Algérie

Procès du séisme de Boumerdès Le PV n°10 et les 50 logements de Dellys



Le procès du séisme de Boumerdès s'est intéressé, au troisième jour desaudiences, au site 50 logements sociaux de la nouvelle cité de Dellys, quiavait fait 84 victimes le soir d'une fête de mariage. Les sept accusés devaientrépondre aux chefs d'accusation d'homicide involontaire, blessuresinvolontaires et non application des règlements régissant la construction etfraude sur la qualité des matériaux utilisés.Premier à être entendu par le président de l'audience, M. RedouaneBenabdellah, l'expert mandaté par le juge d'instruction exposa les conclusionsdu PV n°10 relatif aux 50 logements de Dellys. M. Bouchama, l'expert, énuméreraen cinq points ces conclusions. La première remarque: la forte intensité duséisme du 21 mai 2003, à savoir 6,8 sur l'échelle de Richter, a été pour unegrande part dans la disparition des deux édifice (Bt A et B). La deuxièmeremarque concerne le mauvais choix du terrain, ce dernier repose sur du remblaià une profondeur relevée à 4,50 m. Le 3ème point concerne le non respect de laprofondeur de la fondation en rapport avec la nature du sol et lesrecommandations du laboratoire qui a conseillé de descendre au delà des 4,50 m.En réalité, l'expertise a démontré que les fondations se sont arrêtées à 4 m.Enfin, la dernière remarque concerne la remontée des eaux souterraines, ce quifragilisa davantage l'édifice, accélérant par le temps son usure et soneffondrement rapide, un soir du 21 mai.Ces remarques relevées ont été approuvées lors de la séance par l'expertde la commission ministérielle, M. Belhadj Aïssa Omar. Ce dernier avait relevéque l'étude initiale n'avait pas respecté le règlement parasismique algérien (RPA)de 1999 se basant uniquement sur le RPA 88.La défense des mis en cause réplique à l'adresse de l'expert: «Est-ce quevous avez consulté l'ensemble des documents techniques de ce projet ?» L'expertrépond par la négative. La défense: «Est-ce que les architectes du génie civilsont aptes à émettre des avis sur la conception du bâti ?» «Non, cette optionn'était pas applicable avant 2003", conçoit l'expert. Un autre avocat dela défense s'interrogera sur la responsabilité de l'OPGI. Cette question restaen suspens, puisque le président de la séance précisera que celle-ci trouveraréponse auprès d'un représentant du ministère qui sera appelé à la barre dèsaujourd'hui.L'étude géotechnique ne fait pas mention de la présence des eauxsouterraines, dira un avocat. Et l'expert de préciser: «Mon travail s'est basésur les conclusions de la commission ministérielle». L'avocat revient à lacharge: «Pourquoi ne pas avoir effectué des relevés sur site ?» Et l'expertd'argumenter: «Il ne servait à rien de se déplacer du moment que le tempsimparti n'était pas suffisant». Poursuivant son intervention, l'avocat de ladéfense se demanda: «Si le RPA 99 a été respecté, est-ce que les deux bâtimentsauraient subi les mêmes dommages». L'expert: «Les dégâts seraient moindres». Leprocureur général a repris la parole. «Quelle mesure auriez-vous préconiséconcernant ce site ?», interroge-t-il. L'expert: «J'aurai demandé l'annulationdu projet, mais si le maître de l'ouvrage aurait insisté, j'aurais demandé desétudes plus approfondies et appropriées».Place aux entreprises privées. Le juge commença par s'interroger sur leniveau d'instruction des entrepreneurs. Ces derniers avaient un niveau moyendans le domaine de la construction. Ceci n'empêcha pas les entreprises de posséderune qualification de catégorie «4», la plus élevée délivrée par les servicestechniques concernés. Les bureaux d'études non plus n'ont pas été épargnés.D'ailleurs le CTC a rejeté dans le fond et dans la forme les conclusionsgénérales.


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