Algérie - Revue de Presse


Pressions accrues sur Abou Mazen Israël a bien choisi le moment pour attaquer les Palestiniens. A l?instant même où le nouveau président élu palestinien prenait ses fonctions, l?armée israélienne lançait samedi une nouvelle campagne de terreur qui se poursuivait hier, d?ailleurs avec de nouveaux pilonnages de la bande de Ghaza. C?est-à-dire là même où Mahmoud Abbas est attendu aujourd?hui dans l?espoir de faire accepter sa politique de paix avec Israël qui passe, selon lui, par l?arrêt de la violence et par la démilitarisation de l?Intifadha. Comme toujours, il y a des victimes palestiniennes, mais les dégâts politiques bien réels eux aussi pourraient alimenter l?intransigeance des groupes armés palestiniens prêts à un cessez- le-feu, mais pas au désarmement. Une bien terrible équation pour le successeur de Yasser Arafat qui constate à quel point sa tâche est délicate puisqu?Israël, d?un côté, refuse toute idée de trêve en exigeant rien de moins que le démantèlement des organisations armées palestiniennes, et que de l?autre, le Hamas et le Djihad islamique ont fait savoir, juste après la prestation de serment du nouveau président de l?Autorité palestinienne, qu?un cessez-le-feu ne pourrait être envisagé que lorsqu?Israël aura mis fin à ses agressions. « Nous sommes une nation occupée qui se défend », a déclaré le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zahri. « Cette question (d?un cessez-le-feu) ne devrait être soulevée avec l?ennemi israélien que lorsqu?il aura mis fin à ses agressions. » Tout compte fait, c?est bien Abou Mazen qui subit les pressions non seulement des groupes armés palestiniens, mais aussi israéliennes et américaines. Le Premier ministre israélien qui attend de lui qu?il désarme et mette au pas les groupes armés, a décidé vendredi de geler tout contact avec l?Autorité palestinienne ; ce qui laisse supposer que quelques canaux étaient ouverts, ce qui n?est pas évident. Ariel Sharon a même mis en action son appareil de propagande afin de prouver une bonne foi qui n?existe pas, de culpabiliser les Palestiniens et de leur faire endosser l?échec plus que probable des tentatives de reprise de dialogue entre les deux parties. Mais il s?est trouvé au moins un Palestinien pour contrarier cette stratégie de l?échec. Il s?agit du chef du parti Yahad (gauche laïque), Yossi Beilin, qui a accusé hier Sharon d?avoir « délibérément stoppé les négociations. C?est sa politique et c?est une erreur tragique. Sharon sait que nous pouvons parvenir à un accord avec Abbas, mais il n?est pas prêt à en payer le prix et il a profité très vite de l?occasion pour rompre le dialogue », a déclaré M. Beilin. « S?il s?avère qu?il (Sharon) ruine l?option de la paix, nous cesserons de lui assurer un filet de sécurité à la Knesset (Parlement) », a-t-il ajouté. La majorité parlementaire sur laquelle s?appuie le gouvernement est fragile, et le Yahad d?opposition a décidé d?empêcher que celui-ci ne soit renversé afin qu?il puisse appliquer son plan de désengagement qui prévoit le retrait israélien de la bande de Ghaza et de quatre colonies en Cisjordanie cette année. De son côté, le secrétaire d?Etat américain, Colin Powell, qui doit quitter son poste jeudi, a dit que la présidence palestinienne doit sévir par rapport aux groupes islamiques. « Nous allons aider (les Palestiniens) à reconstruire leurs forces de sécurité, mais au bout du compte ceci doit être fait avec le concours des responsables et du peuple palestinien », a dit le secrétaire d?Etat. Voilà donc un aveu sur l?état des moyens - nuls à vrai dire de l?Autorité palestinienne - démantelés par Israël. Elle n?a donc plus les moyens de contrôler qui que ce soit, et tout simplement d?appliquer sa politique. Mahmoud Abbas, devenu officiellement samedi président de l?Autorité palestinienne, a affirmé vouloir parvenir à une paix négociée avec Israël. « Nous resterons engagés vis-à-vis du choix stratégique de l?OLP : le choix de parvenir à une paix juste et de réaliser nos objectifs nationaux par des négociations », a-t-il affirmé. « La paix peut seulement être obtenue en travaillant ensemble pour parvenir à une solution pour un statut permanent qui traite avec les questions en suspens et qui permettra de tourner une nouvelle page sur la base de deux Etats voisins », a-t-il dit. La seule alternative à la paix est la poursuite de l?occupation et du conflit. Et Israël a répondu par la menace dès vendredi. « La période de grâce que nous avions accordée à Mahmoud Abbas est finie », a lancé un conseiller de M. Sharon.



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