Algérie

Problème de son




C?est incontestable, le retour au pays de l?enfant du pays a été un évènement très suivi et pas seulement par les suiveurs. Tout le monde s?y est mis, les officiels, les services de sécurité, les administrations, les encadreurs et même les chauffeurs, puisque beaucoup de cars ont été réquisitionnés pour importer des populations de l?Ouest afin de les planter sur le parcours, comme de jolis pots de fleurs. A la télévision, on a vu le Président en forme, à la fois souriant et grave, gai et solennel. On l?a vu dire des mots dans des oreilles, celles de Yazid Zerhouni et du général Guenaïzia, dans les yeux, ceux de Ahmed Ouyahia et de Mohamed Bedjaoui. On l?a vu embrasser tout le monde, deux ou quatre bises selon la personne, on l?a vu signer la loi de finances, remettant son stylo, tout de suite après, dans la poche gauche de sa veste. On l?a vu être félicité pour ce chèque enfin signé, ce virement tant attendu. On a lu ses messages, ceux envoyés à l?Algérie profonde et ceux destinés à l?Algérie superficielle, on a parcouru ses condoléances adressées à la famille de l?aménokal Akhamokh et ses remerciements, au nom du peuple algérien qui ne sait toujours pas dire merci, à Jacques Chirac et à la France. Mais, pourtant, personne ne l?a entendu. On n?a pas eu le son, juste l?image. On ne l?a pas entendu s?adresser directement à ce « peuple en liesse », on n?a rien entendu, ni un discours à la nation en ce double évènement ni un petit mot à l?adresse de son peuple préféré. Le Président n?a rien dit à voix haute. Est-ce un simple problème de son, une décision politico-médicale ou simplement que tout a été couvert par les bruits et les youyous, les bendirs et le baroud ? Si c?est le cas, dès que le peuple aura retrouvé son silence légendaire, le Président parlera. Et là, le peuple écoutera. Chacun son tour. Ce qui s?appelle l?alternance du pouvoir.

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