Algérie

Port d?Alger


75% de la superficie du port d?Alger liés à des activités extraportuaires Les indus occupants seront délogés Le squat des surfaces réservées à l?entreposage des marchandises par des « indus occupants » constitue l?une des principales causes de l?asphyxie du port d?Alger. Répartis en 59 familles, ces indus occupants trônent sur près de 76% des espaces conçus initialement pour les activités portuaires. La superficie d?entreposage du port d?Alger est évaluée, rappelle-t-on, à 297 000 m2. L?information est sortie de la bouche même du directeur général de l?Entreprise portuaire d?Alger (EPAL). Pour beaucoup, cette importante révélation vient confirmer les suspicions ayant pesé sur le fonctionnement du port d?Alger. Lors d?une réunion de travail tenue, hier, avec le nouveau ministre des Transports, le PDG de l?EPAL, Ali Farah, a précisé que ces indus occupants se recensent parmi « des particuliers et des opérateurs n?ayant aucune relation avec le port ». Comment en est-on arrivé là ? M. Farah a considéré la situation comme un héritage légué de la dernière décennie où la notion « autorité de l?Etat » n?avait pas une grande signification pour beaucoup de gens. Pour étayer ses propos, il n?a pas manqué de rappeler que les décisions pondues, en 1996, par le Conseil interministériel pour remédier à la situation n?ont pas été prises au sérieux. Les choses, a-t-il expliqué, ne peuvent plus rester en l?état dans la mesure où le port d?Alger n?a plus les moyens de faire face à un trafic maritime en croissance constante. Et en attendant la réalisation du second terminal à conteneurs, M. Farah a soutenu que la récupération des 14 ha « squattés » par les indus occupants est synonyme de survie pour le port. Ce port traite en moyenne 9,3 millions de tonnes de marchandises chaque année. A l?horizon 2015, cette quantité atteindra la barre des 18 millions de tonnes. Lors de sa « plaidoirie », M. Farah a reçu le soutien unanime des représentants du syndicat du port. Mettant à profit leur rencontre avec le ministre des Transports, ces derniers ont sollicité le soutien des pouvoirs publics pour faire face à « la maffia organisée qui vient chaque soir piller les marchandises entreposées au port ». Le port et la maffia organisée Mohamed Maghlaoui, qui s?attendait probablement à effectuer une visite sans histoire des infrastructures de l?EPAL, a été aussi sonné qu?ahuri par les révélations d?Ali Farah. Il a ordonné au PDG de l?EPAL de prendre, sans plus attendre, les mesures idoines pour récupérer les biens du port d?Alger. Dans le cas où les indus occupants refuseraient de quitter les lieux, le ministre a promis de s?impliquer dans la gestion du dossier pour appliquer la loi. « Si vous ne pouvez pas les faire sortir, dites-le-nous. Nous nous chargerons d?appliquer la loi », a-t-il martelé à l?adresse des cadres du port. M. Maghlaoui a annoncé qu?un coup de main sera donné aux indus occupants pour trouver des places à l?extérieur du port. Le ministre a également soutenu le projet du PDG de l?EPAL consistant à détruire les infrastructures datant de la période coloniale pour gagner de nouveaux espaces de stockage. Au chapitre de la sécurité et de la « moralisation » des activités du port, M. Maghlaoui a préconisé l?harmonisation des modes de contrôle. A ce propos, il a exprimé un net penchant pour la généralisation de l?usage du scanner dans le contrôle des marchandises. Le port est aujourd?hui doté de six scanners. L?on apprendra, à l?occasion, que certains d?entre eux sont mobiles. Le PDG du port a, de son côté, annoncé l?introduction prochaine du système du « code-barres ». Ce procédé permettra, a-t-il expliqué, de suivre les marchandises depuis leur déchargement jusqu?à leur sortie. Ali Farah s?est plaint, aussi, du fait que le port ne profite pas des recettes parafiscales rapportées par les activités portuaires. Celles-ci, a-t-il rappelé, sont entièrement versées dans les caisses des Douanes. En réponse à la plainte du PDG de l?EPAL, le ministre des Transports a proposé l?introduction d?une taxe pour amortir les investissements concédés, à titre d?exemple, dans la sécurisation des marchandises. Les efforts faits dans ce sens (scanners, caméras vidéo, etc.) sont estimés à près de 2 milliards de dinars. Concernant le terminal à conteneurs, M. Farah n?a également pas caché sa crainte que la construction d?une station de dessalement d?eau de mer sur la zone d?extension du port ne compromette durablement l?exécution du projet. La crainte du PDG de l?EPAL sera néanmoins vite atténuée. M. Maghlaoui, qui a montré, lors de cette rencontre, une maîtrise impressionnante des dossiers du port d?Alger, a promis de plaider la cause de l?EPAL auprès du ministère de l?Energie.


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