Algérie - Revue de Presse



Un effort méritoire qui se fracasse sur les récifs de l?insouciance et une contribution utile et honnête qui s?effrite devant l?intransigeance de ceux qui ne veulent pas agir au moment opportun ne peuvent que sonner le glas de la raison. Advient alors la déconfiture. Systématique et générale. L?action s?annihile et rend l?âme sur l?autel de la paresse et la mauvaise foi. En parcourant une volumineuse étude sur les salles de cinéma, le réseau de distribution du film, la critique, le public, je ressentis un étrange sentiment d?amusement, de ressentiment et de dépit. L?auteur vitupère, gronde et fulmine contre un secteur qui se dégrade et s?effiloche. Ses appels du pied, suppliques et recommandations donnent l?impression de heurter un mur d?incompréhension. On ne peut mieux prêcher dans le désert. Aujourd?hui que le mal est fait, le calice bu jusqu?à la lie, on mesure amplement ce que faire la sourde oreille signifie. Tant de mises en garde et de propositions devenues caduques, obsolètes et inopérantes. C?est la réponse du vice à la vertu. Avec un parc cinématographique jadis florissant, réglé comme du papier à musique, Alger a fini par hériter d?un cadavre déliquescent. Les carences signalées, les difficultés sériées, les maux dépistés et diagnostiqués avec la foi du charbonnier et un sérieux de moine capiste, sonnent comme un chant du cygne. Qui n?avance pas recule. Les philistins de la culture ont ce malin plaisir d?aller toujours jusqu?au bout de leur démesure. C?est un pli de famille qu?ils vénèrent comme une sainte relique. Mais les erreurs, les incohérences sont comme les impôts. On finit toujours par les payer. Et plutôt mille fois qu?une. Il ne sert à rien de se voiler la face. Les terres qu?on dilapide, la verdure que l?on ravage, l?environnement que l?on pollue inconsidérément se payent rubis sur l?ongle. Tous les naufrages du monde n?exonèrent d?un juste retour à la froide perspicacité. S?y dérober constamment force à demeurer un éternel bourgeois de Calais. On capitule vêtu d?une robe de bure et la corde au cou. Etrange obstination de l?esprit.





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