Algérie

Poursuite du procès d’El Khalifa Bank


Des «libellés fantaisistes» mais des commissions certaines Invité, hier, par le tribunal criminel de Blida à s’exprimer sur les 32 écritures entre sièges (EES), l’expert judiciaire assermenté, Hamid Foufa, a déclaré que les 32 EES établies par l’agence d’Oran de Khalifa Bank, étaient des «libellés fantaisistes» avant d’ajouter qu’elles étaient destinées à justifier «des décaissements en espèce» et qu’elles ne peuvent être considérées comme commissions. M. Foufa a de même souligné que les EES en question sont des «suspends» présentés en tant que préjudices» avant de relever que ces EES portaient sur un pourcentage allant de 0,5% à 2% de la somme versée par une douzaine d’entreprises publiques. D’après cet expert, il n’y a aucune trace qui prouve que les directeurs des entreprises ont encaissé des commissions. Le procureur général s’étant interrogé sur la possibilité que ces commissions aient été perçues en catimini, l’expert a répondu que cela était possible avant d’expliquer que le trou relevé au niveau de l’agence d’Oran n’a pas été définitivement arrêté et qu’il est fort probable que des fonds «sont sortis» sans EES. D’autre part, le tribunal a poursuivi l’audition des responsables d’entreprises pour leur implication dans le scandale Khalifa. Le premier à l’avoir été, hier, est Boulefrad Boualem, P-dg de l’Entreprise nationale de production de la bière (ERD) d’Oran, et DG gérant de l’entreprise qui a perdu à El Khalifa Bank, agence d’Oran, un total de 32,6 milliards de DA, en plus des intérêts calculés sur un taux de 9%. Cet accusé a nié avoir reçu un quelconque avantage d’El Khalifa Bank et avoué n’avoir pu récupérer, en 2003, les fonds de son entreprise. Le procureur général a précisé que l’accusé a bien bénéficié de billets gratuits sur les vols de Khalifa Airways. Ce que contredira le directeur de l’agence d’Oran d’El Khalifa Bank, Guers Hakim, également auditionné, et qui affirme n’avoir «jamais remis un dinar» à l’accusé Boulefrad. La présidente a alors invité Guers de justifier les 32 EES. L’accusé a expliqué que «c’était tantôt une réévaluation du taux d’intérêt demandée par les DG des entreprises et que parfois il s’agissait juste d’écritures destinées à l’appréciation de Baïchi Fouzi, un autre accusé en fuite, alors directeur des marchés et des capitaux à El Khalifa Bank et enchaîné que parfois l’argent était versé au compte des entreprises. Un autre accusé est ensuite entendu. Il s’agit de Tlemçani Mohamed Abbès, ancien directeur de l’Agence foncière d’Oran, chargé de cession et d’acquisition de foncier urbanisable, auquel il est reproché «corruption, trafic d’influence et bénéfice d’avantages indus, pour avoir déposé des fonds à El Khalifa Bank et reçu des commissions en contrepartie». Tlemçani a déposé 100 millions de DA à El Khalifa Bank, en mars 2002 pour une durée d’un an et un taux d’intérêts de 9,5%. Il a expliqué que c’était «une opportunité» pour son agence et nié avoir perçu une commission, ce que le représentant du ministère public réfute avant de lui déclarer «qu’une EES prouve qu’il a bénéficié d’une commission de 1,5 million de dinars». Egalement entendue, Belhachemi Khedoudja Saliha, ancienne P-dg du Centre des études et des réalisations urbaines d’Oran accusée, a reconnu avoir placé des fonds à El Khalifa Bank. Elle a également avoué avoir perdu un placement de 229 millions de DA, soit un total de 234 millions de DA, intérêts compris.
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