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Pour des raisons de sécurité nationale, le gouvernement doit corriger l'actuelle politique industrielle




Pour des raisons de sécurité nationale, le gouvernement doit corriger l'actuelle politique industrielle
Etant mu seulement par les intérêts supérieurs du pays, personne n'a le monopole de la vérité, étant une question de sécurité nationale, je viens de transmettre une correspondance sur l'urgence de corriger l'actuelle politique industrielle aux plus hautes autorités du pays.Et ce au vu d'avis et de rapports reçus d'experts algériens dont d'anciens ministres et experts étrangers travaillant sur les mutations des filières industrielles mondiales et dans de grands laboratoires de recherche ou firmes, sur les politiques industrielles. La majorité souligne le manque de cohérence, de maturation des études de faisabilité, avec à terme le risque d'accroissement de l'endettement et de la dépendance (ratio de balance devises et technologique) et de faillites à terme pour bon nombre d'unités qui ne tiendront pas face à la concurrence internationale comme par exemple les innombrables unités de montage de véhicules du fait de la faiblesse des capacités (coût/qualité selon les normes internationales), et ce aussitôt arrivées à terme les exonérations fiscales accordées qui constituent des subventions supportées par le Trésor public. D'ailleurs contrairement aux discours euphoriques, l'organe officiel de la statistique ONS vient le 21 janvier 2017 de mettre en relief que la croissance du PIB global de l'Algérie a enregistré une baisse de 0,5 point au troisième trimestre 2016 par rapport à la même période de 2015 du fait d'un fléchissement de la croissance hors hydrocarbures. 1.- Le savoir et le culturel, facteurs fondamentaux du transfert de technologie Le bon management politique et économique a besoin de connaissances et de compétences (le Knowledge Management) qui est stratégique tant pour le gouvernement, toutes les institutions que pour les entreprises. Le management des connaissances s'appuie sur les leviers de succès, les connaissances incorporées dans les produits et services, les connaissances et compétences humaines (le capital humain), les connaissances contenues dans les processus de la mémoire organisationnelle, de la mémoire transactionnelle et enfin les connaissances en tant que biens immatériels (capital intellectuel). Face à la pression de la concurrence par l'innovation, au développement de produits sur-mesure et de technologies de plus en plus complexes, à la production de services de plus en plus personnalisés, le travail demandé aux salariés n'a plus rien d'immédiat. De plus en plus, les directions d'entreprises demandent aux salariés de produire la connaissance de leur propre travail. Cette production de connaissances repose sur des formes d'engagement et d'implication qui font jouer un rôle central à l'initiative, à l'intuition, aux jugements, (la fameuse boîte à outils japonaise source d'innovation par le collectif des travailleurs) mais aussi aux capacités des individus et plus largement aux «savoirs sociaux». Aussi, le capital se socialise dans différents dispositifs techno-organisationnels influant dans le rapport des individus au travail. Cependant les enquêtes montrent clairement que cette extension des savoirs sociaux s'accompagne de nouvelles formes de segmentation, qualifiés/non qualifiés ; mobiles/immobiles ; jeunes/vieux ; hommes/femmes et d'un partage des activités et services qui deviennent de plus en plus marchands (délocalisation avec l'informatique en Inde, l'électronique au Japon, Corée du Sud)... Cette approche socio-culturelle qui rend compte de la complexité de nos sociétés dont le transfert de technologie en est l'aspect apparent, doit beaucoup aux importants travaux sous l'angle de l'approche de l'anthropologie économique de l'économiste indien Nobel Amartya SEN où d'ailleurs, selon cet auteur, il ne peut y avoir de développement durable sans l'instauration d'une véritable démocratie et la prise en compte de l'anthropologie des sociétés. C'est que la culture nationale n'étant pas figée, mais évolutive fortement marquée par l'ouverture de la société sur l'environnement englobant l'ensemble des valeurs, est un constituant essentiel de la culture de gouvernement et d'entreprise et facteur du transfert technologique. Les expériences réussies du Japon, des pays émergents comme la Chine et l'Inde montrent que l'on peut assimiler la technologie sans renier sa culture. D'ailleurs, le transfert est favorisé lorsqu'il existe une meilleure compréhension des valeurs convergentes et divergentes qui s'établissent entre deux groupes et vouloir imposer ses propres valeurs, c'est établir une relation de domination qui limite le transfert. Aussi, la culture d'entreprise par exemple est un sous-produit de la culture nationale et par conséquent un ensemble de valeurs, de mythes, de rites, de tabous et de signes partagés par la majorité des salariés et un élément essentiel pour expliquer les choix stratégiques en renforçant les valeurs communes : exemple, les règlements de conduite, les descriptifs des postes, ainsi que par le système de récompense et de sanctions adopté afin que les salariés soient mobilisés et qu'ils s'identifient à leur entreprise. Tout cela facilite le transfert de technologie qui ne doit pas se limiter à l'aspect technique, mais également à la bonne gouvernance locale et centrale, comme le montre l'indice de développement humain ou IDH plus fiable que l'indicateur utilisé, le PIB par habitant, développé en 1990 par l'économiste pakistanais Mahbub ul Haq et l'économiste indien, prix Nobel d'économie Amartya Sen traduit l'importance du développement humain. Et l'on doit tenir compte en ce XXIe siècle de la quatrième révolution économique irréversible entre 2020/2030, avec l'avènement de la société de l'information, le monde étant devenu une maison de verre avec la révolution des télécommunications ? Internet et de l'économie de la connaissance qui doit imposer à l'Algérie (Etat et entreprises) tant son adaptation qu'une surveillance active de son environnement national et international 2.-Les défis futurs de l'Algérie face à la révolution technologique Les changements d'organisation périodiques démobilisent les cadres du secteur économique public, et même les investisseurs locaux et étrangers montrant clairement la dominance de la démarche administrative et bureaucratique au détriment de la démarche opérationnelle économique assistant à un gaspillage des ressources financières et à un renforcement de la dynamique rentière et bloque tout transferts de technologie. Le blocage essentiel de l'investissement local et étranger est le terrorisme bureaucratique qui se nourrit du manque de visibilité et de cohérence dans la réforme globale. En effet, cette situation est imputable fondamentalement au manque de visibilité et de cohérence dans la démarche de la réforme globale (absence de consensus politique et neutralisation des rapports de force) n'ayant jamais abordé une manière claire le futur rôle de l'Etat face aux mutations tant internes qu'internationales. En effet les enjeux futurs étant essentiellement économiques, base de tout pouvoir, et comme dans tous les pays en transition la société algérienne se trouve naturellement confrontée à deux tendances lourdes, avec au milieu une majorité «le marais» qui ne comprend pas les enjeux, qui seront entre 2017/2020/2025 essentiellement économiques, entre les acteurs défavorables et les acteurs favorables aux réformes. D'où l'importance des dossiers éminemment politiques comme celui des hydrocarbures, lieu de la production de la rente, du système financier, lieu de distribution de la rente, et celui du partenariat-privatisation, couplé avec celui d'un système socio-éducatif performant, lieu de la production de la plus value qui en dynamique engendrera que de nouvelles forces sociales soient rétrogrades si l'on s'oriente vers un nouveau monopole privé, soient porteuses de progrès si l'on instaure une totale transparence pour une économie de marché véritablement concurrentielle. Le défi futur est d'avoir une vision stratégique qui fait cruellement défaut donc s'inscrivant dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux (sa place naturelle est dans l'espace africain et méditerranéen tout en n'oubliant pas le continent Afrique), l'Algérie étant liée par un Accord pour une zone de libre échange avec l'Europe, désirant adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui constituent un choix stratégique inscrit dans le programme du président de la République et qui a un impact sur toute la future politique socio-économique horizon 2020. Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international
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