Algérie - Revue de Presse

PROBLÉMATIQUE DE L’EAU À ORAN


Le spectre de la sécheresse
Les besoins ménagers d’Oran sont, en principe, de 350.000 m3/jour. Par mesure de précaution, ce volume sera réduit à 180.000 m3/jour. Le stress hydrique n’a jamais quitté les Oranais. Sitôt la saison estivale entamée, sitôt les restrictions et réductions en alimentation en eau potable annoncées. Plusieurs quartiers, cités et communes risquent de se voir privés du liquide vital. Les Oranais appréhendent, comme à l’accoutumée, l’arrivée de la saison des grandes chaleurs. Cependant, une bonne nouvelle est venue atténuer leurs inquiétudes: la société eau et assainissement d’Oran (Seor) rassure que l’eau coulera dans les robinets, suivant une distribution alternée.Nous sommes au début du mois de juillet, la chaleur suffocante enveloppe la ville. Il est difficile de résister à cette température surtout qu’elle est émaillée d’un très fort taux d’humidité. Prendre un bain est synonyme de gaspillage d’eau surtout que l’alimentation, de la wilaya d’Oran baissera sensiblement cet été.Les besoins ménagers d’Oran sont, en principe, de 350.000 m3/jour. Par mesure de précaution, ce volume sera réduit à 180.000 m3/jour. Cela est dû au fait que le niveau des barrages est critique cette année. Une situation exceptionnelle causée essentiellement par la faible pluviométrie. Les populations des petits et grands centres urbains risquent d’avoir soif pendant au moins plus de deux mois. Aussi, cette situation met les habitants d’El Bahia devant le fait accompli. Il faut bien se préparer. D’autant plus que la Sear n’apporte, du moins pour le moment, aucune autre solution alternative miraculeuse.L’été passera sans apport supplémentaire, apprend-on auprès de la cellule de communication de la Société eau et assainissement d’Oran. Les plages horaires de distribution sont revues à la baisse. L’eau sera disponible pendant 18h tous les deux jours. L’Algérie, et particulièrement la wilaya d’Oran, souffre d’un déficit chronique, aggravé par des aléas climatiques persistants, doublés d’une forte croissance de la population. L’alimentation de la wilaya d’Oran pose un sérieux problème. Le passage au rationnement de l’eau est la règle dans la majeure partie de la wilaya.Le rythme de distribution jour et heure, varie selon les quartiers. La disponibilité de l’eau qui sera totalement revue cet été, touchera une bonne partie de la wilaya.11.000 cas de fuites d’eau en une année!La gestion de l’eau est, à la fois, dure et très sensible à Oran. Le réseau d’alimentation d’Oran est évalué à 2300 km et date de l’époque coloniale. Il faut donc imaginer les pertes qu’il subit en cours de route avant que l’eau n’arrive au consommateur.A cela s’ajoutent les réseaux récemment transférés des autres communes, la mission est accrue et aggravée. Le réseau, selon la responsable de la cellule de communication auprès de la Seor ne répond plus aux normes. Au vu de sa vétusté, les défections sont répétées et permanentes.Elles sont perceptibles, notamment au centre-ville d’Oran qui nécessite des interventions quotidiennes. Des réparations et des colmatages sont fréquents, a ajouté la même source. Des quartiers sont, certes, raccordés au réseau d’alimentation mais les défaillances et les fuites sont légion.Les pertes d’eau sont importantes. Au total, 11.000 cas de défections de réseaux ont été enregistrés uniquement pour l’année. Le nombre dépasse de très loin la norme mondiale requise en pareilles circonstances.Approvisionner la wilaya n’est pas une mission aisée pour les pouvoirs publics. Même si les raccordements au réseau de distribution peuvent toujours se réaliser, reste à gérer la régularité de l’approvisionnement qui a toujours été un casse-tête.10 DA pour 5 litres d’eau douceLe marché de l’eau prospère à Oran. Depuis ces dernières années, ce créneau connaît une montée fulgurante. Dans les coins et recoins de la ville d’Oran, des camions-citernes pullulent. Dans le jargon local, ils sont appelés les colporteurs.Ils sillonnent en permanence les quartiers de la ville pour vendre une eau à qui veut la boire. Une grande partie de la population oranaise est touchée par cette pratique.L’apparition de la vente de l’eau douce (Ma H’lou) est née alors que les Oranais redoutaient la consommation de l’eau du robinet jugée impropre et surtout salée. Les colporteurs proposent de l’eau qu’il puisent des puits de Coca et Haï Bouamama.Des barons tirent les dividendes d’une situation exceptionnelle en s’improvisant comme étant des porteurs de solutions salvatrices à une conjoncture durable.Ainsi, l’eau des robinets a été totalement bannie et est réservée, exclusivement, à l’usage domestique.En dépit des efforts colossaux, le scénario des perturbations et de la pénurie continue sans répit. C’est pourquoi le stockage de l’eau est devenu une pratique dominante exercée par le commun des Oranais. Le stockage consiste à se doter de réservoirs placés sur les terrasses.D’autres procédures techniques sont, au quotidien, perceptibles au niveau de plusieurs ménages, notamment aux niveaux supérieurs des immeubles: l’utilisation des supresseurs.Toutes ces pratiques permettent aux utilisateurs de faire face, au moins temporairement, aux coupures. Les paraboles et les citernes se bousculent sur les terrasses des habitations des Oranais.Des projets pharaoniques sont inscritsLes responsables du secteur de l’eau sont plus que déterminés à prendre le taureau par les cornes. Le ton est, donc, donné à la recherche de l’eau et la mise en place des solutions durables.Selon la cellule de communication de la Seor, les éventuelles pénuries seront atténuées après la mise en place de la station de Sidi Djelloul dans la wilaya de Aïn Temouchent. La livraison de cette dernière aura lieu au quatrième trimestre de cette année.Elle aura à produire 100.000 m3/jour, pour bannir une fois pour toutes le spectre de la sécheresse, après que le projet géant du MAO sera mis en fonction.Le système de transfert MAO aura à garantir un volume de 115 Mm3/an pour l’alimentation en eau potable des villes situées dans le couloir «Mostaganem- Arzew- Oran» réparti comme suit: 45 Mm3/an pour la wilaya de Mostaganem et 110 Mm3/an pour la wilaya d’Oran.Pour l’heure, la wilaya d’Oran est alimentée par les barrages du Gargar (Relizane) qui assure le transfert de 70.000 m3/jour et de Beni Bahdel à Tlemcen qui produit 5000 m3 /jour. A cela s’ajoute l’apport des unités de dessalement de Bousfer et des Dunes à Aïn El Türck, qui produisent 5000 m3/jour chacune. L’eau a été gérée par les pouvoirs publics. Le manque de civisme des citoyens a été pour beaucoup dans la situation catastrophique que connaît Oran.«Rezk el Beylek» répondent ceux qui manquent de civisme aux révoltés qui interviennent pour mettre fin au gaspillage, pendant que la Seor mise sur la contribution du citoyen.


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