Algérie - Revue de Presse

Politique économique et recherche d'un véritable pouvoir d'achat




L'évolution de l'économie algérienne au cours de ces derniers temps a montré, une nouvelle fois, des fluctuations et des flottements de quelques indices de l'économie nationale tels que les prix et le pouvoir d'achat dans un contexte d'excédents record de la balance des paiements et des finances publiques. Cela illustre bien que la structuration du marché et de l'économie ne va pas bien même si les finances algériennes sont florissantes. A quoi sert donc cette situation financière favorable grâce au pétrole dans une situation de dépendance économique ? Et doit-on repenser la gestion de l'économie en dehors des revenus pétroliers ? En effet, l'augmentation récente des prix des produits de large consommation a été expliquée en général par les fluctuations enregistrées au niveau des marchés locaux et internationaux. On est en droit de se demander si les mêmes effets ont été ressentis avec la même intensité dans d'autres pays à cause de ces fluctuations de prix internationaux pour causer des troubles locaux. Cette flambée spectaculaire des prix des produits de première nécessité doit attirer l'attention de l'action gouvernementale pour chercher des solutions solvables et permanentes pour réguler les indices qui causent la non structuration des marchés et la défaillance des politiques gouvernementales de ce secteur économique. L'on dit souvent que la politique économique est l'un des aspects les plus importants de la politique globale d'un pays. C'est pour cette raison qu'elle doit comprendre ce que l'on appelle la fixation d'objectifs qui doivent tourner, entre autres, autour de la croissance plus ou moins rapide, le plein emploi, l'équilibre de la balance des paiements, l'indépendance économique nationale, la réduction des inégalités, le développement des secteurs stratégiques, la stabilité des prix... En hiérarchisant ces objectifs il faut mettre en oeuvre un modèle économique qui explicite les liaisons ou plutôt qui analyse les interdépendances entre ces objectifs. Il y a aussi le choix de moyens à mettre en oeuvre pour atteindre la meilleure situation en fonction de ses finalités concrétisées par les objectifs hiérarchisés. Dans ce sens, combinant une politique sociale, financière, monétaire, fiscale, budgétaire, industrielle, une régulation des revenus et des prix, une politique de régulation des stocks agricoles... il s'agit d'ouvrir l'ère des interventions actives de l'Etat et d'opter pour une politique économique baptisée du nom de New Deal (nouvelle donne) comme celle d'autrefois de Roosevelt. Le New Deal pourrait forger une panoplie classique dans la politique économique. Il se décompose en deux phases qui combinent les moyens classiques d'une politique économique anti-crise : dans une première phase, on retrouve une logique dirigiste qui tente de s'attaquer aux manifestations de la crise ; la seconde phase combine la logique dite le développement par le haut comme stimulant de l'investissement, de la croissance et de la consommation, et la logique sociale qui donne à la négociation et aux syndicats une place importante dans la résolution des tensions du système. Le but affiché ici doit entendre par une bonne politique économique une action générale du pouvoir politique central, consciente, cohérente et finalisée, s'exerçant dans tous les domaines de l'économie, c'est-à-dire touchant à la production, à l'échange à l'intérieur du pays et avec l'extérieur, à la consommation des biens et des services, à la constitution du capital, et à la régulation des prix et des revenus... Il s'agit de mettre en oeuvre une politique de régulation qui désigne l'ensemble des actions visant à conserver le système économique en place. L'objectif est de limiter les tensions sociales et de mettre en place une politique anti-crise. Par la suite, cela peut conduire à appliquer une politique économique dite du « stop and go », politique utilisée surtout en Grande-Bretagne, elle est caractérisée par une suite de politiques de relance puis de déflation qui s'enchaînent selon un mécanisme classique reflétant la structure de l'appareil de production et du marché. Cela dit, il faut tracer une stratégie productive en investissant et en encourageant le secteur productif, et dans ce sens l'action publique économique ne doit pas sombrer dans une inertie inexplicable. Il s'agit d'aider à trouver une issue à cette inflation des prix et à ses retombées négatives sur le pouvoir d'achat du citoyen et sur l'appareil productif national. Dans cette optique, il faut commencer par exemple par une action sur la parité du dinar, c'est-à-dire qu'il faut repenser la problématique d'une réévaluation relative de la monnaie nationale, de façon à diminuer le coût des produits importés et améliorer ce que l'on appelle le pouvoir d'achat sur le plan international. L'on pourra aussi envisager une éventuelle réduction de la fiscalité douanière notamment sur les produits importés pour la consommation. Il est important aussi de contrôler les marges d'interventions des commerçants et des opérateurs économiques, c'est-à-dire la diminution du taux de profit jusqu'à un niveau acceptable. Un autre point important est celui de la valorisation des salaires afin qu'ils s'équilibrent proportionnellement avec les prix pratiqués pour atteindre des pouvoirs d'achat existant ailleurs. En outre, il faut encourager les raisons d'investir et surtout de produire par plusieurs méthodes car la faiblesse de la demande solvable (consommation des ménages avec un pouvoir d'achat...) n'encourage pas non plus à l'augmentation des capacités productives. Enfin, il faut dire que les défis pour notre pays consistent à développer un certain nombre de productions locales et peut-être de commencer à développer une production agricole afin d'économiser les devises consacrées aux importations de biens alimentaires, et de développer aussi des industries qui peuvent avoir un marché local avec le souci d'améliorer les dépenses des ménages. *Docteur en sciences politiques (politologue)
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