Algérie - A la une

Plus de 15 000 aides octroyées



En dépit des échecs à répétition constatés sur le terrain, l'administration locale s'évertue à poursuivre bon gré mal gré le programme lié à l'habitation rurale, un sujet sensible eu égard à la situation sociale peu reluisante des bénéficiaires. En effet, dans le but évident de résorber l'habitat précaire, la wilaya de Mascara a bénéficié d'un important programme ayant trait à la construction de logements notamment dans le milieu rural.Le choix des sites n'est pas fortuit, puisque ces régions ont enregistré la destruction ou l'endommagement de centaines habitations particulièrement au cours de la décennie noire, et des populations victimes de massacres, de vols et viols, de harcèlements, d'incendies et autres exactions, des actes à l'origine de leur exode, abandonnant ainsi leurs biens.
Mais depuis quelques années caractérisées par le retour à la vie normale dominée par une sécurité rétablie, ces ruraux ont manifesté leur volonté de retourner dans leurs douars et travailler la terre de leurs ancêtres à laquelle ils restent très attachés. Certains ont même pu joindre le geste à la parole et sont retournés dans leurs anciennes habitations, mais la plupart ont agi en solitaire, car leurs enfants se montrent réticents, puisque ayant pris goût à la vie en milieu urbain.
En guise d'encouragement à ces initiatives, la wilaya de Mascara a bénéficié d'un important quota de logements ruraux destinés à l'amélioration des conditions de vie de ces citoyens chassés par le terrorisme. Ainsi, deux importants programmes scindés entre le quinquennal et le complémentaire font ressortir plus de 15 000 aides à l'habitat rural, qui figurent dans la nomenclature de la wilaya de Mascara relative au développement de ce volet. Sur les 15 000 aides, 12 000 logements ruraux sont déjà achevés et les travaux de 3000 autres sont à un stade très avancé.
Néanmoins, une grande partie des bénéficiaires n'a pas respecté les principes de base de cette initiative, car, si en théorie cette opération recueille l'adhésion de toutes les parties concernées, en pratique elle est loin d'avoir atteint l'objectif assigné par les pouvoirs publics. En effet, dans certaines zones, des centaines de logements construits, grâce à la contribution de l'Etat, achevés de surcroît, demeurent inoccupés et servent de lieux de stockage des produits liés aux travaux agricoles ou d'abris aux cheptels.
Ces bénéficiaires optent pour le double rôle, celui d'avoir un pied en milieu urbain où ils résident en permanence et un autre en zone rurale pour le travail de la terre. Ces ruraux conditionnent le retour dans leurs nouveaux logements par le raccordement de leurs douars à l'électricité, au gaz de ville, à l'aménagement urbain et le bitumage des routes, à la réalisation des infrastructures socioéducatives tels que les centres de santé, les écoles, le transport scolaire et le bénéfice à titre exceptionnel des autorisations de fonçage des puits ou de l'irrigation de leurs terres à partir de l'oued, des revendications difficiles à satisfaire.
Le refus de rejoindre leurs logements ruraux constitue un obstacle au règlement du problème du logement qui se pose dans la région. En définitive, les bénéficiaires exploitent la passivité de l'administration pour exercer un chantage et imposer leurs revendications.

A. B.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)