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«Pour l'opposition, il n'est pas question que Wade rempile»



Suite au vent de contestation né au Sénégal en juin 2011, mené par le Mouvement du 23 juin (M23), l'Union africaine (UA) a proposé hier, par le biais de l'ex-président nigérien Olusgun Obasanjo, une feuille de route, qui stipule qu'en cas de réélection de Abdoulaye Wade, l'octogénaire de 85 ans quitterait le pouvoir au bout de deux ans d'exercice. Mamadou Bya, directeur du journal Le Quotidien basé à Dakar, revient sur cette présidentielle controversée qui va se jouer aujourd'hui.- Abdoulaye Wade s'obstine à briguer un 3e mandat (le premier en 2000 et le second en 2007). L'opposition rejette cette candidature. Craignez-vous un pourrissement de la situation au Sénégal '
La crainte d'un embrasement était palpable avant l'arrivé du médiateur de l'Union africaine, le Nigérien Olusgun Obasanjo, chef des observateurs africains pour l'élection présidentielle. Maintenant que les deux parties sont en négociations, je pense que cette idée est exclue. Nous ne connaissons pas encore le contenu des discussions. La feuille de route, proposée par Obasanjo, indique que si Wade est réélu, il céderait le pouvoir en 2014. Mais pour l'opposition du M23, représentée par Aliou Tine, il n'est pas question pour Wade de briguer un troisième mandat, car il enfreint la Constitution. Peut-être que Wade sera encore président, mais nous espérons tous une issue pacifique. Car dans le cas contraire, la situation risque d'être incontrôlable et surtout dramatique.
- Quelle est la composante du M23 ' Ce mouvement a-t-il du poids dans la société'
Le M23 regroupe le collectif Y'en a marre, ainsi que des personnalités connues au sein de l'opposition traditionnelle. De même, il existe dans ce mouvement des membres de partis politiques, de la société civile, en plus de simples citoyens ou de militants. Ils appellent tous au respect de la Constitution. La revendication première, qui est le départ de Wade, n'a pas de connotation politique. Elle est théorique, car sa reconduction à la tête du pays est anticonstitutionnelle.
Là est le point principal. Il faut aussi prendre en compte le mouvement des jeunes Sénégalais, qui met à la marge toute activité politique et partisane. Mais il y a quand même une part de man?uvres. D'ailleurs, les différents événements survenus à la place de l'Indépendance (principale place à Dakar) ont été organisés suite à l'appel d'un candidat à la présidentielle, membre du M23. La protestation a commencé en juin 2011, lorsque l'Assemblée a voté une loi pouvant élire un candidat avec seulement 25% des suffrages au premier tout.
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