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Prix du pétrole



Prix du pétrole
Les cours du pétrole étaient orientés à la hausse hier en Asie à la faveur d'un recul du billet vert provoqué par le discours accommodant de la présidente de la Réserve fédérale américaine Janet Yellen.Le dollar a effacé mardi ses gains de la semaine écoulée face à l'euro et aux autres devises, les cambistes jugeant improbable un prochain resserrement monétaire aux Etats-Unis après un discours de Mme Yellen. Mme Yellen a adopté un ton ultra-prudent, indiquant seulement que des hausses graduelles seraient de mise dans les années qui viennent. Vu les risques qui pèsent sur les perspectives économiques, je considère que le Comité monétaire doit procéder avec précaution dans l'ajustement de la politique monétaire, a-t-elle dit dans un discours très attendu prononcé à New York. Toute baisse du dollar tire à la hausse les prix du pétrole, dont les échanges sont libellés en dollars, en favorisant les investisseurs munis d'autres devises. Vers 03H40, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai prenait 30 cents à 38,58 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en mai gagnait 18 cents à 39,32 dollars. Mais pour les analystes, les hausses des prix de l'or noir qui ne sont pas liées à une augmentation de la demande ont peu de chance de durer. Les cours du brut ont plongé depuis juin 2014, quand le baril se négociait 100 dollars, à cause d'une offre excessive que ne parviennent plus à absorber des économies mondiales en plein ralentissement. L'or noir, qui avait touché en février des plus bas en 13 ans, a repris des couleurs ces dernières semaines, porté par les espoirs de voir la Russie, l'Arabie saoudite et les grands producteurs se mettre d'accord pour limiter l'offre et par la baisse du dollar. La montée des prix observée aujourd'hui devrait être limitée. Si elle repose sur la faiblesse du dollar, elle n'ira pas loin, a prédit Bernard Aw, analyste chez IG Markets à Singapour. A long terme, c'est toujours le jeu de l'offre et la demande. Il y a toujours une offre excessive, et le dollar n'y peut pas grand-chose. Défiance à New York La veille, les cours du pétrole ont nettement baissé et semblaient avant tout pâtir d'un changement global d'humeur chez les investisseurs, de nouveau inquiets du niveau élevé de l'offre à travers le monde. Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai a perdu 1,11 dollar à 38,28 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à la même échéance a cédé 1,13 dollar à 39,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). "On assiste à des prises de bénéfices après de nombreux paris à la hausse", a estimé John Kilduff, d'Again Capital. Les cours pétroliers ont connu un premier trimestre agité, puisqu'ils sont tombés début février au plus bas depuis 2003 avant de reprendre quelque 40% en à peine plus d'un mois, et ils semblent désormais marquer le pas. Sur ce plan, mardi, ce sont les inquiétudes de fond sur le niveau élevé de l'offre qui semblent reprendre le dessus, même si les investisseurs n'ont pas digéré de nouvel élément décisif sur le sujet depuis le week-end. Aux Etats-Unis, "les chiffres sur les réserves devraient témoigner d'une nouvelle hausse des stocks de brut", tandis que dans le reste du monde, "on doute de plus en plus de l'idée d'un accord entre grands producteurs pour geler leur offre", a résumé M. Kilduff.Sur le premier plan, le marché pétrolier, déjà abattu la semaine précédente par l'annonce d'un bond de près de dix millions de barils des réserves américaines de brut, prendra d'abord connaissance des estimations hebdomadaires de la fédération American Petroleum Institute (API), mardi après la clôture, puis des chiffres officiels du département de l'Energie (DoE), mercredi. Réouverture d'un gisement Même si "les réserves de brut devraient avoir nettement monté à cause d'importations soutenues et de la saison de maintenance des raffineries (...) celles d'essence devraient avoir baissé face à une demande solide et à un destockage des réserves d'hiver", a nuancé Matt Smith, de ClipperData. De plus, les observateurs seront tout aussi attentifs au niveau de la production américaine de pétrole, et non seulement des réserves, qui décline, elle, de façon assez régulière depuis plusieurs semaines. En ce qui concerne la situation des autres grands producteurs, en premier lieu ceux qui appartiennent à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), les analystes essaient d'évaluer les chances d'un accord sur une stabilisation de la production à l'issue d'une réunion à la mi-avril entre la plupart des membres du cartel et des pays extérieurs comme la Russie. "On espère toujours un peu que le sommet du 17 avril -auquel est désormais prévue la présence de l'Iran même s'il ne participera pas à un gel de la production- aboutisse à un ajustement de l'offre", a reconnu Tim Evans, de Citi. L'Arabie saoudite, membre dominant de l'Opep, la Russie, le Qatar et le Venezuela ont déjà annoncé en février un accord pour ne plus augmenter leur production, ce qui avait contribué à déclencher le rebond des cours, mais les observateurs estiment largement que ce pacte n'est valable que comme un premier pas vers un vrai rééquilibrage du marché. Or, "l'idée même d'un gel semble être mise en doute aujourd'hui par l'annonce que l'Arabie saoudite et le Koweït s'apprêtent à relancer le gisement de Khafji, qui représente 300 000 barils par jour (b/j)", a prévenu M. Evans. Le Koweït a annoncé que les deux pays étaient parvenus à un accord sur une reprise de la production dans ce champ commun, situé en mer, qui faisait l'objet d'un différend.Du côté d'un autre acteur majeur de l'Opep, l'Irak, deuxième producteur du cartel, les nouvelles ne sont guère plus encourageantes pour le marché puisque "ses exportations par voie maritime continuent à augmenter et témoignent ainsi de la hausse de la production du pays", a remarqué M. Smith. "Cela fait dix mois de suite que les cargaisons faites au terminal d'al Basrah montent sur un an." Koweït et Arabie reprennent la production Le Koweït et l'Arabie saoudite sont parvenus à un accord sur une reprise de la production dans le champ commun offshore de Khafji qui faisait l'objet d'un différend, a annoncé mardi un responsable koweïtien. Un accord est intervenu avec la partie saoudienne, représentée par Aramco, pour reprendre la production sur le champ de Khafji (...), a déclaré devant le Parlement le ministre koweïtien du Pétrole par intérim, Anas al-Saleh. M. Saleh, qui est également ministre des Finances, a ajouté que la production augmentera progressivement au fur et à mesure que seront résolues des questions liées à la protection de l'environnement, avancées par les Saoudiens pour interrompre la production. Un certain nombre de contrats de maintenance ont été signés en prévision de la reprise de la production, a ajouté le ministre sans fournir de précisions sur la date effective du début de pompage et sur les niveaux de production envisagés. Le gisement Khafji fait partie de la zone neutre, située à la frontière et exploitée en commun par les deux pays dont ils se partagent la production à part égale. L'autre gisement de la zone est Wafra (200 000 barils par jour), dont la production a été arrêtée en mai 2015. Le Koweït avait indiqué que l'Arabie saoudite avait interrompu unilatéralement l'exploitation de cette zone, même si elle doit le signaler, en vertu des accords avec le Koweït, cinq ans à l'avance. Les deux pays avaient entamé en juin dernier des discussions pour la reprise de la production dans la zone neutre. Khafji était exploité conjointement par la Kuwait Gulf Oil Co. (KGOC) et Aramco, tandis que Wafra l'était par la KGOC et Saudi Arabian Chevron. Selon des sources industrielles, les autorités koweïtiennes ont été mécontentes d'une décision saoudienne de renouveler pour 30 ans le contrat d'exploitation de la Saudi Arabian Chevron, sans les consulter. Elles ont cessé en réponse d'accorder des visas de séjour aux employés de cette firme. L'arrêt de la production a pénalisé le Koweït qui a une moindre capacité de production que son voisin saoudien. Le Koweït pompe actuellement quelque 3 millions de barils par jour.





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