Algérie

Plus de deux mois après son incarcération



Mami toujours en prison Alors qu’on avait annoncé la création de comités de soutien en faveur de l’enfant de Saïda, aujourd’hui, plus personne n’en parle: Mami croupit toujours en prison... D’abord un bref rappel des faits. Interpellé à l’aéroport d’Orly le 26 octobre dernier par la brigade anti-criminalité alors qu’il revenait du Maroc, Mohamed Khelifati, alias Cheb Mami, a vite été mis en examen par le tribunal de Bobigny dans la banlieue parisienne pour «violences volontaires, séquestration et menaces sur victime pour tendre à un retrait de plainte». L’instruction de l’affaire est toujours en cours et la détention de l’artiste se poursuit.Et devant le silence qui entoure cette affaire, intrigante à plus d’un titre, certains n’ont pas hésité à dénoncer un «coup foireux monté, de toutes pièces, par la police et la justice françaises dans le but d’en découdre avec le régime algérien...» Pendant ce temps, d’autres croient, dur comme fer, que le coup serait parti, en réalité... d’Alger. Plaidant pour cette dernière assertion «politique», un observateur averti en veut pour preuve les révélations qui avaient fusé, à Alger, à l’encontre de Mami juste à la veille de son arrestation. Les informations divulguées à son sujet avaient trait notamment à son acquisition de la nationalité française. Son numéro de carte d’identité et la validité de son passeport avaient même été rendus publics. Certaines affaires associant l’enfant de Saïda à Abdelmoumène Khalifa, dont le procès vient de s’ouvrir au tribunal de Blida, avaient refait surface juste à ce moment-là. Certains articles de presse reprochaient notamment à Mami de n’avoir pas répondu aux convocations de la justice algérienne dans le cadre de «l’affaire Khalifa» et de continuer, par ailleurs, à emprunter le salon d’honneur de l’aéroport d’Alger, un privilège qu’on lui dénie, du reste, du fait de sa naturalisation française. Ainsi, ces attaques sans précédent contre le chanteur de Raï et le timing choisi pour leur déballage ne sont pas passés inaperçus. Loin s’en faut! De même qu’il faut reconnaître que sans la notoriété du chanteur et surtout sa proximité avec les pouvoirs tant algériens que français, cette affaire aurait été perçue, en France et en Algérie, comme un banal et vulgaire fait divers. On se souvient, en effet, de l’apparition surprise en décembre 2005 de Mami au chevet du Président Bouteflika à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce. On rappelle également qu’en 2003, Mami était nommé par le président Jacques Chirac chevalier de l’Ordre national du mérite national... français. Et pourtant, pour ceux qui ne le savent pas, il y a quelques années, l’installation de Mami en France n’était vraiment pas une chose aisée. Et pour cause: le raïman s’était longuement battu contre l’administration française pour la reconduite, tous les trois mois, de son «récépissé de carte de séjour». Un jour, il avait même failli être reconduit à la frontière jusqu’à ce que le ministre français de la Culture, Jack Lang, intervienne in extremis en sa faveur auprès de Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur. Force est de constater que les accointances politiques, qu’on prête trop souvent à cet artiste aujourd’hui en disgrâce, ne lui ont été, à cet égard, d’aucun secours. Certains n’hésitent pas à sauter le pas en estimant qu’elles lui ont été surtout fatales.



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