Algérie - Revue de Presse

Projection du film «Bled Number One» à la cinémathèque



Violent et poétique Une ambiance conviviale a marqué, mercredi après-midi, la projection en première nationale du film «Bled Number One», second long métrage du cinéaste algérien Rabah Ameur-Zaïmèche. Avant la projection du film, qui ouvre le cycle du mois du patrimoine immatériel qu’organisent conjointement la cinémathèque et la direction de la Culture, les nombreux cinéphiles étaient conviés à une exposition de peinture à l’actif de l’artiste peintre Leïla Ferhat, se tenant dans le hall de la cinémathèque, puis à une agréable et originale cérémonie d’inauguration avec musique, lecture de poème et collation. Il est regrettable que cette fête n’ait pas été clôturée par un débat autour de ce film qui aura laissé une grande impression sur le public par un style cinématographique assez inédit. «Bled number one» est un film plein de poésie mais qui déroute le spectateur par sa manière d’aborder plusieurs histoires et plusieurs thèmes à la fois: terreur intégriste, condition de la femme, superstition, traditions locales... Le film, tourné à la manière d’un documentaire, est une chronique sur un village de l’Algérie profonde, une localité où les traditions sont tenaces, où les hommes sont pour la plupart des désoeuvrés qui consument leurs journées dans les cafés à jouer aux cartes et aux dominos et les femmes à surmonter leur ennui en bavardant sur les terrasses. C’est dans ce bled que Kamel (incarné par Rabah Ameur-Zaïmèche), un émigré expulsé de France pour un motif inavoué, va tenter vainement de refaire sa vie auprès des siens.Il n’arrivera pas à s’adapter à la réalité nouvelle et envisagera de tenter l’exil une autre fois. D’autres histoires vont venir se greffer à cette malheureuse aventure: celle des incursions de fanatiques religieux dans le village, dont le cousin Bouzid en pâtira, ou celle de la cousine Louiza, qui rêve d’être chanteuse et que son mari abandonnera après lui avoir ravi son enfant. Elle réussira à réaliser son vœu devant un pavillon psychiatrique après avoir tenté un suicide. «Bled number one» est un film troublant et truffé de scènes de violence: sacrifice du bœuf pour la fête de la Zerda, agression terroriste sur Bouzid, brimade contre Louiza par son mari et son frère, etc...Les images sont belles et la musique intervient par deux fois au cours du film comme pour marquer un répit à l’oppression des événements. «Bled number one» a reçu le Prix Jeunesse lors de la 59ème édition du Festival de Cannes.





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