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Pourquoi le Canada envoie des Casques bleus au Mali



Le Canada a donné son accord pour le déploiement d'une force opérationnelle en soutien à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). L'annonce a été confirmée lundi par les ministres canadiens des Affaires étrangères et de la Défense. D'une durée d'une année, la mission dont les détails n'ont pas été divulgués débutera l'été prochain, selon des informations recoupées. Des discussions avec l'ONU peaufineront le déploiement concret de cette mission, ont expliqué les responsables canadiens. Lancée en 2013, la Minusma s'avère la mission onusienne la plus dangereuse avec plus de 150 morts, entre experts et militaires. Le bourbier malien donne déjà du fil à retordre aux Français qui pilotent l'opération Barkhane. La crise malienne risque de se compliquer davantage, faisant ainsi du sous-continent sahélien une poudrière que ne manqueraient pas d'exploiter des groupes terroristes islamistes. Le bourbier libyen est également pour quelque chose dans la persistance de l'instabilité sécuritaire dans la région. Les Nations unies ont salué l'engagement d'Ottawa dans la Minusma. La contribution canadienne "jouera un rôle précieux dans nos efforts soutenus pour amener la paix et la stabilité au Mali et au Sahel", a déclaré Stéphane Dujaric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU. Le come-back des forces armées canadiennes sur le continent africain intervient 24 ans après le "fiasco" rwandais. Mais les alliés du Canada souhaitent un engagement réel d'Ottawa dans les missions de maintien de la paix. Le retour du Canada dans les missions de maintien de la paix onusiennes était, à vrai dire, prévisible. Alors que le nombre de Casques bleus canadiens a chuté à 43 en décembre dernier, le gouvernement canadien avait promis de mettre à la disposition de l'ONU quelque 600 soldats et 150 policiers pour encadrer ce genre de missions. Avant cette annonce, la Canada avait un nombre infime de soldats dans les missions de Casques bleus, une invention canadienne qui remonte à 1956, lorsque l'ancien Premier ministre Lester B. Pearson avait proposé la première force de maintien de la paix sous l'égide des Nations unies. Outre le fait que le gouvernement fédéral concrétise ici une promesse électorale chère aux libéraux, Ottawa ambitionne, par sa présence sur l'arène internationale, de reconquérir un siège au Conseil de sécurité. L'intention du Canada de briguer en 2021 un siège temporaire au Conseil de sécurité est un secret de Polichinelle.Son dernier mandat de deux ans remonte à l'année 2000. Six nouveaux membres ont fait leur entrée au Conseil de sécurité en janvier dernier. Il s'agit de la Pologne, du Pérou, des Pays-Bas, du Koweït, de la Côte-d'Ivoire et de la Guinée équatoriale.
De Montréal : Yahia Arkat
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