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Pour sortir le pays de la crise " politique " : L'Instance nationale de dialogue et de médiation poursuit sa difficile mission



Par Saïd B.
L'Instance nationale de dialogue et de médiation présidée par une personnalité bien crédible à savoir M. Karim Younes, poursuit sa très difficile mission de dialogue avec les différents acteurs aux fin d'élaborer des propositions qui seront au centre d'une conférence nationale "souveraine" donnant lieu à des décisions "contraignantes pour les pouvoirs publics" afin de sortir le pays de la crise " politique " qui le secoue depuis le 22 février dernier.

Le dialogue se déroule sous haute tension
Et justement, pas plus tard que jeudi dernier et dans le cadre de la poursuite de la série de rencontres avec des acteurs politiques et la société civile, l'Instance nationale de médiation et de dialogue, sous la présidence de son coordonnateur général, Karim Younes, a rencontré une délégation de l'UGEL, conduite par son secrétaire général, Salah Eddine Douadji, qui a mis en avant la "position ferme (de l'Union) à l'égard de l'utilité du dialogue".
A cette occasion, l'organisation estudiantine a mis l'accent sur la "nécessaire accélération des rounds de dialogue avec les différents acteurs du Hirak et les partenaires politiques, en associant les jeunes à la vie politique".
Par ailleurs, l'Instance nationale de médiation et de dialogue a procédé à l'installation de son comité consultatif hier au niveau du siège.
D'ailleurs, samedi dernier, lors de la cérémonie d'installation du Conseil consultatif de l'Instance de dialogue et de médiation, composé de sages, d'experts, d'universitaires et d'acteurs du Hirak populaire, M. Younes a mis en avant "la détermination de son Instance à élaborer une charte d'honneur, en vertu de laquelle les candidats à la prochaine échéance électorale s'engagent à respecter et à appliquer les recommandations de la Conférence nationale de dialogue et de médiation".

Tenir compte des revendications du Hirak
M. Karim Younes a affirmé que le Conseil consultatif constitue "une force de proposition pour l'Instance, par le biais de la concertation et l'échange d'opinions", soulignant que le Conseil est composé "d'élites nationales, en l'occurrence des universitaires, des intellectuels, des professionnels, et des acteurs de la société civile, ainsi que d'anciens cadres qui continuent à servir le pays avec abnégation et loyauté".
Cette voie, a-t-il poursuivi, "doit tenir compte des revendications du Hirak populaire, appelant à un changement radical du régime politique, à travers un dialogue constructif, comme valeur constitutionnelle et mécanisme efficient pour réaliser les nobles objectifs escomptés". M. Karim Younes a rappelé, dans ce sens, le parcours franchi par l'Instance qui depuis son installation veille à défendre "tout ce qui se rapporte aux mesures d'apaisement, condition sine qua non pour la réalisation des objectifs du dialogue", notant que l'Instance a pour mission "d'écouter les différents acteurs de la scène politique nationale pour la sortie de crise, en sus de conférer un caractère légal aux structures et institutions de l'Etat et de gérer les affaires publiques, conformément aux exigences de la démocratie participative".
Adopté par certains, accepté comme médiateur pour d'autres et bien suivi par les troisièmes, alors qu'il est refusé par les quatrièmes, le coordonnateur du Panel de dialogue et de médiation, Karim Younes, ", a indiqué dans un texte publié sur son compte Facebook que "L'histoire est une roue qui se déroule sans fin et nul ne peut entraver sa course ni l'empêcher d'atteindre son destin. Je suis plus soucieux du futur de mon pays que du présent de ma propre image. C'est alors, en mon âme et conscience que je me suis senti obligé... l'obligé de mes compatriotes, l'obligé de nos enfants, adultes en devenir, exclusivement". Même si je dois encore être victime de mise en accusation, je continuerai à agir de façon équitable en dépit de la manière inique dont certains opèrent car je me veux engager dans ce processus qui vise à prendre à bras le corps la réalité telle qu'elle est", a-t-il ajouté.

Karim Younes défend son rôle dans le panel
Et c'est d'ailleurs ainsi qu'il a tenu à défendre son rôle dans le Panel en niant être l'émissaire du pouvoir, affirmant être seulement un citoyen appelé à apporter sa contribution au règlement de la crise politique que traverse le pays.
L'ancien président de l'Assemblée populaire nationale (APN) s'est dit "triste" de constater que son appel à l'action "se transforme en appel à la réaction".
Très décidé à mener son travail jusqu'au bout, il sait que plusieurs hommes opérant ensemble dans le même sens peuvent modifier l'opinion. Cette connaissance lui donne le sentiment de son pouvoir, la conscience de son devoir et la règle de son activité qui est d'aider à la transformation de la société dans le sens qu'il regarde comme le plus avantageux", a-t-il écrit.
D'ailleurs, il n'a pas omis de questionner : "Tenter d'obtenir la libération de jeunes manifestants pour avoir porté le drapeau de ses couleurs identitaires est une tare' De faire arrêter les violences policières sur les manifestants est une hérésie' Faire sauter les verrous qui empêchent l'accès de la capitale les jours de marches, une faute grave' D'appeler à l'ouverture des média aux opinions qui courent dans la société une ineptie' De porter la voix de millions d'Algériens pour le départ de l'actuel gouvernement, une lubie' Que veut-on au juste' De laisser tous ses leviers de pouvoir au pouvoir que l'on veut abattre'", s'est-il interrogé.
"Que ceux qui pensent détenir la vérité, en s'installant dans le confort du censeur fassent mieux. J'applaudirai à leurs succès", a-t-il conclu.

Ouvert à toutes les initiatives
Par contre, le coordonnateur du Panel de dialogue et de médiation s'est abstenu à commenter "les positions des personnalités nationales" invitées à rejoindre cette instance et dont certaines ont décliné l'invitation.
Pour lui, "si ces personnalités veulent créer un autre panel de dialogue qu'ils le fassent".
M.Karim Younes a, par ailleurs, réitéré l'attachement des membres du Panel pour des mesures l'apaisement qui sont "des préalables primordiaux pour commencer le processus de dialogue", en citant notamment "la libération des jeunes du Hirak emprisonnés pour être sortis manifester en brandissant le drapeau amazigh" ou le droit de manifester librement notamment à Alger.
De plus, Karim Younes a assuré que le dialogue demeurait "le moyen le plus sûr" pour aboutir à une solution consensuelle à la crise politique.
"La crise politique que traverse le pays, depuis la fin du quatrième mandat de l'ex-président de la République, a érigé le dialogue en un moyen le plus sûr pour aboutir à une solution consensuelle permettant une sortie de l'impasse", a précisé M. Younes réaffirmant que les membres de son instance "n'ont aucune qualité représentative du citoyen ni du pouvoir et n'est, de ce fait, le porte-parole d'aucun parti, ni instance ou association, elle n'est pas représentative du Hirak non plus".
L'instance partage pourtant "les mêmes revendications du mouvement populaire relatives aux droits et libertés individuelles et collectives, ainsi qu'aux garanties d'organiser une Présidentielle intègre", a-t-il souligné.
Il a fait savoir, en outre que "la mission de cette instance est limitée à la médiation entre les acteurs politiques dans le but de mener un dialogue "permettant l'élaboration d'une feuille de route consensuelle pour une sortie de crise". Pour ce faire, a-t-il poursuivi, "l'instance préconise la tenue d'une conférence nationale dont la mission est de convoquer une commission en charge de préparer, d'organiser et de contrôler la Présidentielle".
Il faut savoir aussi qu'au terme des rounds de dialogue, l'Instance nationale de dialogue et de médiation procédera à "l'élaboration d'une première mouture des propositions qui lui ont été soumises. Elle pourra, alors, entreprendre toute médiation pour concilier les propositions formulées, en cas de contradictions, avant d'élaborer les propositions finales à l'issue d'une réunion qui sera tenue dans le cadre d'une Conférence nationale souveraine dont les décisions seront contraignantes pour les pouvoirs publics".
Tous les acteurs ayant pris part au dialogue seront invités à cette conférence pour l'adoption définitive des propositions de sortie de la crise actuelle. L'Instance soumettra ces propositions à la Présidence pour les cristalliser sous forme de lois, règlements et procédures.
On vient de connaître les identités des Algériennes et Algériens qui ont accepté d'intégrer le "comité des sages" dont l'installation a eu lieu hier, au niveau de son siège sis rue Didouche Mourad.
Ses membres auront la difficile mission d'assister, de conseiller et de valider les décisions de l'Instance nationale de dialogue et de médiation. Issues de divers horizons, les personnalités, dont on compte parmi elles, l'ancien ministre Aziz Derouaz et l'ex-maire d'Oran, Noureddine Jellouli, ou encore Abdelhamid Benhamla, journaliste et ancien directeur d'un site électronique d'information, savent qu'il ne sera pas du tout évident de gérer, compte tenu des tensions qui entourent l'initiative du panel, dès le premier jour de son annonce.
Cette nouvelle approche se veut une véritable offensive visant à convaincre la plus large majorité possible, de l'urgente nécessité d'entamer un dialogue que la grave situation politique du pays exige.
D'ailleurs, la rencontre de concertation de la société civile a été reportée pour le 24 août prochain. Cette rencontre qui a été préparée par les protagonistes du mouvement associatif et syndical en faisant la jonction avec les partis politiques de l'opposition et les personnalités politiques mise sur la réussite de la démarche qui promeut un dialogue inclusif.
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