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POUDRE DE LAIT
Chiffre effarant. L'Algérie importe quelque 17% de la production mondiale de poudre de lait. Une donne qui éclaire sur l'inanité des différentes politiques de soutien à la filière laitière.Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - L'Algérie est l'un des principaux marchés d'exportation de poudre de lait dans le monde et est appelée à jouer un important rôle dans le soutien des prix des produits de base laitiers. C'est ce que notent des experts de l'association des producteurs laitiers britanniques DairyCo, cités par le site d'informations spécialisé irlandais Agriland.Selon cette expertise, la demande algérienne est estimée aux environs de 17% du marché global de la poudre de lait durant les cinq dernières années. Voire, la demande algérienne pour les 8 premiers mois de 2014 a déjà excédé le volume de ses importations de 2013 selon la même source. Certes, DairyCo constate que l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) s'est procuré des volumes suffisants pour répondre à la demande nationale jusqu'à juillet 2015, disposant en ce sens de capacités de stockage idoines.Notons que les importations de poudre de lait ont atteint 1,45 milliard de dollars durant les 8 premiers mois de 2014, contre 1,13 milliard de dollars durant toute l'année 2013.Durant les 8 premiers mois de 2013, les importations ont atteint les 704,25 millions de dollars, indiquaient récemment les Douanes algériennes. Ce faisant, l'Onil profite de la diminution des prix des produits de base laitiers et reconstitue ainsi des stocks, note DairyCo qui relève toutefois que l'augmentation des achats algériens est simplement un changement de calendrier plutôt qu'une hausse soutenue de la demande.De même, l'on note que l'Algérie en tant qu'un des acheteurs mondiaux de poudre de lait contribue à la régulation du marché en profitant de la décrue des prix mondiaux et en contribuant à la stabilisation des cours de cet intrant. De fait, les producteurs laitiers britanniques, voire européens, comptent sur une augmentation des achats algériens en vue d'arriver à un prix plancher de la poudre de lait.Toutefois, le fait que l'Algérie importe 17% de la production mondiale de poudre de lait reste assez troublant, effarant. Un chiffre qui démontre que l'Algérie n'a pu ou su encore développer une industrie laitière locale, celle-ci demeurant au stade uniquement de la transformation.Certes, diverses politiques et mesures de soutien ont été initiées ces dernières années pour assister le développement d'une production laitière domestique, d'importantes enveloppes financières consacrées et une large rhétorique gouvernementale développée.Néanmoins, l'Algérie continue d'importer encore la poudre de lait pour la transformation en lait et la fabrication de dérivés laitiers, tout en subventionnant le prix du lait.Et une importation qui devra se poursuivre, impactant négativement sur la balance commerciale et les finances publiques, dans ce contexte de dégringolade des prix du pétrole, nonobstant le discours voulu rassurant de l'exécutif. Mais sans pouvoir produire localement la poudre de lait, peinant à bien valoriser les dispositifs de soutien en œuvre, l'Algérie se retrouve contrainte de servir davantage les intérêts des producteurs étrangers, voire de les subventionner indirectement.


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