucléaire», a écrit le chef de la diplomatie nord-coréenne. Il a rappelé que son pays a récemment décidé de renforcer sa capacité de dissuasion nucléaire afin, a-t-il dit, «de faire face aux menaces américaines toujours aussi intenses de guerre nucléaire».
Comme il a énuméré les mesures «historiques» prises par Pyongyang pour améliorer ses relations avec Washington, dont un moratoire sur les essais nucléaires, le démantèlement de l'important site d'essais de Punggye-ri et le rapatriement des restes de militaires américains tués pendant la guerre de Corée (1950-1953). Le 1er janvier dernier, toutefois, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a annoncé la fin du moratoire sur les essais nucléaires.
Le ministre a accusé les Etats-Unis de vouloir, tout en prétendant améliorer les relations, arriver à «un changement de régime» à Pyongyang, et il a reproché spécifiquement au président Donald Trump de ne rien avoir proposé de substantiel à la Corée du Nord. «Rien n'est plus hypocrite qu'une promesse vide», a-t-il observé.
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