Algérie - Revue de Presse

PROCHAINE ASSEMBLEE ET FAIBLE QUOTIENT ELECTORAL


Il sera lourd le handicap que traîneraient les députés qui seront désignés le 11 du mois prochain pour siéger à l'APN. Ils entreront dans la Maison du boulevard Zighoud-Youcef avec une représentativité électorale amoindrie. Leur crédibilité en prendra incontestablement un coup.
Et pour cause, certains de ces représentants du peuple seront élus par moins de 1% des électeurs inscrits dans leur circonscription électorale respective. En 2007, cet indicateur de mesure — ne pas confondre avec le taux de participation —n'avait pas atteint les 2%. Citons à titre d'exemple le cas d'El Hachemi Djiar élu, en 2007, sur la liste du FLN à Boumerdès. Après calcul du quotient électoral 5 756 voix — et la répartition des 8 sièges de la circonscription, on peut considérer que l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports n'a été élu que par 1,47 % des 390 392 électeurs inscrits à l'époque dans la wilaya de Boumerdès. En la matière, ce qui était valable pour Boumerdès, l'était aussi pour les autres circonscriptions du pays. Dans une conjoncture, politique notamment, plus difficile, tout laisse à penser en effet que pour les législatives du 10 mai, le quotient électoral, si bien entendu le taux de participation ne sera pas artificiellement boosté, battra sûrement un record vers la baisse. C'est à l'issue du calcul de ce paramètre que sont répartis les sièges. L'ampleur de ce dénominateur mathématique est, en outre, déterminante pour mesurer la crédibilité d'une représentation politique car l'importance de ce quotient est révélatrice de la force et de l'efficacité de la participation des électeurs de chaque région. Le système électoral dit «à la proportionnelle» en cours dans notre pays impose cette méthode de répartition des sièges des institutions populaires (APC, APW et APN).
Le quotient électoral
Le quotient électoral est ce nombre, variable d'une circonscription à une autre, de voix servant de référence à la distribution des sièges entre les listes de candidats ayant obtenu, selon l'article 86 de la loi 12/01 portant régime électoral, 5% et plus des suffrages. Les magistrats qui siégeront au soir du 10 mai au sein des commissions électorales de wilayas procéderont ainsi : au nombre de votants, ils soustrairont les bulletins nuls. Les bulletins nuls sont singulièrement importants dans notre pays — entre 10 et 20% des suffrages —. Une fois cette première opération réalisée, l'on aboutit au nombre de bulletins dits «voix exprimées». Seconde opération, les magistrats retrancheront du pactole des voix exprimées, celles destinées aux listes n'ayant pas atteint la barre des 5%. Le solde de voix obtenu après ces deux opérations est divisé par le nombre de sièges de la circonscription pour obtenir le quotient électoral. Le capital des voix obtenues par chaque liste non éliminée est divisé par ce quotient pour déterminer le nombre de sièges à pourvoir à chaque liste. Dès le moment où il n'y a plus de listes ayant un nombre de voix égal ou supérieur au quotient électoral, l'on passe au classement, par ordre décroissant, des restes de voix de chaque liste de candidats pour, éventuellement, attribuer les sièges qui n'ont pas encore trouvé preneur.


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