Algérie

Prise en charge des enfants souffrant de troubles mentaux




Une spécialité absente en Algérie En Algérie, seulement 25 psychiatres et 2.128 infirmiers suivent les enfants et les adolescents atteints de troubles mentaux... Le moins que l’on puisse dire, en s’appuyant sur ces chiffres, est que la prise en charge psychologique des enfants et des adolescents soufre d’énormes insuffisances. Que ce soit en moyens matériels ou de structures, ou en moyens humains, en Algérie, cette spécialité est le parent pauvre de la médecine. Et pour cause, on ne compte que 10 structures sanitaires à travers le pays qui prennent en charge les enfants et les adolescents malades mentaux, avec les adultes. Par ailleurs, la spécialité infanto-juvénile n’existe pas en tant que spécialité à part entière dans l’université algérienne. Des insuffisances qui s’ajoutent au manque de spécialistes en la matière. «Actuellement, il existe un peu plus de 400 psychiatres en Algérie et 25 seulement suivent les enfants ainsi que 2.128 infirmiers», a indiqué hier le professeur Farid Kacha, chef de service des maladies mentales à l’hôpital psychiatrique de Chéraga et président de la Société algérienne des psychiatres, en marge du lancement du cycle de formation de 25 psychiatres en pédopsychiatrie à l’hôpital psychiatrique de Chéraga. «Cette formation concernera en premier lieu 25 psychiatres et 30 infirmiers à raison de 8 sessions pour les premiers et deux pour les seconds, d’une durée de 5 jours par mois, et qui auront à la fin de la formation un certificat d’enseignement spécialisé en psychiatrie des enfants et des adolescents. Elle vise à faire acquérir aux médecins les connaissances adaptées à ce genre de maladies chez l’enfant», a encore précisé notre interlocuteur. Ce 1er cycle est parrainé par des psychologues français. «Il s’agit de promouvoir la santé mentale infantile, à travers la prévention, le traitement précoce et adapté des troubles mentaux, neurologiques et psychosociaux des enfants», a précisé pour sa part Dr Nadji Nacera, chargée du programme national de la santé mentale au ministère de la Santé. Il faut savoir qu’il n’y a pas de statistiques spécifiques au nombre d’enfants malades. C’est pour cela que le professeur Kacha préconise d’abord «la création de centres spécialisés pour donner un nombre approximatif». De son côté, le Dr Nadji a indiqué que les pathologies lourdes chez l’enfant et l’adolescent sont «la psychose, la névrose et le déficit intellectuel». A cela s’ajoute la toxicomanie qui peut conduire à des maladies ainsi que la trisomie 21. Une récente enquête faite dans le milieu scolaire (les collèges et les lycées à travers tout le territoire national) a montré qu’une forte proportion de ces enfants a besoin d’une assistance psychologique. Le taux est estimé à 25%. En 2005, pas moins de 9.811 consultations ont été dispensées aux enfants souffrant de troubles mentaux. Le ministère de la santé, dans le cadre de la promotion de la santé mentale chez l’enfant, va construire dans les trois années à venir plusieurs structures spécialisées. Et d’ores et déjà, l’hôpital de Chéraga vient d’ouvrir la première structure entièrement dédiée à l’enfant, avec des normes reconnues. Chez nous, on avance le chiffre de 30.000 malades mentaux soignés dans les hôpitaux, pour une population de 150.000 malades. Les résultats d’une enquête en matière de couverture sanitaire en psychiatrie font ressortir qu’en Algérie, il y a 1,43 lit pour 10.000 habitants, 1,13 psychiatre pour 100.000 habitants et 6,44 infirmiers spécialisés en psychiatrie pour 100.000 habitants.
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