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Plus de 9 000 handicapés à 100% et une pension mensuelle dérisoire


Plus de 9 000 handicapés à 100% et une pension mensuelle dérisoire
Nasser HannachiNul ne doute des textes élaborés en faveur des personnes handicapées en Algérie. Ce qui pose par contre problème, c'est leur application, estiment des observateurs. Si l'allocation, appelée à être portée à 8 000 DA comme promis par la ministre de la Solidarité, semble une aide précieuse, il reste à aplanir d'autres difficultés auxquelles cette frange est confrontée au quotidien. Lorsque le smicard et autres catégories de fonctionnaires -en bonne santé- peinent à subvenir à leurs propres besoins et à ceux de leur famille, il est difficile de se débrouiller avec une modique allocation mensuelle, frôlant les4 000 DA, destinée aux personnes handicapées. C'est absurde ! Un cri de détresse émanant de cette frange vulnérable qui attend avec impatience la revalorisation de la pension conformément à la loi de Finances 2015. «Ce n'est malheureusement pas de notre ressort en tant qu'association», nous confie M. Kebbab Kamel, président d'une association active à Constantine. «Nous restons aux aguets des pouvoirs publics. On dit que le montant sera doublé, mais rien n'est sûr tant il nous parvient peu d'échos à ce propos», poursuit-il. Pour sa part, la direction de l'action sociale de la wilaya estimera que «seul le Premier ministre et le Trésor public pourront revoir cette mensualité symbolique octroyée aux personnes concernées». Certains revendiquent des rétributions à la hauteur du salaire minimum garanti, et ce, pour une vie du moins décente. On garde espoir pour le moment. Le ministère de la Solidariténationale, de la Famille et de la Condition de la femme prévoit une révision de cette allocation pour la porter à 8 000 DA, soit le double. C'est déjà bien, estiment des ligues à l'échelle locale. En clair, on fait contre mauvaise fortune bon c?ur. Pour peu que la mise en vigueur du décret exécutif qui touche à sa finalisation soit adoptée dans les délais face à l'inflation et le mal de vivre parmi les handicapés. «C'est insuffisant. Personne ne rejette cette réalité tellement évidente que la tutelle avoue qu'il s'agit d'une aide qui devra être revalorisée», précisent nos interlocuteurs. Au terme des dernières statistiques, Constantine dénombre plus de 40 000 handicapés, dont 9 070 affectés à 100% (soit 10% de la totalité). Ils perçoivent 4 000 DA comme le prévoit la réglementation. Pour le reste, c'est à dire les 80%, aux handicaps variés, 3 000 DA leur sont alloués. Aux premières lignes, la DAS doit au quotidien des explications aux désavantagés avec des orientations pour leur permettre une existence moins pénible. À commencer par faire valoir leurs droits en matière d'enseignement, de soins, de transport, et de couverture sociale. «Il faut savoir que la subvention permet à la personne handicapée de disposer de sa carte de couverture sociale élargie à toute sa famille (enfants et épouse). C'est un acquis honorable. Depuis la ratification de la loi du 02/08 datée de mai 2009 qui aura couché de plusieurs privilèges au profit de ces personnes vulnérables», a indiqué à la Tribune le chargé de la communication de la DAS, M. Lamine Rehailia. Ce dernier n'écarte pas, sur un autre registre, les problèmes auxquels font face les handicapés faute d'un «environnement» qui doit être le leur. Les divers espaces publics sont dépourvus des passages et autres commodités. À cela s'ajoute les déboires causés par les divers chantiers engagés dans la wilaya où les trottoirs sont presque invisibles, occupés par les outils. Les préoccupations des handicapés nécessitent une organisation intra associatives en vue de transmettre leurs multiples difficultés aux pouvoirs publics. «Seules les associations peuvent améliorer radicalement le vécu des handicapés. Mais à condition qu'elles versent dans les études et les bilans -preuve à l'appui- pour persuader la tutelle sur la nécessité de se pencher sérieusement, sans passer par un long chemin, sur leurs revendications», souligne un cadre rompu à l'exercice de militantisme. Par ailleurs, si la pension, faible, est appelée à être revue à la hausse, il est d'autres malaises décriés par les invalides et leurs proches. Et la DAS a émis un constat : «Le handicap mental est en nette progression à l'échelle de la wilaya. Ce qui appelle tous les spécialistes à se pencher sur cette situation». Preuve en est les quatre centres (deux à Daksi, un à Didouche-Mourad et le dernier à la nouvelle ville Ali-Mendjeli) destinés à cette catégorie n'arrivent pas à contenir le nombre, croissant. «Actuellement au moins 450 enfants attendent une intégration dans l'une de ces structures psychopédagogique. Une solution réside à moyen terme dans la réception de la nouvelle infrastructure en chantier avancé à Ali-Mendjeli, et une autre rétrocédée à Ziadia. Ces espaces pour attardés mentaux devraient permettre une prise en charge», nous dira le même responsable au niveau de la direction de l'action sociale. En définitive les handicapés espèrent des lendemainsapaisant. Un salaire digne de ce nom et un travail dans la mesure du possible et dans le cadre de la réglementation changeront à coup sur le rude quotidien à cette catégorie à la pension fragile.N. H.


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