Algérie

Prémices d?une forte abstention à Boumerdès




Trois semaines durant, des candidats sans trop de conviction se sont exercés à convaincre un électorat pas du tout optimiste dans le département de Boumerdès. Partis politiques et candidats indépendants ont redoublé d?efforts et multiplié les procédés pour arracher à la menace de l?abstention des électeurs qui ont quasiment boudé les festivals électoraux. La campagne a été morose et le spectre de l?abstention plane sur cette wilaya où le taux de participation aux législatives dernières n?avait pas dépassé les 18%. Des chefs de parti comme Ouyahia, Hanoune et Soltani (venu, lui, avant l?ouverture officielle de la campagne) n?ont pas pu rassembler grand monde autour d?eux. C?est que le discours, qui est généralement contraire aux actes, n?intéresse plus les habitants qui réclament du concret. Il y a plutôt un intérêt pour les voix discordantes. Merbah à Corso et Touati à la salle OMS de Boumerdès ont rassemblé un auditoire de loin plus politisé et meilleur que ceux des responsables du PT et du RND composé plus d?enfants qui n?ont même pas atteint l?âge de voter. Ici, il était évident que les gens sont venus de leur propre chef et là, la « mobilisation massive à coups de sandwichs », digne des années du parti unique, était visible. Un signe que l?Algérie profonde aspire au changement. Le désintérêt de la population pour les consultations électorales est diversement justifié. Les uns avancent simplement la rupture qui a lieu entre les élus et les responsables en général d?un côté et la population d?un autre côté dès l?annonce des résultats. « Il est plus facile d?avoir une audience auprès du SG de l?ONU que de voir un maire ou un chef de daïra dans une localité de Boumerdès », ironise un habitant. La corruption, les signes de richesse ostentatoires exhibés par certains responsables dissuadent le citoyen d?aller voter. « Ils cherchent tous leurs intérêts. Tout le monde ne pense qu?à la possibilité de pouvoir se servir une fois responsable et nous n?allons pas nous rendre complices d?une telle chose », vous diront d?autres. Même du point de vue politique, les arguments ne manquent pas. « De nombreuses communes sont restées bloquées durant le précédent exercice à cause d?une mésentente entre les élus. Les pouvoirs publics n?ont rien fait pour arranger la situation. Dans certains cas, des maires ont géré en solo, sans délibération de l?assemblée. Toutes les communes peuvent donc exister et fonctionner de cette manière. Pourquoi tant de peine pour rien ? », fulmine-t-on encore. La fraude est sur toutes les lèvres lorsqu?on aborde les élections. « Les dés sont pipés et le résultat est connu d?avance dans la plupart des cas. Lors des dernières élections législatives, les résultats des élections à Chabet El Ameur étaient communiqués par le ministère de l?Intérieur, à partir d?Alger, même pas à la wilaya. Est-ce normal ? », nous dit un militant se réclamant du camp républicain. Les avis convergent sur le fait que l?acte de voter ne change rien à la vie de tous les jours, pour plusieurs raisons. A cause de la fraude qui fausse les résultats et malmène la souveraineté populaire d?abord, puis parce que les textes de loi régissant les collectivités ne sont pas adéquats. A cela s?ajoutent l?incompétence des postulants aux postes de responsabilité et l?absence de contrôle.
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