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Point de vue : Autopsie d'une crise chronique dans nos facultés de médecine


Par : Pr Yahia Dellaoui. Laboratoire de biologie-réanimatrice CHU d'OranConscients de la lourde responsabilité qui nous incombe, nous, hospitalo-universitaires, avons jugé que notre premier devoir est de lancer cet appel à l'ensemble du corps enseignant, pharmaciens hospitalo-universitaires, pour l'inciter à faire preuve d'une conduite exemplaire et d'une rigueur morale à la mesure de la noblesse de la profession pharmaceutique.
La pharmacie est un domaine noble, trop vaste et intéressant. Pour arriver à valider les années, vous aurez besoin de courage, volonté, patience et ambition.
Les études de pharmacie, actuellement, permettent de préparer un doctorat en pharmacie, aux fonctions de responsabilité exercées dans le domaine de la santé publique. Ces études durent six années réparties de la façon suivante :
Une première année, qui comporte les disciplines fondamentales pharmaceutiques nécessaires à la formation du pharmacien, à savoir biomathématiques, informatique et biostatistiques, chimie pharmaceutique générale, chimie pharmaceutique organique, biologie cellulaire, physique pharmaceutique, biologie cellulaire, physique pharmaceutique, biologie végétale, anatomie fonctionnelle descriptive, physiologie, sciences humaines, histoire de la pharmacie, la pharmacie galénique et la langue française.
L'année d'études comporte plus de dix modules et le passage à une autre année s'effectue par le calcul de la moyenne générale. Une note inférieure à cinq sur vingt (5/20) est éliminatoire dans chaque module.
Les modules étudiés de la 2e année, jusqu'à la 6e, concernent notamment la biophysique pharmaceutique, la botanique pharmaceutique, la chimie analytique fondamentale, la chimie minérale pharmaceutique, la génétique, la biochimie structurale, métabolique et moléculaire. Ils touchent également aux domaines de la toxicologie, l'hydro-bromatologie, au droit pharmaceutique et éthique, à la gestion pharmaceutique et à la pharmacie hospitalière, clinique et industrielle.
La 6e année du cursus est une année complète de stage interné, hospitalier, devant être validé par un chef de service hospitalo-universitaire, avec présentation d'un mémoire évalué à la fin de l'année devant un jury composé d'un président, d'un directeur de travail et d' examinateurs.
Dans le cadre de la spécialisation (post-graduation) ou résidanat, les profils prévus sont ceux du pharmacien biologiste hospitalier destiné à exercer dans les laboratoires d'analyses et celui du pharmacien chimiste-thérapeute (chimie-thérapeutique-médicinale) dont la spécialité concerne les différentes branches de l'industrie pharmaceutique (fabrication, contrôle, formulations et procédés), les laboratoires de contrôle des différentes entreprises nationales et les pharmacies hospitalières. Ces dernières, faut-il le rappeler, sont pénalisées par l'absence de statut propre au service hospitalo-universitaire et du statut de chef de service professeur en chimie thérapeutique.
Nécessité d'une refonte des programmes
Une refonte des programmes des études de pharmacie est actuellement en préparation par les spécialistes hospitalo-universitaires que nous sommes. Elle tient compte d'objectifs institutionnels dans la formation du pharmacien. En effet, au terme de son apprentissage, le docteur en pharmacie doit être capable, entre autres, de formuler, préparer et contrôler les médicaments, d'organiser, assurer et contrôler la gestion d'une structure pharmaceutique et/ou d'un laboratoire d'analyses. Il devrait également être en mesure de contribuer à l'établissement de la nomenclature et d'une pharmacopée nationale, et de participer à la recherche biomédicale et pharmaceutique.
Il faut dire, à ce propos, que la profession de pharmacien, en Algérie, a suivi le développement rapide qu'a connu le pays depuis l'indépendance. Actuellement, plus d'un millier de pharmaciens exercent cette profession, encadrée par des textes législatifs qui ont fait d'elle l'une des mieux réglementées en Algérie. L'enseignement de la pharmacie en Algérie, et plus précisément à la faculté mixte de pharmacie et de médecine à Alger-Centre, a débuté avant l'enseignement de la pharmacie à Paris de 16 ans. La question qui se pose aujourd'hui est celle de savoir si la formation de nos pharmaciens, répond à nos besoins, tant sur le plan qualitatif que quantitatif ' Dans quel sens cette formation ardue doit-elle évoluer pour permettre à la profession de jouer pleinement son rôle au service de notre pays.
Enfin, il y a lieu de rappeler que nos jeunes étudiants revendiquent, aujourd'hui, la mise à niveau du grade avec les médecins, comme convenu avec la tutelle.
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