Les « hostilités » commencent entre le FLN et le RCD
La troisième journée consacrée au débat du projet de programme du gouvernement a été caractérisée par un intense échange de « tirs » entre les élus du RCD et ceux du FLN. Ces derniers n?ont pas du tout apprécié le fait que Ali Brahimi, représentant du RCD, prononce sa communication en alternant l?arabe et le français. Les élus du « vieux front » ont ainsi chahuté la séance en tapant sur les pupitres. Un geste qui n?a pas été du goût des élus du RCD qui ont réagi immédiatement par l?intermédiaire d?Aït Hamouda Amrane, vice-président et député RCD. Celui-ci a réclamé un point d?ordre pour exiger du respect de la part des perturbateurs. « Nous allons partager cet espace pendant cinq longues années. Nous ne voulons pas que ce genre d?incidents soit légion. Nous avons le droit d?utiliser tous les moyens légaux pour faire passer notre message. Nous parlerons en arabe, en tamazight et en français », a tonné l?orateur. Pour ramener le calme, M. Ziari, président de l?APN, a dû menacer de suspendre la séance... Toutefois, hormis cet « incident », le reste des débats s?est déroulé dans la monotonie. Tarik Mira (RCD) a attiré l?attention de la plénière sur la différence existant entre la copie remise aux députés et le discours prononcé par le chef du gouvernement. Virulent à l?égard de l?exécutif, M. Mira fera remarquer que le député, étant privé de l?aide de l?administration toute acquise à l?Exécutif, instance qui a déjà des attributions énormes par rapport à l?APN, est délesté d?une partie de ses pouvoirs. « Ce n?est pas fait pour rehausser l?image de cette institution qui s?est déjà fortement dégradée auprès de l?opinion publique », a soutenu M. Mira qui s?est interrogé dans la foulée sur la mise en place d?une réglementation qui donne les moyens au député de remplir convenablement sa mission de contrôle du gouvernement et d?intermédiaire de l?opinion publique. Plus loin, l?orateur précisera que le chef du gouvernement a surtout fait le bilan de deux mandats présidentiels, dont l?un est en cours. Le représentant du RCD constatera qu?il y a un recul des libertés publiques. « Aucun autre instrument que les médias lourds en général et la télévision en particulier n?incarne mieux cette option de restriction démocratique. On retrouve la même ardeur à briser l?organisation nécessairement autonome de la société civile. Créer aujourd?hui une association à l?échelle nationale, voire de wilaya, relève du parcours du combattant », expliquera M. Mira. En outre, les parlementaires ont souligné la nécessité de promouvoir le développement humain et les ressources humaines, notamment dans les secteurs de l?éducation. Dans ce contexte, le député Naâmane Laouar (MSP) a insisté sur la nécessité de promouvoir et renforcer tous les secteurs en relation avec le développement humain, à commencer par le secteur de l?éducation, qui présente, selon lui, une instabilité dans le programme, la méthodologie et également dans les manuels scolaires qui changent d?une année à une autre. Il a indiqué que le programme du gouvernement, qui « donne de l?importance » à l?édification d?infrastructures de l?enseignement supérieur, délaisse, par contre, le véritable développement qui doit viser, a-t-il dit, le professeur et l?étudiant. Certains élus ont, par contre, plaidé en faveur de la mise en place de mécanismes à même de lutter efficacement contre le blanchiment et le détournement d?argent, de revoir la politique de soutien agricole et de réduire à une année le service militaire. Un député, qui a noté l?embellie financière sans précédent en Algérie, a proposé de relever le SNMG à 20 000 DA/mois et d?augmenter la bourse scolaire pour, de son avis, relever le pouvoir d?achat du citoyen. Evoquant la question du chômage, qui touche notamment les universitaires, les intervenants de différents partis politiques ont appelé le gouvernement à revoir sa politique de l?emploi afin de limiter, entre autres, le nombre de harraga. Boubekeur Derguini, du RCD, s?est penché, quant à lui, sur les secteurs de l?agriculture et de l?habitat, considérant que le gouvernement n?a pas pris suffisamment de temps pour trouver des propositions à même de relancer le développement de ces secteurs. Il a indiqué que des « lacunes » sont relevées à chaque application des politiques de développement agricole, constatant un manque de coopération entre les directions gérant ce secteur, ce qui, selon lui, « freine l?exécution des programmes tracés ».
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Posté Le : 26/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nabila Amir
Source : www.elwatan.com