Algérie - A la une

Projecteurs braqués sur Vienne



Le marché pétrolier attend des signaux en provenance de Vienne où les 14 pays membres de l'Opep et leurs 10 partenaires vont discuter aujourd'hui et demain de l'avenir de l'accord de réduction de la production qui les lie jusqu'en mars 2020. Vont-ils le modifier ou le maintenir inchangé ' Le ministre irakien du Pétrole a, à nouveau, suggéré que l'Opep+ allait étudier une nouvelle baisse de la production et qu'il ne pensait pas que les autres membres seront un obstacle.Selon le ministre irakien, un consensus a été trouvé entre plusieurs membres-clés de l'Opep pour diminuer la production de 400 000 barils par jour supplémentaires, ce qui porterait le total des coupes à 1,6 million de barils. L'Arabie saoudite souhaite également convaincre les membres de l'Opep+ d'accroître de 400 000 barils supplémentaires par jour les coupes actuelles.
Cependant, avec plusieurs membres, dont l'Irak, qui ne tiennent pas leurs engagements, des pays pourraient être réticents à amplifier les baisses. Pour le moment, l'Arabie saoudite, qui a tout intérêt à voir les prix progresser, alors qu'elle cherche à vendre en Bourse une partie de sa compagnie nationale Aramco, compense les dépassements des autres membres en faisant du zèle. L'Iran, frappé de sanctions américaines qui l'empêchent de vendre son pétrole à l'étranger et secoué le mois dernier par une vague de protestations, conserve malgré tout sa voix au sein de l'Opep, en dépit d'une production en chute libre.
Dans le carré des non-Opep, la fédération de Russie semble hésiter sur la démarche à suivre. Son ministre de l'Energie, Alexander Novak, a déclaré que son pays n'avait pas encore finalisé sa position. "Patientons (...). Mais je crois que la réunion, comme d'habitude, sera de nature constructive", a-t-il ajouté. Dans un marché hésitant, avec une demande pétrolière atone, les perspectives sont franchement moroses. À la faveur de la réunion d'aujourd'hui, l'Opep et ses alliés tenteront, certes, d'y remettre de l'ordre, mais ce sera compliqué. Il y a d'abord de l'indiscipline dans leurs rangs, certains de leurs membres continuant à surproduire. Et du coup, l'offre grossit, aussi vite que certains ne le prévoient. Et, il y a ensuite, la production schisteuse qui prend de l'expansion, ce qui leur complique la tâche. Mohamed Terkmani, expert en énergie, estime que le mode d'exploitation particulier des hydrocarbures de schistes et l'explosion de leur production vont "réduire la portée" des décisions de l'Opep qui seront désormais contrebalancées par la réaction, en sens inverse, de la production accrue des schistes.
Il explique pour comprendre le mécanisme de ce contrepoids : "Supposons que l'offre baisse progressivement, en allant de 100 millions de barils par jour à 99 millions de barils par jour, et qu'en conséquence, les prix grimpent progressivement en allant, par exemple, de 60 dollars à 70 dollars le baril. L'accroissement des prix entraînera un accroissement progressif de la production des schistes." Et de poursuivre : "L'apport de ceux-ci viendra alors s'ajouter à l'offre dont le volume se stabilisera quelque part entre 99 et 100 millions de barils par jour (autour de 99,5 millions de barils par jour, par exemple), et dont les cours se stabiliseront donc quelque part entre 60 et 70 dollars (à 65 dollars le baril, par exemple)."

Youcef Salami





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