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Pour les bureaux de liaison des sociétés étrangères


Pour les bureaux de liaison des sociétés étrangères
Un haut responsable du minist ère du Commerce a confié, hier, à l'APS, que les bureaux de liaison non commerciaux des sociétés étrangères, activant en Algérie, seront soumis, prochainement, à de nouvelles dispositions dont celle de leur interdiction de l'exercice d'activit és commerciales. Ces nouvelles mesures, qui font l'objet d'un nouvel arrêté signé récemment par le ministre du Commerce et appliqué dès sa publication au journal officiel, viennent pelier le vide juridique en instituant un ancrage légal pour l'enregistrement de ces bureaux de liaison. En effet, le principe universel de cette catégorie d'entités est de réaliser des activit és exclusivement non commerciales telles la prospection et les prises de contact pour le compte d'une entreprise étrangère. Or, il est constaté qu'une grande partie de ces bureaux en activité en Algérie s'adonnent à des activités commerciales dont celles même d'importations des produits fabriqués par les sociétés étrangères qu'ils représentent.PLUS DE 300 BUREAUX DE LIAISON EN ACTIVITEIl est dénombré 335 bureaux de liaison implantés dans le pays avec cette particularit é que la plupart d'entre eux se sont installés en 2009, et ce, juste après la mise en place de la règle 51/49% régissant l'investissement étranger en Algérie. Ce constat a amené le ministère du Commerce à redouter que la prolifération de ces bureaux ne cache une volonté de contourner cette règle des 51/49% puisque, légalement, elles n'ont pas le statut de sociétés et peuvent, ainsi, importer tout en échappant à cette règle, sachant que les précédents textes ne leur interdisent pas explicitement les activités commerciales. "Nous avons constaté que certains bureaux, ayant des agréments de bureaux de liaison pour le compte de grandes entreprises internationales relevant du secteur pharmaceutique, de l'énergie ou des travaux publics, font du commerce", relève le directeur de la réglementation et des affaires juridiques auprès du ministère du Commerce, El Hadi Bakir. "C'est à partir de ces infractions constat ées qu'il y a eu une nécessité pour le ministère du Commerce d'initier un texte réglementaire qui définit les conditions et les modalités d'ouverture et de fonctionnement des bureaux de liaison", soulignet- il. "Nous leur permettons de s'installer en Algérie mais la loi régissant l'investissement étranger en Algérie ne doit absolument pas être contournée", avise le même responsable. En fait, l'objectif de ce texte est non seulement d'assainir cette activité mais de permettre aussi aux entreprises étrangè- res, qui sont représentées par ces bureaux de liaison, de s'orienter, à terme, vers un investissement direct en Algérie.CE QUE PREVOIT LE NOUVEAU TEXTEComposé de 15 articles, le nouvel arrêté ministériel considère que ces bureaux sont des "structures temporaires de repré- sentation" qui sont chargées de "prospecter le marché, d'établir des contacts, de recueillir des informations, de faire la promotion des produits... au profit de sociétés commerciales étrangères". Il précise clairement dans son article 4 que les bureaux de liaison "ne jouissent pas de la personnalit é morale et ne peuvent exercer des activités économiques". L'ouverture d'une telle structure est soumise à un agrément du ministère du Commerce pour une période de deux (2) ans renouvelable. En outre, en cas d'acceptation de la demande d'agrément, le bureau de liaison doit payer un droit d'enregistrement de 1,5 million DA (contre 100.000 DA auparavant), déposer un cautionnement de 30.000 dollars auprès d'une banque primaire (contre 20.000 dollars auparavant) et ouvrir un compte étranger en dinars algériens convertibles (Cedac) auprès de la même banque avec un versement d'un montant en devises correspondant à un minimum de 5.000 dollars. Aussi, le représentant légal de la société commerciale étrangère doit présenter un engagement portant "le respect des lois et règlements en vigueur en Algérie, notamment à ne pas exercer des activités économiques directes ou indirectes" en Algérie, note l'arrêté. Dans son article 9, le nouveau texte stipule que "l'exercice d'activités commerciales par le bureau de liaison au nom et pour le compte de la société commerciale étrang ère est strictement interdit". Et ajoute: "L'exercice d'une activité commerciale entraîne le retrait de l'agrément sans pré- judice des sanctions prévues par la législation en vigueur". Par ailleurs, l'arrêté précise les catégories qui ne peuvent pré- tendre à l'ouverture d'un bureau de liaison. Il s'agit des personnes physiques, des agences, succursales, représentations commerciales ou tout autre établissement relevant d'une société installée à l'étranger. Sont exclus également les sociétés exerçant dans les activités de consulting, les déclarants en douanes ainsi que les personnes morales exerçant des activités non soumises à l'immatriculation au registre du commerce. Selon M. Bakir, dès la publication de cet arrêté au Journal officiel, le ministère du Commerce lancera une enquête sur l'ensemble des agréments délivrés aux bureaux en activité afin de vérifier leur mise en conformité aux nouvelles dispositions.





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