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Portrait d'un compositeur universel (I)



Portrait d'un compositeur universel (I)
Iguerbouchène fut l'un des plus grands et les plus prolifiques compositeurs algériens. Sa renommée, avait largement dépassé nos frontières à une certaine époque. S'il est aujourd'hui peu connu de la jeune génération et peu cité dans le monde de la culture, ses ?uvres demeurent un immense preuve, s'il en faut, pour témoigner de son génie et de sa gloire.Mohamed Iguerbouchène est né le 19 novembre 1907, à Aït-Ouchen, dans la région d'Azzefoun (Tizi Ouzou). Durant cette période, la Kabylie sombrait dans la misère et les tourments. Les populations ayant survécu au génocide et déportations n'avaient point de choix que celui de s'exiler massivement vers des cieux plus cléments. C'est donc dans ce contexte historique difficile qu'est venu au monde le grand artiste.
Ses parents, Saïd Ben Akli et Oussik Fatma, ont-ils eu conscience qu'ils venaient d'enfanter un génie de la musique ' Il s'intéresse très jeune à la musique champêtre de sa région natale (la Kabylie maritime). Il se confectionne une flûte de berger, celle-là même qui, des années après, marquera par sa présence nostalgique d'Alma Guechtoum, la montagne de ses aïeux battue par les vents marins, aux côtés du violon et du piano en concerto.
La chance lui a souri en 1919, lorsqu'il fut pris en charge par le peintre écossais le Comte Fraser Ross, le voisin des Iguerbouchen à la Casbah d'Alger, après qu'il eut décelé en lui la graine d'artiste lors d'une audition d'élèves de l'école protestante de solfège. Ross possédait son atelier du côté de la rue de Toulon, dans la Casbah, situé tout près du domicile familial de Mohamed Iguerbouchène. Le comte anglais s'intéresse à lui et devient son père spirituel. Il décide d'embarquer avec lui le jeune prodige, après avoir obtenu l'accord de ses parents.
Le déclic Reçu avec beaucoup d'égards et de plaisir dans la famille de son protecteur, le petit Iguerbouchen fut ébloui par son nouveau cadre de vie grandiose et féerique. Son nouvel environnement le subjugua et décupla son courage et sa persévérance pour fructifier son talent. C'est avec le professeur Levingston de la » Royal Academy of Music » qu'il apprit la théorie musicale et aborda les études de l'harmonie.
Après des études assidues en Grande Bretagne, son indéfectible protecteur, Roth, décida de le pousser plus en avant, aux limites de la connaissance musicale de son temps. Il l'emmena avec lui à Vienne, en Autriche, alors plaque tournante des grands orchestres philharmoniques. Le jeune Iguerbouchen y suivit des études d'harmonie et de contrepoint avec l'émérite professeur Alfred Grunfeld. Ses talents furent confirmés et ovationnés.
En 1925, alors qu'il n'avait que 18 ans, il donna un concert grandiose à Bregenz, sur le lac de Constance où il exécuta ses magnifiques ?uvres, parmi lesquelles deux rapsodies mauresques sur des thèmes spécifiquement algériens, qui furent très appréciées. Après trois années d'études, nanti de plusieurs diplômes, il revint revoir ses parents à Alger. Il ne devait pas y séjourner longtemps. Ses talents avaient été appréciés un peu partout à travers le monde et en particulier par une importante firme de films en coproduction qui le chargea de composer une partition musicale pour un film intitulé «Aziza».
(A Suivre)



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