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Près de 2.000 cas d'hépatite A chaque année


Près de 2.000 cas d'hépatite A chaque année
La sonnette d'alarme a été encore une fois tirée par les services de la Santé de la wilaya, suite à l'augmentation des cas de l'hépatite A. La direction de la Santé, représentée par le responsable du service de la prévention, a saisi l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'eau, pour évoquer ce problème de santé publique. A Oran, chaque année, de très nombreux cas d'hépatites sont recensés à travers les structures de santé. Près de 2.000 cas dont la plupart sont de type A. Seulement 20% sont pris en charge par les services de la Santé, les autres cas se dirigent vers la médecine alternative. Parmi les causes infectieuses de l'hépatite A, l'approvisionnement en eau insalubre et une hygiène de mauvaise qualité, entraînant une infection et une inflammation du foie. Malgré le danger et les campagnes de sensibilisation, les citoyens oranais continuent de s'approvisionner auprès des colporteurs d'eau. L'eau est le vecteur de transmission privilégié des maladies à transmission hydrique. Il est démontré que seul l'approvisionnement en eau salubre et l'aménagement d'installations sanitaires appropriées pour toutes les populations peuvent réduire sensiblement la prévalence de ces maladies. A Oran, près de 150 colporteurs d'eau ont été recensés. Pire, une bonne partie des colporteurs ne respectent pas les règles. De nombreux citoyens de la ville d'Oran ont recours aux citernes d'eau et n'ont pratiquement aucune idée sur les conditions d'hygiène ni de l'endroit où s'alimentent les colporteurs d'eau. La majorité des citoyens ignorent le danger que représente l'eau de certains puits exploités par ces vendeurs. Même si l'eau fournie par la Société de l'eau et de l'assainissement d'Oran (SEOR) est potable, surtout que SEOR détient la certification ISO 17025 qui spécifie les exigences de qualité et de compétence propres aux laboratoires d'essais et d'analyses, l'Oranais ne consomme pas l'eau du robinet, c'est parce qu'il s'est habitué depuis des décennies à consommer de l'eau distribuée par les colporteurs, alors que la prolifération des maladies à transmission hydrique (MTH) n'est pas écartée, comme l'hépatite, la typhoïde et autres...AUCUNE AUTORISATION N'A ETE DELIVREE AUX COLPORTEURS DEPUIS 2011C'est un vrai sujet de préoccupation pour les services sanitaires qui soupçonnent la présence d'éléments dangereux dans le liquide servi aux citoyens par des colporteurs peu scrupuleux de la qualité du précieux liquide. La menace est d'autant plus réelle que la plupart des forages privés sont situés au milieu d'exploitations agricoles utilisant des pesticides sur leurs terres. Pire encore, la direction de l'Hydraulique a souligné qu'aucune autorisation d'exploitation de puits n'a été délivrée pour les colporteurs depuis 2011. Selon la même source, la brigade de police de l'eau est sur le terrain depuis 2014. Sa mission est la lutte contre le phénomène des puits illicites. Dans ce cadre, six forages illicites ont été fermés en 2014. Dans la wilaya d'Oran, ce phénomène prend des proportions incontrôlables, puisque près de 70% de l'eau puisée de la nappe phréatique à travers des forages licites ne sont ni facturés ni déclarés aux services concernés. Le nombre de forages licites et illicites ne cesse de s'accroître d'année en année dans certaines localités de la wilaya, notamment à El-Hassi. Les centaines de forages illicites sont recensés à travers le territoire de la wilaya, notamment dans les communes périphériques, à l'instar d'Es-Sénia, douar Belgaïd, Sidi El-Bachir, Haï Bouamama et Aïn El-Beïda, qui sont en train de causer des dommages irréversibles pour les ressources naturelles. Si la présence des vendeurs d'eau pouvait s'expliquer par le passé, c'est-à-dire à une époque où le précieux liquide se distinguait par sa rareté ou par son goût saumâtre, aujourd'hui, leur présence en force suscite, en revanche, nombre d'interrogations tant la situation s'est nettement améliorée dans le domaine des approvisionnements en eau potable. Nombre d'habitants justifient le recours aux colporteurs par le fait que l'eau qu'ils proposent reste «très douce», alors que d'autres expliquent qu'ils ont juste pris l'habitude de l'acheter «dehors». D'autres facteurs, notamment le transport et le stockage de l'eau, favorisent le développement et la multiplication de ces affections. D'autre part, le stockage prolongé de l'eau par des vendeurs de cette denrée rare, activant au niveau de locaux fixes, est un autre danger pour la santé des consommateurs. Et malgré un arrêté établi en 2004, portant fermeture des points fixes de vente d'eau, ce commerce se poursuit en toute impunité. Du côté de la cité Lescure, Saint-Pierre et d'autres quartiers comme Maraval, Saint-Eugène, Miramar... le constat est le même. Des locaux situés sous des immeubles, des caves et d'autres endroits sont utilisés pour stocker l'eau dans des citernes repoussantes, souvent rouillées. Il y a aussi lieu de signaler qu'en dépit de l'amélioration des prestations médicales en matière de prise en charge des malades d'hépatite virale dans les hôpitaux d'Oran, les malades ont toujours recours à la thérapie traditionnelle et notamment à base de plantes. Mais le plus inquiétant, selon les médecins, est que certains patients préfèrent s'adresser directement aux vendeurs d'herbes sans en référer à un spécialiste ni même effectuer les analyses biologiques. Une pratique qui peut être fatale. En 2013, le service de prévention à la direction de la Santé de la wilaya a recensé trois décès d'enfants suite à des séances de «scarification» (incision) où le malade avale des surdoses d'une plante connu sous le nom «mélisse». En 2014, deux décès ont été signalés.La plupart des plantes vendues ne sont pas soumises à des contrôles de qualité, d'autant que certaines d'entre elles peuvent être dangereuses à la consommation et souvent avec effet retardé. On apprend aussi que 90% des plantes vendues par les herboristes ne sont pas soumis au contrôle. Certaines de ces plantes, même si elles sont d'extraction naturelle, peuvent représenter un réel danger pour le patient car pouvant contenir des composants toxiques inconnus et par le vendeur et par le patient.




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