Algérie - Revue de Presse

Profession « hammel » à Aïn Beïda


Il peut s'appeler Ahmed, Ammar, Messaoud ou Bouzid. Il n'a pas de métier proprement dit, mais il a la force de ses bras à louer, en optant pour le métier de manutentionnaire. Quand il a quitté la campagne, il a cru, avec la naïveté qui caractérise les gens du douar, que la ville allait lui sourire en lui facilitant la vie. Vite, il a dû déchanter, car la vie dans les cités n'est pas une sinécure. Alors, que faire, surtout quand on n'a pas de métier 'Une seule alternative s'offre à ces gens : faire le travail de porte-faix, au risque de mourir de faim. Et quand on a plusieurs bouches à nourrir, on n'hésite pas. A Aïn Beïda, les « hammel » sont légion. Pour se faire recruter, ils font le pied de grue au niveau de certains carrefours, comme celui de l'ouest de la ville, à proximité du lycée technique et de la BNA. Là, ils guettent le passage des camions chargés soit d'hourdis, soit de briques ou de ciment. Quand le chauffeur les hèle, ils accourent pour prendre place à l'arrière du camion. Une fois sur place, ils s'activent pour décharger les matériaux en un temps record. Pour eux, le temps compte et ils n'ont pas intérêt à le « gaspiller ». Une fois la tâche achevée, ils retournent à leurs bases pour faire les guetteurs et espérer d'autres recrutements. Les jours de chance sont les jours où se multiplient les passages des transporteurs, quand il y a plus de chantiers en construction. En temps de froid, il y a moins d'activité.Les manutentionnaires, engoncés dans leurs bleus de chauffe, déteints par le soleil et les intempéries, devisent entre eux jusqu'à ce que quelqu'un leur fasse appel. Ils ne rechignent pas à la tâche, sachant qu'une occasion de perdue ne sera pas compensée. Alors, les porte-faix ou manutentionnaires sont prêts à faire d'autres tâches, pour peu qu'on leur fasse des propositions alléchantes. Démolir un mur, monter des parpaings au moyen d'une poulie, creuser des tranchées font partie de leur métier. Un métier qui n'est pas sot en somme puisqu'il permet à celui qui l'exerce de vivre, en attendant des jours meilleurs.


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