Cette rencontre fait suite à l'ouvrage paru aux éditions Enag sur le prélat, Le cardinal Etienne Léon Duval, la voix d'un juste écrit de plusieurs mains. La compilation de ces témoignages d'un homme de Dieu, qui n'a cessé de prendre la défense des « siens » : les Algériens, est revenue à un autre homme de l'Eglise, Denis Gonzalez, directeur de Caritas Algérie, qui ne fut pas de la rencontre, étant hospitalisé.
Le travail est méritoire, parce qu'il évoque un homme qui a su prendre à bras-le-corps une cause, celle de l'indépendance d'un peuple en armes, mais aussi par les nombreux témoignages de gens de toutes obédiences et confessions. Des journalistes de la rédaction d'El Watan, Amine Lotfi et A. Benchabane, y ont également pris part. Mgr Tessier, ancien archevêque d'Alger qui lui avait succédé, lira des témoignages émouvants réunis dans l'ouvrage fait par M. Gonzalez. « Mohamed Duval », comme se plaisaient à le railler ses contradicteurs, a su aller à la rencontre de l' « autre » communauté et adopter ses aspirations. Mais il se mettra à dos, par la même occasion, une partie de « sa » communauté qui ne voulait pas lâcher ses privilèges.L'historien et directeur des éditions Naqd, Daho Djerbal, ayant lui-même pris part au travail, assure qu'il faut dissocier l'homme du religieux qu'il était. « Il était la butte-témoin d'une époque en train de disparaître et le signe avant-coureur d'une église algérienne rénovée », relève-t-il à juste titre. Léon-Etienne Duval est né à Chenex (Haute-Savoie) en France en 1903. Le Grand séminaire d'Annecy l'accueillera comme étudiant avant d'être ordonné prêtre à la basilique Saint-Jean de Latran. Vicaire à La Roche, il deviendra ensuite professeur, économe et maître de cérémonies au Grand Séminaire d'Annecy de 1930 à 1942. Le pape le désigne évêque de Constantine et de Bône. Le 25 mars 1954, il est transféré au siège archiépiscopal d'Alger, soit quelques mois avant le déclenchement de la guerre de libération.Lors de son discours d'intronisation prononcé sur la place Lavigerie, il tonnera : « La vraie civilisation doit être conçue en fonction des êtres les plus déshérités de la société, les plus pauvres, des plus souffrants, des plus malheureux. Ainsi le veulent les exigences de la charité... » Tout son parcours fut calqué sur ses mots.Le cardinal Etienne Léon Duval, la voix d'un juste, éditions Enag, Alger, 2008-10-05
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Posté Le : 08/10/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nadir Iddir
Source : www.elwatan.com