Algérie

Prix du mouton Les raisons d'une flambée




Prix du mouton
                                    Les raisons d'une flambée
Coût - Le prix du mouton occupe tous les esprits à cinq jours de l'Aïd El-Adha. Il s'envole en dépit de l'importance de notre cheptel estimé à plus de 22 millions de têtes.
Une flambée qui s'explique par l'intervention de beaucoup d'intermédiaires à laquelle s'ajoutent les conditions climatiques de ces derniers jours. «Les fortes pluies qui se sont abattues ces derniers jours ont poussé de nombreux éleveurs à freiner un peu sur le délestage de leurs cheptel», affirme le directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture. Intervenant ce mercredi matin sur les ondes de la chaîine III, le Dr Rachid Bougdour a estimé que l'augmentation qu'a connue le prix du mouton cette année est peu signifiante puisqu'elle ne dépasse pas «les 2 000 DA comparativement à l'année dernière».
Une envolée qui pourrait également s'expliquer par l'absence de structuration du marché. A ce sujet, le Dr Bougdour assure que «les pouvoirs publics s'y attellent pour mettre en place de grands marchés à bestiaux pour pouvoir intervenir de manière plus structurée».
Mais l'arrivée de l'Aïd n'est pas seulement une question de prix. L'événement offre l'occasion aussi de parler de certaines pratiques frauduleuses dont l'engraissement forcé des bêtes. Une pratique que tend à minimiser l'orateur. «Nos éleveurs sont rodés à cet engraissement classique. A quelques semaines, certains ont tendance à donner une alimentation riche pour faire gagner à leurs moutons quelques kilos de plus», a-t-il répondu à la question de savoir s'il existe des sanctions à l'égard des éleveurs ayant tendance à engraisser sauvagement leurs bêtes à la veille de l'Aïd. Le Dr Bougdour s'est dit, à ce propos, satisfait du fait que «depuis quelques années nos éleveurs ont intégré le vétérinaire qui intervient pour les injections anti-parasitaires». Il existe sur le terrain 5 000 praticiens qui sont devenus, au fil du temps ,des partenaires incontournables pour nos éleveurs en matière de soin, selon lui. «Les éleveurs ont aujourd'hui un partenaire et c'est la raison pour laquelle notre cheptel se porte bien et est en bonne santé. L'encadrement est assuré», assure t-il.
Les pouvoirs publics ont mis depuis quelque temps une politique de régulation et de conservation des viandes par la multiplication de la chaîne du froid. Des efforts qui n'influent pourtant pas sur le prix de la viande qui reste toujours inaccessible à beaucoup d'Algériens.
«L'Algérie est entrée dans un processus d'augmentation de la chaîne du froid et lorsque nous aurons atteint l'objectif de généraliser cette chaîne du froid à travers l'ensemble du territoire national nous pourrons mieux réguler», explique le Dr Bougdour en annonçant l'arrivée prochaine de plusieurs nouveaux entrepôts de froid. Ces derniers devraient combler le déficit en matière de stockage et de conservation de la viande.
Le représentant du ministère de l'Agriculture a annoncé dans ce cadre la construction de trois grands complexes d'abattage et de froid «d'une capacité de 40.00 tonnes de viandes, soit 15 % de ce quenous consommons». Des structures qui vont venir peser sur la régulation du prix de la viande, insiste-t-il.
Viande congelée
Baisse de la demande
Nous apprenons par le Dr Bougdour qu'une chute très sensible a été enregistrée dans l'importation de viande congelée depuis 2009. Elle passe ainsi de 50.000 tonnes à 30.000 tonnes en 2011. Cela atteste qu'«il existe une meilleure disponibilité de la viande locale et la régulation introduite par les pouvoirs publics commence à porter ses fruits», conclut-il.
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