Algérie

Pression et absence de motivation...




Nécessité - La réorganisation des services de l'état civil et leur dotation de moyens technologiques s'imposent pour pallier ces graves défaillances.
Si les administrés se plaignent des erreurs commises sur leurs documents, les employés chargés de faire ce travail estiment, quant à eux, que la charge de travail, la pression à laquelle ils sont soumis au quotidien et l'absence de motivation professionnelle les poussent à commettre des fautes de façon, bien évidemment, non préméditée.
La majeure partie des préposés aux guichets de l'état civil dans l'écrasante majorité des administrations sont, en effet, des jeunes recrutés dans le cadre du filet social ou de l'emploi des jeunes pour une période bien déterminée.
Avec des rémunérations variant entre 12 000 et 18 000 DA par mois, ces employés sont dans l'incertitude, ne sachant même pas s'ils parviendront à décrocher des emplois stables ou non. De ce fait, ils ont souvent la tête ailleurs, comme nous l'expliquent certains d'entre eux. «Certes, les erreurs ne sont pas commises de façon intentionnelle pour causer des préjudices aux citoyens, mais au vu du nombre de documents que nous faisons chaque jour, la faute devient inévitable. Parfois, nous faisons face à des dizaines de livrets de famille et chaque citoyen demande en moyenne dix à quinze documents.
C'est trop pour nous, surtout que certains citoyens insistent pour prendre leurs documents dans une durée limitée», disent des jeunes exerçant dans diverses mairies à Alger, Blida et Tizi Ouzou.
«Déjà notre avenir n'est pas clair et en plus nous subissons la pression du public. Nous sommes obligés de répondre à tout un chacun, le rassurer sur ses documents... Quand nous pensons à la rémunération que nous percevons et à notre statut, nous sommes sincèrement découragés et démotivés. Nous ne pouvons pas être performants dans de telles conditions», ajoutent nos interlocuteurs. Durant certaines périodes de l'année, notamment à l'approche de la rentrée sociale, les guichets de l'état civil sont pris d'assaut et les employés font face à une pression insupportable. «C'est en ces périodes de grande affluence que les erreurs sont commises, car les agents travaillent dans une atmosphère tendue. La tendance des citoyens à vouloir régler leurs affaires dans un laps de temps court ne fait qu'empirer la situation. Nous essayons d'organiser les foules, mais c'est quasiment impossible», explique un chef de service dans une commune de la wilaya d'Alger, estimant que son poste ne lui permet pas de demander à des jeunes exerçant des emplois temporaires d'être plus performants. «Il y a des jeunes qui me disent ouvertement que si j'étais à leur place, j'aurais fait la même chose. J'essaye de les motiver, en vain. En fin de compte, je finis par les comprendre», ajoute notre interlocuteur, précisant que seule l'informatisation de tous les registres de l'état civil et la dotation de tous les services de l'outil informatique peuvent pallier ce problème. Mais une autre question se pose : si les employés sont démotivés, pourquoi les citoyens doivent-ils en faire les frais '
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