Présidence de la République

Le FNA contre un troisième mandat de Bouteflika La FNA de Moussa Touati s’attaque au FLN et à l’Alliance présidentielle: il refuse la révision de la constitution pour le rallongement du mandat présidentiel. Grandi par les résultats obtenus lors des élections locales, le FNA veut jouer dans la cour des grands. Et pour le faire, il s’en prend aux partis qui n’ont «d’intérêts que les leurs». Invité au Forum de la radio chaîne 2, le président du FNA se démarque des partis de l’opposition «qui n’ont pas pu réaliser des résultats satisfaisants même après 44 ans de présence sur le champ politique». Le FNA, rappelle l’invité, dispose actuellement de 126 APC, de 1.875 élus APC et 275 élus APW. «Un petit parti qui apprendra aux grands comment faire de la politique», a-t-il dit ironiquement. Il répondait à une question sur les déclarations notamment de Yazid Zerhouni, au lendemain des élections, selon qui les résultats du FNA ont été obtenus grâce aux dissidences qu’ont connues les autres partis. «Notre parti est ouvert à tous. Il est démocratique et n’appartient pas à des personnes», a-t-il encore précisé à ce propos. Un parti fédérateur qui préconise la démocratie participative comme mode de gestion des communes. «Nous nous ouvrons sur le peuple, contrairement à ceux qui ont accaparé le pouvoir pendant 45 ans, ceux qui ignorent la constitution et les lois de la République», a-t-il déclaré. «Le ministre de l’Intérieur devait se poser la question de savoir pourquoi les gens ont voté FNA et pas pour un autre parti», a-t-il dit en soulignant que le FNA n’est ni de droite ni de gauche, se revendiquant de la sociale-démocratie. «Nous défendrons les principes de Novembre 1954», a encore souligné le président du parti en égratignant au passage l’Alliance présidentielle qui «n’a d’existence que parce qu’il y a des intérêts pour défendre des postes ministériels». A l’adresse de l’opposition, il dira que son parti, contrairement à elle, s’oppose à des programmes et non à des personnes, estimant qu’il y a possibilité de s’allier avec des partis pour «défendre l’intérêt du peuple». Il révélera ensuite que son parti va organiser un congrès extraordinaire du 26 au 28 décembre courant pour régler certains problèmes internes. Interrogé à propos de l’allongement du mandat présidentiel, tout en se disant opposé à cette option, il tire à boulets rouges sur le FLN. «Le FLN est un parti qui ne joue pas le jeu» fait-il ainsi remarquer en rappelant que «la constitution est au-dessus de tous, y compris le président». «Qui a donné le quitus au FLN pour parler au nom du peuple, pour accaparer la parole? Je parle aussi des organisations de masse, l’UGTA entre autres qui n’est pas une organisation syndicale mais patronale. Des organisations qui veulent s’imposer au peuple», dira Touati en ajoutant: «Avant d’amender la constitution, pensons d’abord à ce peuple, pensons à mettre d’abord en place une charte pour définir les fondements de notre République.» «Je ne suis pas avec l’allongement du mandat présidentiel», lance-t-il enfin en ajoutant: «A l’image des pays tiers modistes, on est en train de faire un pas en avant, et deux en arrière. Alors demandons au peuple s’il veut changer! Mais il ne faut pas frauder. Prenons l’exemple du Venezuela, allons-nous atteindre ce stade de démocratie?» s’est-il interrogé. Pour lui, le système a assez duré et, «45 ans après l’indépendance, il veut toujours durer». Le président du FNA n’a pas manqué enfin de critiquer la visite de Sarkozy en Algérie. «Il n’est là que pour ses intérêts, partager le gâteau et notre manne financière», a-t-il déclaré.   Tahar A.O.