Algérie - Revue de Presse

Privatisation de Magi-Rouiba



La tutelle met le feu aux poudres Au sein de l?entreprise spécialisée dans le machinisme agricole Magi-Rouiba règne une atmosphère intenable. Pour ses travailleurs et pour son directeur. Les deux parties se regardent en chiens de faïence à cause d?un grand malentendu. Un malentendu qui a fait que les travailleurs, sous la férule du syndicat d?entreprise, tiennent pour responsable leur patron, coupable, à leurs yeux, de vouloir brader Magi. Lui s?en défend, précisant qu?il ne fait qu?obéir à la Société de gestion des participations (SGP) Equipag, de laquelle dépend l?entreprise. Hier, les travailleurs ont brusquement abandonné leurs machines dans la matinée et se sont rassemblés dans la cour de l?usine. Motif ? La veille, un éventuel repreneur privé était venu retirer le cahier des charges de l?entreprise suite à l?avis d?appel d?offres national et international lancé le 20 septembre dernier. « Quand nous voyons ces gens venir, nous n?avons ni le moral ni le c?ur à l?ouvrage », dit un syndicaliste. Un sentiment largement partagé par les 250 travailleurs qui ne veulent point que l?entreprise dans laquelle ils ont « grandi » leur file entre les doigts. Et pour cause, le collectif de Magi, jusqu?à un passé récent, était quasiment sûr de racheter l?entreprise. D?autant plus que la société de gestion des participations avait privilégié cette formule de privatisation, la société des salariés en l?occurrence. Flash back. En mars dernier, la SGP propose aux travailleurs via la direction le rachat de Magi avec toutes les garanties liées au volet social, le tout consigné dans un cahier des charges. L?assemblée générale des travailleurs adopte à l?unanimité le principe de la reprise de Magi, à leur grand bonheur. Naïfs, ces derniers ont tôt fait de préparer les documents administratifs, comme le leur avait demandé la SGP. Mieux encore, ils ont mis en place les organes dirigeants de la future Spa, qui n?existe sans doute que dans leur esprit. Comité de participation, conseil d?administration et autres entités ont été installés par le directoire informel de cette entreprise. Ces dizaines de pères de familles pensaient alors que leur rêve de devenir les patrons de leur propre entreprise allait enfin se réaliser. Mais, coup de théâtre, un appel d?offres était venu les renvoyer à leurs illusions de posséder l?entreprise. Entre temps, plusieurs éventuels acquéreurs ont visité l?usine et récupéré le cahier des charges. Les nouveaux. En effet, la SGP a modifié le cahier des charges de l?entreprise en l?amputant notamment de trois sites. Une nouvelle donne qui a terriblement chagriné les travailleurs, qui dénoncent le coup bas du... directeur. Lui, Saïd Amichi, qui soit dit en passant dirige Magi depuis... 1968, jure par tous les saints qu?il n?y est pour rien. « J?ai une hiérarchie, je ne peux rien décider », expliquait-il hier à El Watan. Et d?ajouter : « Je ne fais que répercuter aux travailleurs ce que me dicte le holding. Expliquez-leur que le choix de la formule de privatisation et de l?éventuel repreneur ne dépendent pas de moi... Je me demande pourquoi ils m?en veulent. » Coincé entre le souci de respecter les orientations de sa hiérarchie qui l?a nommé et celui de ne pas frustrer ses travailleurs, Saïd Amichi a bien du mal à résoudre l?équation Magi.



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