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Prière de l' «istiska» vendredi: Les pluies tardent à venir



Prière de l' «istiska» vendredi: Les pluies tardent à venir
C'est l'automne, mais l'été tarde à décamper. Les températures restent au-dessus de la normale. Il fait chaud, très chaud même, avec des températures atteignant les 26° en moyenne et un ciel ensoleillé et dégagé partout sur le territoire national. Alors que la saison agricole est lancée, le ciel n'est toujours pas clément et les barrages d'eau ont atteint des seuils critiques. Doit-on estimer que l'Algérie est en situation de sécheresse ' Doit-on s'alarmer ' La menace n'est pas loin, faut-il l'admettre. La pluie ne tombe pas depuis plus de cinq mois, exception faite de certaines averses qui ont affecté les régions Sud du pays, occasionnant des inondations à Ghardaïa et à Tamanrasset.
La météo va être clémente aujourd'hui, pour les régions Ouest, où des pluies sont attendues dans les wilayas de Tlemcen, Aïn Témouchent, Oran, Mostaganem, Sidi Bel-Abbès, Mascara, Relizane, alors qu'elles gagneront progressivement les régions du centre (Alger, Boumerdès, Aïn Defla, Blida et Médéa, Chlef, Tipaza), selon un BMS du centre de météorologie. Ce qui n'est pas suffisant. A cet effet, le ministère des Affaires religieuses a appelé à l'accomplissement de «la prière de la pluie» 'Istiskaa', pour ce vendredi. Les pluies tardent à tomber alors que la campagne agricole est officiellement lancée. Les agriculteurs se plaignent déjà du déficit pluviométrique qui se fait ressentir davantage, d'année en année. L'enseignant à l'Ecole supérieure d'agronomie, Brahim Mouhouche, a clairement qualifié cette situation de «sécheresse», lors de son passage, hier, à l'émission de l'Invité de la rédaction, sur les ondes de la radio nationale, chaîne III. «L'Algérie vit une situation de sécheresse», a-t-il considéré, estimant à l'occasion que notre pays manque naturellement d'eau. L'enseignant n'écarte pas que cette situation perdure encore en Algérie. Selon lui, «la tension sur l'eau sera toujours présente, c'est la nature. L'Algérie se trouve au c?ur de la MENA, la région la plus sèche du monde», fait-il remarquer. Mouhouche s'appuie sur des études internationales, classant l'Algérie parmi les pays les plus pauvres en eau avec une disponibilité de l'ordre de 11,5 milliards de mètres cubes renouvelables par an. Soit une quantité de 292 m3 par personne, alors que la moyenne mondiale est de 6 000 m3 par personne. «La part de l'Algérien en eau n'est que de 3.5 % de la moyenne mondiale», a-t-il noté. L'intervenant fait savoir, également, que l'Algérie est un pays naturellement désertique et non pas aride ou semi-aride, avec une très faible pluviométrie. «La moyenne annuelle de l'Algérie du point de vue de pluviométrie est de 89 mm. Un pays qui a moins de 100 mm en moyenne de pluie par an est considéré comme désertique. C'est la FAO qui le dit», ajoute-t-il.
La solution?
La situation est aggravée par les pratiques quotidiennes comme le gaspillage de l'eau par les ménages, sa mauvaise utilisation, mais aussi le prix auquel elle est cédée au consommateur. Mouhouche recommande à ce propos, l'utilisation de techniques qui permettent «de produire plus avec peu d'eau, en recourant notamment aux systèmes d'irrigation économiseurs d'eau, connus de toutes les spécialités, comme par exemple le goutte-à-goutte, qui permet d'économiser jusqu'à 70% d'eau». Il évoquera aussi le recyclage de l'eau qu'il qualifie de fondamentale, puisque selon lui, «l'Algérie rejette annuellement un peu plus d'un milliard de mètres cubes d'eaux usées». «Si on arrive à utiliser seulement 60% de ces quantités, on pourrait augmenter de 150 000 à 200 000 hectares les surfaces irriguées», a-t-il expliqué. Rappelons les grands efforts d'investissements consentis par l'Etat pour la construction de barrages et de retenues collinaires, Mouhouche a toutefois estimé que «le dessalement est la solution la plus plausible pour régler ce problème de manque d'eau». «C'est notre roue de secours», conclue-t-il.
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