Algérie - Revue de Presse


L ?Algérie sera présente, pour la seconde fois, à un haut niveau en qualité de pays observateur au sommet de la francophonie qui se tiendra les 26 et 27 novembre prochains à Ouagadougou, au Burkina Faso. Le président Abdelaziz Bouteflika, qui avait conduit la délégation algérienne aux dernières assises de la francophonie à Beyrouth en 2002, sera présent à Ouagadougou après avoir pris part, auparavant, en 2001, pour la première fois au sommet France-Afrique à Yaoundé. Les observateurs considèrent, d?ailleurs, que la participation de l?Algérie à ce dernier sommet, qui est une espèce de regroupement familial restreint de pays africains situés dans la zone francophone sous la houlette de Paris, valait offre de service de l?Algérie pour entrer de plain-pied dans l?organisation de la francophonie. A la qualité de membre à part entière, l?Algérie a privilégié, jusqu?ici, le statut confortable d?observateur dans ses rapports avec ce regroupement de pays qui ont « en partage l?usage du français ». Un jeu d?équilibrisme qui lui permet d?avoir un pied dans cette organisation qui regroupe 51 Etats et de s?attirer sinon ses « faveurs », du moins de bénéficier de préjugés favorables vis-à-vis de ses Etats membres sans être pour autant liée par un quelconque engagement à leur égard. Et au plan national, de se parer contre les « francophobes » nourris à l?idéologie des islamo-conservateurs qui sont très actifs dans la société et les institutions de l?Etat. Le débat de la place de la langue française dans le pays a été en effet fortement instrumentalisé au gré des rapports de forces au sein du pouvoir à telle enseigne qu?il était devenu politiquement et culturellement malsain et suspect de parler la langue de Molière en certaines périodes marquées par une forte poussée des forces conservatrices dans le paysage politique. Bouteflika aura eu le courage politique, non pas de réhabiliter cette langue - la Constitution a déjà tranché clairement quant aux composantes essentielles de la personnalité et de l?identité nationale qui reposent sur le triptyque : arabité, islamité et amazighité -, mais de casser un tabou en s?exprimant dans des tribunes officielles en langue française et en appelant à prendre en charge cet héritage linguistique qui fait partie, qu?on le veuille ou non, de notre mémoire. D?aucuns revendiquent cette langue comme un « butin de guerre ». Théoriquement, les concessions et les compromis faits par Bouteflika durant son premier mandat aux forces conservatrices n?ont plus lieu d?être après son plébiscite populaire d?avril dernier. Les observateurs avertis sont, à cet égard, très attentifs à la participation de l?Algérie au prochain sommet de la francophonie qui pourrait inaugurer, prédit-on, une étape nouvelle marquée du sceau du pragmatisme dans ses relations avec cette organisation.



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