Algérie - Revue de Presse


Un comité pour la sûreté maritime Trois mois après le naufrage du navire Béchar au port d?Alger, avec à son bord 18 marins, les autorités ont mis en place hier un comité national de sûreté maritime et des ports. Composé de représentants de la marine nationale et des gardes-côtes, de la Gendarmerie nationale, des ministères de l?Intérieur et des Collectivités locales, de l?Energie et des Mines, des Travaux publics, des Transports, de la Poste et des Technologies de l?information et de la communication, ainsi que des représentants de la Protection civile, des SGP Ports (Sogeports) et des transports maritimes (Gestramar) et, enfin, de l?Office national de signalisation maritime, ce comité a pour principale mission « la coordination de la mise en ?uvre effective de l?ensemble des mesures de sûreté maritime et portuaire ». Après avoir présenté les missions de ce comité, le ministre a demandé à l?assistance de lui permettre de se retirer le temps de se « conformer à mon devoir vis-à-vis de la télévision et, après, nous poursuivrons les travaux à huis clos ». Durant ces quelques minutes accordées à la presse, les questions ont été axées essentiellement sur le naufrage du Béchar et le rapport de la commission technique sur les circonstances de la mort tragique des 18 marins de la Compagnie nationale algérienne de navigation (Cnan). « Le document a été remis à la justice. Nous ne pouvions le rendre public... », a t-il déclaré. A la question de savoir pourquoi avoir attendu la catastrophe du 13 novembre 2004 pour promulguer un texte relatif à la sûreté maritime et portuaire, M. Maghlaoui a affirmé que ce dispositif était en préparation bien avant la catastrophe, précisant au passage que la sécurité « n?est pas une question de moyens ». Pourtant, durant le naufrage du Béchar, les autorités portuaires et le ministre en personne ont avancé l?argument du manque de remorqueurs de haute mer pour justifier l?inertie des équipes de secours. Pour un représentant de la marine nationale, le Centre national des opérations de secours et de sauvetage (Cnos), rattaché à la marine nationale, les gardes-côtes ne pouvaient agir à l?intérieur du port d?Alger. « Ce lieu relève des compétences de l?Entreprise portuaire d?Alger (Epal), eu égard à un décret exécutif qui définit les prérogatives de chacun des intervenants en matière d?organisation des secours et de sauvetage. Mais l?Epal n?avait pas les moyens d?intervenir », a-t-il déclaré. Pour ce qui est du devenir du Cnos, le ministre des Transports, M. Maghlaoui, a répondu : « Ce centre gardera ses missions, qui n?ont aucun rapport avec celles du Comité de la sûreté maritime et des ports. Ce sont deux organismes qui diffèrent totalement. » Revenant sur le naufrage du Béchar, notamment après que les familles des victimes se sont plaintes du refus des autorités de les écouter et de leur délivrer les actes de décès, M. Maghlaoui a eu cette réponse : « Des naufrages, il y en aura toujours. La vie est ainsi faite et nous ne pouvons rien y changer. Le Président en personne s?est déplacé au port pour déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes pour laquelle une stèle a été érigée. Leurs familles doivent s?adresser à la Cnan pour les doléances. » Au sujet de l?interdiction faite à certains navires algériens d?accoster les ports américains, le ministre a démenti cette information en disant : « Une mission de contrôle a été effectuée récemment par l?US Coast Guard (des gardes-côtes américains) dans les ports algériens et les résultats sont excellents pour l?Algérie. » Sur ces propos, le ministre s?est retiré pour rejoindre la comité national, dont les premiers travaux se sont déroulés dans des bureaux fermés à la presse. Ce comité, installé quelques instants plus tôt par le ministre des Transports, a été présenté par ce dernier comme étant « le prélude à un vaste chantier que nous devons engager pour une plus grande sécurisation de nos navires et de nos installations portuaires et, partant, de leur mise en conformité aux normes internationales établies ». Le ministre a déclaré à cette occasion avoir engagé « une série d?actions ayant permis, dans une première phase, la mise en conformité de nos navires et installations portuaires aux dispositions du code ISPS, avant la date de son entrée en vigueur fixée au 1er juillet 2004 ». En décembre 2004, le décret exécutif portant désignation des autorités compétentes en matière de sûreté des navires et des installations portuaires et création des organes y afférents a été promulgué. Il est question à travers ce texte de désigner le point de contact pour les rapports en matière de sûreté avec l?Organisation maritime internationale, de créer un comité national et des comités locaux de sûreté maritime adaptés aux nouvelles exigences du code ISPS, de placer ce comité local sous la présidence du wali territorialement compétent en élargissant la liste de ses membres à toute institution ou organisme concerné par la sûreté, de doter chaque port d?un centre directeur des opérations d?urgence pour la gestion des crises en matière de sécurité et de sûreté, de doter le ministre chargé de la marine marchande et des ports d?un centre opérationnel de sûreté et de sécurité maritimes en définissant son organisation, ses missions et son fonctionnement.



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