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Près de 50 morts dans des violences au Darfour



Des affrontements entre tribus rivales au Darfour ont coûté la vie à près de 50 personnes entre samedi et dimanche, dans cette région de l'ouest du Soudan, minée par l'instabilité sécuritaire. Ces violences sont également les plus meurtrières depuis le 31 décembre, date de fin de mission de paix conjointe de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour, un retrait qui avait fait craindre une escalade aux habitants de cette vaste région.Selon un nouveau bilan publié hier par l'agence officielle soudanaise Suna, qui cite la branche locale du syndicat des médecins, les violences depuis samedi à El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest, qui ont fait 48 morts et 97 blessés, se poursuivent, a-t-elle ajouté. Les heurts ont éclaté entre la tribu Al-Massalit et les nomades arabes. Des milices armées favorables aux nomades arabes ont ensuite attaqué El-Geneina et plusieurs maisons ont été incendiées, selon des témoins.
Le Premier ministre Abdallah Hamdok a dépêché une délégation de "haut rang" au Darfour-Ouest pour tenter de rétablir l'ordre. Le Darfour connaît une recrudescence d'affrontements tribaux, qui ont fait 15 morts et des dizaines de blessés fin décembre, soit quelques jours avant la fin de la mission de paix conjointe de l'ONU et de l'Union africaine, une opération de 13 ans. Le retrait progressif des troupes de cette mission, censé débuter en janvier 2021, s'étalera sur six mois. Et le gouvernement soudanais prend ainsi la responsabilité de la protection des populations de la région.
Le conflit au Darfour a débuté en 2003 entre les forces loyales au régime du général Omar al-Bachir à Khartoum et les membres de minorités ethniques qui, s'estimant marginalisés, réclament une répartition plus équitable du pouvoir et des richesses.
Les violences ont fait quelque 300 000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés, essentiellement durant les premières années, selon l'ONU. Pour lutter contre les insurgés, le pouvoir al-Bachir avait déployé les Janjawid, une milice armée composée essentiellement de nomades arabes, accusés de "nettoyage ethnique" et de viols.
Des milliers de miliciens ont été par la suite incorporés dans les Forces de soutien rapides (RSF), un groupe paramilitaire. Le gouvernement soudanais de transition ? mis en place après la chute de l'autocrate Omar al-Bachir en avril 2019 sous la pression d'une contestation populaire ? a signé en octobre un accord de paix avec plusieurs groupes rebelles, y compris au Darfour.
R. I./Agences
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